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Bitumage de la route Kaya-Dori : "Début des travaux en octobre"

Publié le mardi 25 mai 2004 à 07h09min

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Dans la soirée du mardi 18 mai l’Assemblée nationale a autorisé la ratification des 5 accords de prêts. Les 4 premiers étaient relatifs au financement des travaux de construction et de bitumage de la route Kaya-Dori. Le 5e quant à lui porte sur le renforcement du projet de développement de la petite irrigation.

Le gouvernement burkinabè a eu le 18 mai 2004 le "feu vert’’ de l’Assemblée nationale pour la ratification de 4 accords de prêts relatifs à la construction et au bitumage de la route Kaya-Dori. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie pour le développement du secteur des transports et du tourisme, ainsi que le 2e Programme sectoriel des transports (PST-2) pour la période 2000-2008.

Les travaux de ce tronçon de la nationale n° 3 long de 170 km ainsi que la construction de deux (2) barrages (l’un à Tougouri et l’autre à Yalgo) vont nécessiter un investissement de 19,465 milliards de francs CFA hormis les taxes et les droits de douane. Du montant, la Banque islamique de développement (BID) accorde un prêt de 4,999 milliards de francs CFA représentant 25,68 %. Les Fonds de l’OPEP contribuent également avec un prêt de 3,892 milliards de francs CFA, soit environ 19,99 % des besoins. La Banque ouest-africaine du développement (BOAD) pour sa part prend en charge 25,69 de la somme requise avec 5 milliards de francs CFA.

Le dernier accord de prêt autorisé par les députés provient du Fonds régional de développement de la CEDEAO (FRDC) et consacre 3 milliards de francs CFA estimé à 15,41 % du coût du projet. Le reste, soit environ 2,574 milliards de F CFA (13,22 %) incombe à l’Etat burkinabè. Au delà du désenclavement, facteur important d’intégration régionale, le goudron Kaya-Dori et ses mesures d’accompagnement vont créer un environnement propice au développement entre autres, des activités commerciales, minières (manganèse de Tambao, sites aurifères de la zone d’influence du projet), touristiques.

Les retombées du bitumage du tronçon

La zone d’influence attendue du projet rassemble les provinces du Sanmatenga, du Namentenga et du Séno. Egalement la Gnagna, le Yagha et l’Oudalan bénéficieront de ses retombées socioéconomiques. Sans négliger les facilités d’accès au Niger et au Mali que cette voie, une fois bitumée, va offrir.

L’exposé du gouvernement par la voie du ministre en charge des Infrastructures, Hippolyte Lingani, devant la Commission des affaires étrangères et de la défense (CAED) de l’Assemblée nationale, a suscité des questions. Elles ont porté essentiellement sur les expropriations envisagées dans le cadre du projet ainsi que les mesures de compensation, le taux de rentabilité de la route Kaya-Dori et le type de revêtement qui y sera appliqué. Le ministre Lingani rassure que les présents travaux de construction et de bitumage "ne nécessitent pas beaucoup de modification de tracé dans la mesure où la route construite en 1989 était déjà en terre moderne, c’est-à-dire avec des caractéristiques définitives d’une route bitumée’’.

Cependant, a-t-il reconnu, la construction du barrage de Yalgo engendrera un déplacement de ménages. Il est prévu, confie le ministre, une enveloppe de 100 millions de F CFA au titre des dédommagements. Quant aux taux de rentabilité du tronçon, M. Hippolyte Lingani le fixe à 14,2 tout en rappelant que seuls les projets de bitumage ayant un Taux de rentabilité interne (TRI) supérieur à 12 % sont éligibles auprès des institutions financières. Au revêtement du goudron Kaya-Dori, il sera appliqué un enduit superficiel bicouche eu égard au trafic, révèle par ailleurs le gouvernement.

A l’hémicycle, les députés ont exprimé leur "satisfaction totale’’ du projet et des conditions de prêts. Toutefois, des préoccupations concernent la date du démarrage effectif des travaux, les précautions à prendre pour éviter le cas du tronçon Bobo-Boromo, les prochaines voies en projet de bitumage, etc. En guise de réponse, le ministre Lingani affirme qu’au plus tard en octobre la route Kaya-Dori sera en chantier pour un délai d’exécution de 30 mois. Son département suivra les travaux d’un bon œil, s’est-il engagé. Les prochaines échéances de bitumage vont porter sur les axes "Ouaga-Kongoussi’’ et "Yegueresso-Diébougou’’, a par ailleurs annoncé le ministre.

La route Koudougou-Dédougou dont certains députés s’en sont préoccupés, va se contenter pour le moment d’une réhabilitation prévue dans deux mois, a indiqué M. Lingani. Après ces précisions, les élus du peuple ont adopté à l’unanimité des 90 votants les 4 projets de loi portant autorisation de ratification des accords de prêts entre le Burkina Faso et respectivement la BID, le Fonds de l’OPEP, le FRDC et la BOAD pour le financement partiel du projet de construction et de bitumage de la route Kaya-Dori.

Un prêt pour la petite irrigation

Mais avant, les parlementaires avaient adopté un projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de prêt entre le Burkina Faso et le Fonds Koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA) pour le financement du projet de développement de la petite irrigation. Ledit projet qui s’étalera sur 4 ans, mobilise la somme de 2 323 750 000 F CFA dont 88,76 % du FKDEA et le reste du gouvernement burkinabè. Avec cet argent, il est prévu la réalisation ou la réhabilitation de 210 petites retenues d’eau, l’aménagement de 1000 ha de terres irrigables, l’acquisition de 100 motopompes et de 5000 pompes à pédales, la production de 5000 tonnes de fumure organique, l’acquisition d’engrais minéraux et la formation des acteurs de l’agriculture.

Tous ces ouvrages sont destinés à la production agricole de saison sèche. Cela va permettre, selon le ministre des Ressources animales Alphonse Bonou représentant le gouvernement, "de libérer l’agriculture burkinabè de la dépendance des aléas climatiques...’’. Aussi, une augmentation de la production céréalière, de 20 000 tonnes et de la production maraîchère de 30 000 tonnes est attendue de ce projet.

Les députés se sont inquiétés du manque de précision sur les sites à investir par le projet. A ce sujet le ministre Bonou a rassuré que des études seront effectuées dans ce sens, une fois, le financement acquis. 17 députés (surtout de l’Opposition) qui n’ont pas trouvé de satisfaction dans la réponse du ministre se sont abstenus au vote. Ce qui n’a pas empêché au projet de loi d’être adopté par 73 voix pour.

Alassane KARAMA

Sidwaya

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