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Filière karité : La Maison du karité pour impulser une nouvelle dynamique de marché

Publié le mardi 28 août 2007 à 07h15min

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Sous la houlette de la Table filière karité, les acteurs de la filière karité de la région de l’Ouest du Burkina étaient en conclave samedi 25 août 2007 à Bobo-Dioulasso. Une concertation qui leur a permis de prendre des décisions majeures pour sauver la filière en péril.

L’objectif recherché à travers cette rencontre de Bobo-Dioulasso qui a regroupé les producteurs et les commerçants d’amandes de karité est selon ses initiateurs, d’impulser une nouvelle dynamique à cette filière à travers une vision partagée de l’organisation du marché.

En effet, les opérateurs sont unanimes sur la “désarticulation” actuelle de la filière notamment au niveau de la collecte et de la vente des amandes. “ La filière karité est confrontée à une mauvaise structuration du marché ”, a expliqué Hamza Koné, président de l’Association pour la promotion de l’information commerciale et pour l’agro business au Burkina (APICAB).

Toujours selon lui, la qualité des amandes sur le marché laisse à désirer. Parallèlement, la survie des principaux opérateurs (AIEPO et ASIECRU) qui jouaient jusque-là le rôle d’interface entre les producteurs et les clients étrangers, notamment AARHUS, LODERS, OLAM et d’autres acheteurs se trouve menacée. Et le président de l’APICAB d’ajouter que “depuis 2005, ces clients ont décidé de venir eux-mêmes directement sur le marché sans procédure et sans formalisme”.

Une situation qui ne manque pas de créer des frictions étant donné que ces nouvelles interventions ont pris une telle proportion que les opérateurs locaux du maillon sont menacés de disparaître du circuit. S’appuyant sur l’expérience de la noix d’acajou, ces opérateurs voient de plus en plus l’horizon s’assombrir. En effet, explique Jean-Baptiste Zoma, coordonnateur du projet de dynamisation des filières agro alimentaires, la filière acajou a suscité beaucoup d’espoir avant de sombrer.

Après une phase trompeuse d’augmentation des prix à la base confie Hamza Koné, président de l’APICAB, a succédé une phase de chute vertigineuse des prix et l’arrivée dans la filière de nouveaux opérateurs qui ont “liquidé” les opérateurs initiaux. Et de préciser : “ l’approche utilisée dans le cadre de ces nouvelles interventions dans la filière karité est en parfaite incohérence avec la vision de développement adoptée par les opérateurs économiques ”.

C’est donc pour “ sauver cette filière en péril ” et “ sauvegarder leurs intérêts ” que ces opérateurs nationaux ont décidé de prendre le taureau par les cornes, étant donné que les amandes de karité représentent le 3e produit d’exportation du Burkina Faso avec environ 80 000 tonnes par an, pour près de 3 milliards de francs CFA en recettes d’exportation. Cet enjeu majeur, a indiqué le haut-commissaire de la province du Houet, Justin Somé, appelle forcément une pression sur les amandes de karité.

Après une demie journée d’intenses débats, les opérateurs ont convenu d’organiser les des femmes collectrices d’amandes à la base et de mettre en place des Maisons de karité. La première Maison du karité qui doit voir le jour en octobre 2007 à Bobo-Dioulasso se veut un outil aux fins de soutenir le développement et la promotion de la filière. Elle aura pour mission de préciser le début et la fin de la campagne et fixer le prix des amandes sur le marché.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

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