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Situation de la faim dans le monde : Le calvaire de 840 millions de personnes

Publié le mardi 25 mai 2004 à 07h21min

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En partenariat avec le Club Téléfood, des étudiants de l’UFR/Sciences économiques et gestion et la représentation de la FAO, l’Alliance nationale contre la faim au Burkina Faso (ACF) a animé une communication sur la situation de la faim dans le monde, le 22 mai dernier à l’Université de Ouagadougou.

Initiée dans le cadre des activités du Club Téléfood, des étudiants en économie agricole, la communication de l’ACF s’est focalisée sur la situation de la faim dans le monde et des moyens mis en œuvre pour l’enrayer. De cette donnée, il en ressort un tableau peu reluisant. Selon le conférencier, Etienne Poda, président de l’ACF, 840 millions de personnes souffrent de faim dans le monde. 25 000 personnes meurent de faim ou de malnutrition dans le monde. Chaque année, 6 millions d’enfants de moins de 5 ans sont rayés du globe faute de nourriture. Sur les 840 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, 799 millions d’entre elles se trouvent dans les pays en développement, selon les estimations de la période 1998-2000. Pour renverser la tendance, le conférencier voit en l’agriculture une stratégie non négligeable "le développement agricole doit jouer un rôle central dans les stratégies de lutte contre la faim et la pauvreté, non seulement parce que l’agriculture est une source de nourriture, mais aussi parce que l’agriculture et les activités rurales non agricoles fournissent des emplois et un revenu aux ruraux pauvres", a-til confié.

Pour le conférencier, le manque de volonté politique a souvent empêché de mobiliser des ressources suffisantes pour combattre la faim. Etienne Poda pense que ce manque de volonté politique est souvent dû à un certain nombre d’idées fausses très répandues dans les pays du Nord. Pour eux, le simple transfert des ressources sera suffisant et l’abondance de nourriture dans le monde indique que chacun mange à sa faim ou que celle-ci est un phénomène associé uniquement à des situations de crise ou de catastrophes. Aussi cette vision bloque-t-elle le développement agricole dans les pays en développement et appauvrit les populations rurales à cause de la non commercialisation de leur production agricole très concurrencée par celle provenant des pays, industrialisés. Et cela grâce au dumping favorisé par les règles de l’OMC.

Une alliance internationale contre la faim

A l’occasion du sommet mondial de l’alimentation de 1996, les gouvernement se sont solennellement engagés à réduire de moitié d’ici à 2015, le nombre de personnes souffrant régulièrement de faim. "Malheureusement un menace de la famine est toujours une réalité de notre monde. Les promesses n’ont pas été tenues et les actions n’ont pas suivi. Le nombre de personne sous-alimentés des pays en développement n’a diminué que de 2,5 millions de personnes par an depuis le Sommet mondial de l’alimentation en 1996", a constaté l’animateur de la conférence.

C’est au regard de cette situation que le directeur général de la FAO a lancé un appel à tous les pays membres de la FAO à promouvoir une alliance internationale contre la faim à travers un partenariat avec la société civile, le secteur privé et toutes les parties prenantes. L’objectif d’une alliance internationale contre la faim est de mobiliser la volonté politique, les connaissances techniques et les ressources financières qui permettraient à chaque pays de réduire le nombre de sous-alimentés, de moitié d’ici à 2015.

C’est dans cette lancée qu’est née le 9 octobre 2003, l’Alliance nationale contre la faim au Burkina Faso (ACF) pour contribuer à la réduction de moitié, le nombre de 840 millions de personnes qui souffrent de la faim à l’horizon 2015. Parmi ces objectifs spécifiques, on peut retenir : la participation aux initiatives en matière de lutte contre la faim et aux activités d’auto-promotion des populations démunies notamment les activités génératrices de revenus, la contribution à l’atteinte des objectifs du gouvernement dans la lutte contre la faim etc. L’ACF regroupe les représentants de la société civile, de l’administration, des hommes et des femmes de médias, des ONG et associations, des communautés religieuses, des organisations paysannes, le secteur privé, des personnes de bonne volonté qui œuvrent à la lutte contre la faim conformément aux dispositions de l’alliance internationale.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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