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Projet d’hydraulique villageoise du Mouhoun et des Balé : "Nous avons réalisé 298 forages en moins de deux ans"

Publié le vendredi 7 septembre 2007 à 07h37min

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Sabné Kouanda

Dans le souci d’améliorer les conditions de vie des populations rurales des provinces du Mouhoun et des Balé, le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, en partenariat avec la coopération allemande KFW a initié un projet d’hydraulique villageoise pour ces localités.

Dans cet entretien, le Dr Sabné Koanda, coordonnateur du projet situe ses objectifs et sa pertinence et fait le bilan à mi- parcours.

Sidwaya : (S) : Comment est né le Projet d’hydraulique villageoise Mouhoun-Balé (PHV-MB) ?

Dr Sabné Kouanda (S.K.) : Le projet a d’abord fait l’objet d’une évaluation en 2000 et c’est seulement en 2002 qu’une convention de financement a été signée entre la KFW et le gouvernement du Burkina Faso. Au terme de cette convention, la KFW met à la disposition du Burkina Faso sous forme de don une subvention de 3 milliards 686 millions de F CFA, l’Etat burkinabè contribue à hauteur de 337 millions de F CFA et les populations bénéficiaires contribuent pour 33 millions de F CFA. Le démarrage des travaux a eu lieu le 14 septembre 2004 et sur le terrain les travaux de formation ont commencé en février 2006.

S : Quels sont les objectifs du projet ?

S.K. : Le projet consiste à la réalisation de 330 forages productifs et à la réhabilitation de 100 forages en panne. Nous voulons amener les populations à consommer de l’eau potable en vue d’une réduction notable des maladies d’origine hydrique pour leur permettre d’être en bonne santé et aptes à la production. De même, le projet sensibilise les populations pour la prise en charge des infrastructures hydrauliques notamment la prise de conscience de s’organiser pour l’entretien de la pompe qui sera mise sur le forage. Nous travaillons également à promouvoir l’hygiène et la santé à travers des mesures d’assainissement. Le projet concerne les dix-sept départements des deux provinces et les secteurs des chefs-lieux Boromo et Dédougou.

S. : Le point des réalisations ?

S.K. : Nous arrêtons les travaux le 20 juillet pour la simple raison que pendant l’hivernage nos engins ne peuvent pas accéder aux villages à cause du mauvais état des routes. Un camion qui pèse 36 tonnes, s’il s’embourbe c’est difficile. A la date du 20 juillet 2007 sur les 330 forages productifs à réaliser il ne reste que 32. Nous avons ainsi réalisé 298 forages en moins de deux ans. Egalement nous avons réhabilité 52 forages en panne. La fin du projet est prévue le 31 août 2008.

S : Des difficultés ?

S.K. : Il n’ y a pas de difficultés majeures rencontrées sur le terrain. La seule difficulté majeure, si on peut l’appeler ainsi, est liée au fait que concernant les forages, les profondeurs que nous avons prévues ont été dépassées en réalité sur le terrain.

Donc les forages réalisés sont plus profonds que les estimations. Cela entraîne un surcoût. C’est peut-être là un effort financier que l’Etat et le bailleur de fonds doivent consentir pour que les objectifs quantitatifs du projet soient respectés. A ce sujet, le bailleur de fonds a déjà marqué sa disponibilité et je pense que l’Etat burkinabè accompagnera la KFW dans son effort pour permettre aux populations de s’approvisionner en eau potable.

S. : Quel est l’impact sur les populations ?

S.K. : L’impact est déjà visible sur le terrain à savoir que certaines
maladies hydriques ont été déjà éradiquées. A certains endroits, les populations commencent à apprécier la qualité de l’eau de boisson parce qu’autrefois ils s’approvisionnaient dans le fleuve Mouhoun et dans la plupart des puisards qu’ils ont eux-mêmes réalisés. Il y a un engouement certain de ces populations autour de ces points d’eau et l’impact est tel que les demandes arrivent massivement au niveau du projet pour la réalisation de forages. A la date de la fermeture on avait déjà enregistré plus de 700 demandes alors qu’il y avait une offre de 330 forages. C’est un impact positif du projet.

S. : Qu’est-ce qui est fait pour que les forages ne soient pas délaissés une fois tombés en panne ?

S.K. : L’expérience est la meilleure éducation dans le travail. A ce niveau, l’entreprise adjudicataire de la fourniture et de la pose des pompes et de la construction des margelles des forages doit nécessairement établir dans les chefs-lieux des deux provinces des magasins d’approvisionnement des pièces de rechange des pompes mises sur les forages. En plus de cela, la décentralisation aidant, il a été demandé à cette entreprise de décentraliser la disponibilité des pièces de rechange jusqu’au niveau des paysans. C’est une mesure pour permettre de lever les handicaps observés par le passé par rapport au manque de pièces de rechange etc. Outre la formation des réparateurs de pompes, des Comités de point d’eau (CPE) ont été constitués.

Chaque comité peut dans le ressort de sa localité, de sa commune, de son village établir un contrat d’entretien avec des privés de la place compétents dans l’entretien des forages. Des dispositions ont donc été prises et lorsque nous avons fait l’inventaire des points d’eau dans les deux provinces, notre rapport a servi de base pour l’inventaire des ressources en eau du Burkina Faso.

Entretien réalisé par Bachirou NANA

Sidwaya

Sidwaya

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