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Campagne agricole dans le Nord, le Sahel et le Centre-Nord : Prometteuse malgré des poches d’inondations

Publié le mercredi 29 août 2007 à 07h46min

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Le ministre Issaka Maïga

Le ministre délégué à l’Agriculture, Issaka Maïga a effectué une tournée du 24 au 26 août 2007 dans les régions du Nord pour constater l’évolution de la campagne agricole 2007-2008.

Dans la région du Nord, la campagne agricole se présente bien. Les différentes cultures céréalières sont au stade de montaison et même de floraison à certains endroits. Les légumineuses sont au stade de ramification. Cependant, dans certaines localités, les pluies exceptionnelles ont provoqué des inondations dans des exploitations agricoles. "Nous n’avons pas de chiffres à l’heure actuelle. Nous sommes en cours d’évaluation des superficies perdues", a confié le Directeur général de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques (DR-AHRH) de la région du Nord, Seydou Sana.

Selon lui, les spéculations inondées sont celles qui se trouvaient dans des bas-fonds. Comme la pluviométrie est souvent capricieuse, certains producteurs cultivent des céréales et certaines spéculations dans les bas-fonds et en cas de pluviométrie abondante, ce sont des inondations, a-t-il expliqué. Des solutions sont envisagées pour venir en aide aux sinistrés.

"Avec les partenaires, nous allons accompagner les producteurs avec des intrants dans les localités où il y a de la ressource en eau pour leur permettre de pratiquer la petite irrigation en saison sèche afin de rattraper un tant soit peu la saison
hivernale", a souligné Seydou Sana. Le ministre délégué à l’Agriculture qui a pu constater de visu des champs inondés dans le village de Ransa, département de Séguénéga, a dans la même veine indiqué qu’après le point sur les superficies inondées, des dispositions seront prises pour venir en aide aux sinistrés.

Après le Nord, c’est le Sahel qui a accueilli le ministre Issaka Maïga et ses conseillers techniques. Dans cette région, la situation de la campagne agricole présente un visage satisfaisant avec une pluviométrie régulière. "Si la saison des pluies continue et que nous recevons une bonne pluviométrie jusqu’en octobre, nous pensons que les cultures boucleront correctement leur cycle et la région sera excédentaire comme l’année dernière", affirme le DR-AHRH du Sahel, Clovis Kader Kaboré. Les cultures céréalières sont au stade de tallage, montaison, floraison, tandis que les légumineuses comme le niébé sont au stade de ramification.

Mettre l’accent sur la récupération des terres dégradées

Toujours au Sahel, Issaka Maïga a vérifié la mobilisation des équipes et le fonctionnement des équipements de lutte contre les criquets pèlerins. "Nous sommes sur le pied de guerre parce que c’est la période. Tout est fin prêt pour attaquer les criquets pèlerins de front", a constaté le ministre Maïga. "Nous ne pouvons pas avoir un état végétatif aussi bon qui augure une bonne récolte et ne pas mettre le paquet pour contrecarrer d’éventuelles invasions", a-t-il justifié.

Le ministre de l’Agriculture a achevé sa tournée par la région du Centre-Nord. "Le niveau pluviométrique est satisfaisant. A l’exception de trois postes actuellement déficitaires, les autres affichent un excédent comparé à la même période de la campagne précédente", a observé le DR-AHRH du Centre-Nord, Sampana Karfo.
L’état végétatif de la campagne est bonne, en témoignent la montaison et la floraison constatées au niveau des cultures céréalières comme le mil, le sorgho et le maïs. "La campagne évolue très normalement. Nous n’avons pas de difficultés", confirme M. Karfo.

"Nous avons enregistré un accroissement des superficies exploitées, compte tenu de l’installation prématurée de la campagne. Nous n’avons pas de poches de sécheresse, la végétation est très satisfaisante et si cette tendance se maintient jusqu’à la fin des cultures, je pense que la campagne sera bonne", a-t-il relevé.

Dans les trois régions visitées, la situation

phytosanitaire est calme. La riziculture est également prometteuse comme les autres spéculations. Sur les différents sites visités et au cours de l’entretien avec les producteurs, le ministre Maïga a mis l’accent sur la récupération des terres dégradées, la construction des fosses fumières, l’emploi de la fumure organique de même que l’utilisation des semences améliorées. "Nous pouvons récupérer les terres dégradées, lessivées, pauvres avec les techniques comme le zaï, les demi-lunes, les cordons pierreux alliées à l’utilisation de la fumure organique", a-t-il fait savoir aux producteurs. "L’agriculture c’est notre or, notre diamant et nous devons l’exploiter pour lutter contre la pauvreté".

Il leur a promis l’aide de l’Etat à travers le ministère en charge de l’Agriculture des différents projets et programmes intervenant dans le domaine.
Au cours de la tournée, Issaka Maïga a, en outre, procédé à un empoissonnement du barrage de Ouahigouya. Il a aussi visité le Centre de promotion rural (CPR) de Diomga à Dori où vingt quatre jeunes reçoivent une formation agro-sylvo-pastorale. Par ailleurs, à Kaya, le ministre Maïga, ancien responsable de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) est allé se rendre compte de l’état d’avancement des travaux de construction de la station de traitement et du château d’eau située près du lac Dem.

D’un coût d’environ 4 milliards de F CFA, le projet débuté le 1er juin 2007 devra prendre fin en mai 2008 et permettra d’alimenter la ville de Kaya et les villages traversés en eau potable et d’éviter les pénuries en saison sèche.

Bachirou NANA


Le ministre délégué à l’Agriculture se prononce sur
la campagne agricole dans les treize régions visitées

"La physionomie de la campagne se situe à deux niveaux essentiellement. Au niveau de l’état végétatif, nous avons constaté que la situation est bonne à 90%. Au niveau phytosanitaire, nulle part on nous a signalé une attaque quelconque venant des criquets ou autres chenilles.

D’ailleurs, vous avez pu constater qu’au Sahel nos équipes sont prêtes à parer à d’éventuelles attaques. Nous avons beaucoup discuté avec les producteurs et ils ont tous l’ambition de faire mieux. Ils sont conscients qu’il faut utiliser les semences améliorées pour augmenter la production mais ils ont estimé aussi que ces semences coûtent cher. Nous envisageons de rendre ces semences plus accessibles.

Nous avons aussi constitué un engouement pour la riziculture. Nous avons les potentialités. Le riz importé nous coûte cher, près de 40 milliards par an et il faut qu’on renverse la tendance et cela est possible. Nous allons nous lancer sur cette voie. Nous avons aussi rencontré les chefs des projets et des programmes intervenant dans chaque région. Ils doivent s’inscrire dans la même dynamique que le ministère de l’Agriculture, cela permettra de ne pas disperser des énergies. Aussi, les projets doivent s’exprimer en terme de résultats. Les uns et les autres ont compris qu’un projet qui ne va pas dans ce sens n’est pas bénéfique au monde rural et c’est ce que nous voulons éviter".

Propos recueillis par B.N.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 29 août 2007 à 10:46 En réponse à : > Campagne agricole dans le Nord, le Sahel et le Centre-Nord : Prometteuse malgré des poches d’inondations

    Oui, mais quels sont les impacts de ces tournées sur le développement des paysans ? Rien du tout ! Sinon gaspiller l’argent qui normalement devrait revenir aux paysans pour acheter l’engrais, etc. Ces tournées intempestives sont un véritable gouffre financier et en plus qui n’apportent rien. Gouffre financier à cause de tous les sous gaspillés en perdiems pour tous ces walous qui sont de la mission, tous les sous gaspillés pour organiser des festins pour les délégations.

    Sans oublier que les paysans vont se plumer en cet hivernage pour donner en cadeaux des poulets, pintades, moutons ou les produits agricoles. En plus, ces tournées dérangent tout le monde sur le terrain : Gouverneurs, Hauts Commissaires, Directeurs de l’Agriculture et leurs agents, paysans, etc. et tout celà pour rien du tout sauf que d’aller dire aux ignorants de paysans : ’’Oui , oui.... bèèè... le gouvernement vous soutient.....vous encouragent..... bèèè.....vous êtes les principaux acteurs de l’économie du pays..... mmmmbèèè....le ministère sera attentif à vos difficultés......mmmbè.....’’, comme si ceux qui étaient là avant n’ont rien fait. Vivement qu’on arrête ces comédies-là au ministère de l’agriculture !

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