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Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

Publié le vendredi 10 août 2007 à 07h39min

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Mahamadé Savadogo

"Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire...". Cette phrase, parmi tant d’autres stéréotypes et clichés réducteurs et éculés, a été prononcée par Nicolas Sarkozy le 26 juillet 2007 à l’université Cheick Anta Diop de Dakar dans son désormais (tristement) célèbre discours "à la jeunesse africaine".

Une allocution accueillie par un concert d’indignations et de désapprobations. "Il s’est trompé d’époque", crient les uns. "Il doit encore apprendre à connaître l’Afrique", reprennent les autres. "C’est une intervention qui aurait pu être faite par Jean-Marie Le Pen", entend-on également. Nous avons approché un universitaire burkinabè pour qu’il nous livre la lecture qu’il fait de cette sortie on ne peut plus controversée.

Seul agrégé (il avait alors 26 ans) de philosophie de l’université de Ouagadougou, Mahamadé Sawadogo, 44 ans, est aussi l’auteur, entre autres publications, de "Philosophie et Histoire", éditée en 2003 par l’Harmattan. Un ouvrage de 260 pages dont le chapitre premier de la première partie s’intitule "Hegel et l’Afrique ou sur la raison dans l’histoire". Pour le philosophe burkinabè, Sarkozy n’a, en fait, fait que ressasser, notamment les vieilles théories hégéliennes sur l’Afrique.

Comment se passent les vacances ? Sont-elles toujours studieuses ?

Rires. Je dois dire que je ne suis pas complètement en vacances, c’est vrai que je ne donne plus de cours actuellement et je n’écris pas de texte, mais je continue à recevoir les étudiants qui travaillent avec moi, pour les mémoires de maîtrise, de D.E.A. ou les thèses de doctorat. C’est à partir de mi-août que je vais essayer de m’accorder quelques jours de repos. D’une façon générale, ce n’est pas facile pour moi de me mettre complètement en vacances.

Quelle est une journée type du prof Sawadogo ?

Il faut dire que, d’une manière générale, je ne me lève pas tôt. Habituellement, je vais au bureau vers 10 heures, je reçois les étudiants quand je n’écris pas. Mon organisation est fonction des périodes. Les périodes où j’écris diffèrent de celles où je n’écris pas, et je me contente de donner mes cours ou de recevoir les étudiants. Mais en général, ma journée commence doucement.

Que peut-on comprendre par "doucement" ?

Je veux dire que je ne me lève pas tôt, que je traîne à la maison jusqu’à 9 h 30 - 10 h avant de sortir de chez moi.

Où en êtes-vous avec votre mouvement, Le Manifeste de la liberté ?

Il se porte bien. Et nous avons même fait un dernier numéro de Hakili consacré à un hommage à Ki-Zerbo et qui a eu beaucoup de succès. Nous envisageons même de faire un nouveau tirage à la rentrée en même temps que nous préparons le prochain numéro. Notre journal est en train de prendre une vie régulière, et notre mouvement est aussi légalement reconnu depuis fin 2005.

« Sidérant, insultant, méprisant, raciste... », les qualificatifs, aussi négatifs les uns que les autres, n’ont pas manqué pour apprécier le discours prononcé par Nicolas Sarkozy le 26 juillet à Dakar. En tant qu’enseignant-chercheur agrégé de philosophie, quel jugement d’ensemble portez-vous, pour votre part, sur cette sortie ?

J’ai trouvé qu’il y a des passages de ce discours qui sont franchement choquants. Ensuite, d’une manière générale, on peut dire que la vision de l’Afrique qui se dégage de ce discours est négative, notamment celle du passé du continent noir. En ce qui concerne le ton, il faut dire qu’il se veut délibérément lyrique. C’est un "je" qui s’adresse à "tu".

Sarkozy se veut franc, spontané, sincère, il parle au cœur, il met l’accent sur la sensibilité, mais cet exercice passe mieux quand on est dans la position du dominé. Par contre, quand on est dans la position du dominateur, l’exercice est condamné, et pour qu’il réussisse, il faut être prêt à faire son autocritique, à se remettre en question.

Alors que Nicolas Sarkozy ne voulait pas parler de repentir. Alors, il a pris le risque, et il a choqué. On peut dire que globalement son discours est rejeté par les Africains. Sarkozy n’était d’ailleurs pas beaucoup aimé en Afrique avant ce voyage, et ce n’est pas ce discours qui va arranger les choses. Si Sarkozy a reconnu que l’esclavage est un crime contre l’humanité et que la colonisation est une faute, c’est une bonne chose.

Mais justement, par rapport à ce qui s’est passé après la colonisation, aux nouvelles formes d’exploitation du continent, qui se sont maintenues même après les indépendances, il n’a absolument rien dit. Il évite soigneusement même d’en parler, et c’est pour cela que je dis que c’est un choix délibéré. Il n’a pas voulu procéder à une autocritique de sa position de représentant d’une puissance dominatrice.

Le passage le plus controversé de l’allocution est sans doute celui où le locataire de l’Elysée prétend que « ... le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ». Vous qui avez écrit un livre sur cette question, qu’en pensez-vous ?

Vous faites allusion à mon 3e livre, qui s’intitule "Philosophie et histoire", qui a paru chez L’Harmattan en 2003. Dans cet ouvrage, il y a le premier chapitre, qui est consacré à une discussion de la vision hégélienne de la place de l’Afrique dans l’histoire.

Ce que beaucoup de gens doivent savoir, c’est que de nombreux passages du discours de Sarkozy renvoient pratiquement mot à mot aux analyses hégéliennes sur la position de l’Afrique dans l’histoire. Mon ouvrage justement critique la position hégélienne pour montrer que l’Afrique a un rôle à jouer dans l’avenir même de l’humanité. Donc ma position est essentiellement philosophique.

Mais en dehors de ce que je dis, il y a les travaux des historiens africains, notamment Cheick Anta Diop, Joseph Ki-Zerbo, qui ont montré quel rôle important l’Afrique a joué même de par le passé, c’est-à-dire à la période de l’Egypte pharaonique.

Nous savons qu’au Moyen Âge, une ville comme Tombouctou était un grand centre intellectuel. Les gens informés sur ces travaux ne peuvent être que déçus et choqués par cette phrase de Sarkozy, qui dit que l’homme africain n’est pas suffisamment entré dans l’histoire.

N’est-ce pas, quelque part, une faute de goût et une maladresse que de prononcer un tel discours dans une université qui porte le nom de Cheikh Anta Diop, l’auteur de « Nations nègres et culture » ?

On peut se poser la question de savoir pourquoi il y a eu un silence sur le travail de Cheick Anta Diop et d’autres historiens. Dans son discours, Sarkozy a cité Senghor ou Camara Laye, qui sont poète et romancier, alors qu’il y a eu des travaux d’historiens consacrés justement à la place de l’Afrique et qui ont abouti même à réhabiliter l’historiographie africaine. Moi, je pense que ce n’est pas seulement de l’ignorance, qui serait par ailleurs impardonnable en pareille circonstance, et à un tel niveau de responsabilité.

Je crois que Sarkozy est bien entouré, il a des gens qui connaissent ces travaux et qui auraient pu lui en parler. Je crois qu’il y a eu volonté délibérée de ne pas parler des auteurs tels Cheick Anta Diop ou Ki-Zerbo parce que la vision de ces auteurs remet en cause sa propre vision, sa propre lecture de l’histoire africaine, qui est une lecture d’un homme de la droite radicale et qui est justement destinée à occulter la responsabilité de la puissance dominatrice, qu’il représente, dans l’histoire de l’Afrique.

Il faut déplorer ce silence, et même reconnaître qu’il est déplacé parce que l’université de Dakar où il a prononcé son discours porte le nom de Cheick Anta Diop et il faut reconnaître qu’un auteur tel Cheick Anta Diop a beaucoup de succès auprès de la jeunesse africaine, de même que Ki-Zerbo, décédé le 4 décembre 2006. Donc, il aurait fallu en parler, même s’il fallait ensuite en discuter ; mais passer complètement sous-silence les travaux de ces historiens traduit un choix politique délibéré, évidemment inacceptable..

Pourquoi Cheick Anta Diop a-t-il été reconnu sur le tard ?

• Il faut reconnaître que ses thèses ont été reconnues comme choquantes à l’intérieur des universités françaises. Au niveau de l’université, son travail n’a pas été bien apprécié, et cela a contribué à retarder la reconnaissance de ses thèses. Depuis sa mort, son travail a beaucoup de succès auprès de la jeunesse africaine, et il a suscité beaucoup de recherches.

D’aucuns ont avancé qu’il aurait été bâillonné par le défunt poète président Senghor ?

C’est vrai que ses rapports avec Senghor n’ont pas toujours été faciles, et Senghor ne lui a pas facilité la tâche.

Grosso modo, quelle lecture faites-vous de la « nouvelle politique africaine de la France » ? N’est-ce pas plus une rupture dans le ton que dans le fond ?

En ce qui me concerne, je ne vois pas vraiment beaucoup de nouveauté, et je ne sais pas qui parle de nouvelle politique africaine de la France. Est-ce des analystes politiques ou les Français eux-mêmes ?

En réalité, il n’y a pas de rupture, pas de nouveauté, et il faut même craindre que Sarkozy ne soit une mauvaise source d’inspiration pour nos dirigeants africains. Lorsque je pense à son alliance ouverte avec les grands patrons d’entreprise (Bolloré et autres)...

Pour le premier représentant de l’intérêt public d’un pays, faire prendre en charge ses vacances par des intérêts privés n’est pas une démarche à recommander. Non seulement pour moi il n’y aura pas rupture, mais il peut être une mauvaise source d’inspiration pour nos dirigeants.

La France peut-elle vraiment se passer, comme le dit Sarkozy, de l’Afrique ?

Cette idée a été émise à l’intention d’un électorat particulier et justement pour laisser croire que l’Afrique s’écroule et qu’elle est portée à bout de bras par la France. Malheureusement peu de Français savent qu’il existe des entreprises françaises en Afrique qui font des affaires.

Il y a peu de Français qui savent qu’il existe des capitaux d’Africains placés en France. Dans ce contexte, il est facile de laisser croire que la France peut se passer de l’Afrique.

Mais ironie du sort, immédiatement après son élection, Sarkozy s’est fait payer des vacances par Vincent Bolloré, le patron d’un des groupes les plus implantés en Afrique, où il fait le gros de son chiffre d’affaires. Cela est significatif du fait que la France ne peut pas se passer de l’Afrique.

Entretien réalisé par Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 10 août 2007 à 11:10, par Gnègnè En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

    Un intellectuel burkinabé que j’ai eu la chance de côtoyer alors que j’étais élève et dirigeant d’association au lycée Zinda. Il nous avait encouragés dans nos activités. J’aurais aimé le voir s’exprimer plus souvent à l’endroit de notre jeunesse. C’est un homme d’une grande simplicité et d’une belle intelligence.

    Yacouba Gnègnè

    • Le 10 août 2007 à 14:31 En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

      C’est que peut-être vous avez omis d’être un citoyen actif au Faso des années "Zongo par X", monsieur ! Ce reproche à l’endroit de Mahamadé est un peu injuste : on compte sur les doigts d’une main la participation intellectuelle de vos élites aux débats publics de la cité burkinabè ; ’Sam’ en était, avec Lazare et quelques autres, ma foi, et ils continuent, du mieux qu’ils peuvent... A eux, mes meilleurs souvenirs.
      Frédéric Bacuez dit Fretback.

    • Le 10 août 2007 à 14:57, par KgB En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

      Tres belle et solide analyse. Ca permet de nous remettre en contexte. Beaucoup ont critique Sarkozy mais n’avaient pas grand-chose a dire. Salut prof.

      • Le 10 août 2007 à 18:09, par Y. Moustapha En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

        Bravo professeur pour votre contribution à démasquer davantage le régime turbo-impérialiste de Sarkozy. Les burkinabè n’ont aucun problème avec le peuple français qui subit d’ailleurs la domination de la classe dirigeante française. Si l’ouvrier travaille de 22h à 6h et qu’il se reveille à 10h on pourra lui dire bravo. Monsieur le professeur, Levez-vous à 10h et éclairez les peuples avant que les "modestes contribuables français" ne se reveillent très tôt pour aider à nous dominer.

      • Le 10 août 2007 à 21:00 En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

        Le fraçais offusqué qui se lève tôt, n’a pas à s’irriter... La France nous a dépouillé et continue de le faire, et vous ne voulez pas qu’on réagisse ? Je pense à mon humble avis que le Professeur à examiné de sang froid une réalité... La réalité des faits !
        J’aime particulièrement Sarkozy parce qu’il dit très haut ce que les autres français pensent très bas... Pourquoi vous avez une idée subjective de l’Afrique et nous, nous ne devons pas avoir la nôtre de la France ?
        La triste réalité est là : "à l’élection de Le Pen contre Chirac" : Le Pen au premier tour, dans le vote des Français résident au Burkina Faso, a réçu plus de voies que Chirac. Vous ne nous aimez pas pourquoi on va vous aimez ?
        Laissé le Professeur se reveiller à 10h s’il veut ! Vous lui aviez demander à quelle heure il se couche ? Et pourquoi vous vous lévé tôt vous ?
        Rentrez chez vous demain si vous le voulez ? Mais sachez qu’on ne va plus se taire sur ce que le "colon" va prononcer sur notre continent... On préfère les Chinois et Américains. S’ils nous pillent, eux au moins on l’avantage d’être pragmatique en nous laissant un peu de ce qu’ils soustrait de nos richesses...
        Mike

  • Le 10 août 2007 à 13:27, par Dounet En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

    Bonjour Mr Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabé, agrégé à l’âge de 26 ans,

    Votre article a beaucoup touché le modeste contribuable français qui se lève tôt et que je suis !
    Oui il est temps que le peuple africain jette les amarres et solde le contentieux franco-africain !
    Il est temps que le peuple africain punisse ces français colonisateurs, dominateurs, esclavagistes, exploiteurs corrompus !
    Il est temps que vous rompiez les relations avec ces français qui refusent la repentance, qui pompent vos richesses, qui méprisent votre culture et votre histoire.
    Ce ne sont pas ces quelques écoles, ces rares hôpitaux, ces mauvaises routes, ces petits aéroports, cette administration corrompue que la France ingrate vous à laissé qui doivent resté dans votre histoire si riche ! Oui il faut faire table rase de cette France détestable si bien représentée par cet inculte et prétentieux Sarkozy !
    Il faut que vous exorcisiez l’Afrique grandiose de ce poison français !
    Il vous faut jeter nos troupes hors de vos frontières !
    Il faut gommer la France de vos cartes de géographie et ne plus lui rendre visite !!!
    Il faut encourager le peuple africain à déserter ce pays de xénophobes et de racistes qui ne cherche qu’à vivre sur son dos. Il faut expulser de vos territoires ces malfaisants de Bolloré (D’ailleurs le Sénégal a déjà eu la bonne idée de lui retirer la gestion du port de Dakar au bénéfice d’un grand pays du Golf)
    Un conseil, si je puis me permettre, confiez vos intérêts à ces honnêtes chinois, ces courageux russes et ces divins américains qui, tous ensembles ne veulent que votre bien ! Changez de culture, apprenez le chinois, le russe et surtout l’anglais si subtil !
    Un zeste de confucianisme, quelques hadiths seront plus orthodoxes pour vos libertés !

    Mais surtout, oubliez-nous définitivement ! Tant pis si nous, modestes contribuables, devons renoncer aux capitaux que vous retirerez de France ! Tant pis si demain nous sombrons dans la paupérisation lorsque vous vous serez débarrassés de la présence de nos entreprises !

    Surtout, ignorez-nous définitivement, nous tenterons de survivre avec les économies que nous ferons ! Nous serons moins vilipendés et moins couverts d’opprobres !

    Les contribuables de France vous serons éternellement reconnaissants.
    Merci également de nous avoir éclairé sur nos mauvais comportements (séculaires) historiques ; nous sommes si mal informés dans notre pays obscurantiste !

    Merci d’user de votre notoriété d’"agrégé-de-philosophie-travaillant-dès-Dix-Heures" pour exiger de la France de ne plus vous envahir et d’accepter le retour de vos capitaux et de vos ressortissants opprimés dans l’hexagone !

    Toute ma gratitude pour votre aide !

    Armand G.

    • Le 10 août 2007 à 21:12 En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

      pardonnez moi mes frères, si je prends le choses diffremment. je suis sarko jusqu’aux dents. pourquoi ? ce n’est pas parceque je n’ai pas de dignité, c’est justement j’en ai peut être plusque les autres.

      si vous avez un défaut ou prétendu tel ; si par politesse, personne n’en parle, il vous arrive souvent de croire que le défaut a disparu et que vous êtes autant parfaits que les autres.

      sarko a été élu sur la base de ces idées malmenantes de l’afrique. ce qu’il dit aujourd’hui haut c’est ce que la majorité des français et européens pensent bas.

      soyons objectifs ; vous croyez réellement que les blancs ont pu se débarrasser rapidement de leur passé de dominateurs ? d’ailleurs nous même les africains on est pas totalement débarrassés de ce cliché.
      ne faisons pas l’autriche.
      pour moi l’attitude aujourd’hui de l’afrique, ce n’est pas de se défendre ; mais d’ offenser. démontrer que nous sommes capables un point c’est tout.

      ARMAND G que je suppose est français vient de confirmer les dires de sarko. il nous conseille ironiquement de laisser la france, pour aller se jeter dans les bras d’autres colonisateurs ( russes, chinois, américains). cela veut dire quoi ? on est est entré dans l’histoire, on ne rentra peut être pas car notre sort, s’il n’et pas confié à la france, c’est toujours à quelqu’un d’autre.

      un enfant sous tutelle a t-il une histoire propre.

      l’afrique a des tares il faut les reconnaitre.

      • Le 14 août 2007 à 17:13 En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

        Propos très confus. Si je te comprends bien tu es « Sarko jusqu’aux dents » parce qu’il a des « idées malmenantes de l’afrique ». Il ose dire haut ce que la « majorité de français et européens pensent bas ». Ces mêmes français et européens ne se sont pas « débarrassés rapidement de leur passé de dominateurs ».

        En d’autres termes SARKO parle au nom de tous ces dominateurs de l’Afrique et défend leurs intérêts. Et toi conscient de tout cela tu soutiens l’homme quand même en sachant qu’il va continuer ou chercher à dominer ton continent. En plus tu acceptes qu’un homme qui a l’esprit de domination vienne te dire comment tu dois t’y prendre pour gérer ton pays. Tu ne penses pas qu’il est mal placé pour le faire. Où est donc ton orgueil, ta dignité ? Et puis en Afrique, est-ce qu’on a vraiment attendu la venue de SARKO pour prendre conscience de la tâche de construction du continent qui nous attends ? C’est une insulte à tous ces braves gens, tous ces héros du continent qui ont sacrifié leur vie pour la liberté de l’Afrique.

    • Le 10 août 2007 à 21:55 En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

      Bonjour à tous,

      Ce message est une réponse à M. Armand G. qui sous un ton ironique, moqueur et méprisant, dénature complètement les propos du professeur SAWADOGO Mahamadé. Apparemment l’analyse que fait le professeur du discours de son Président SARKOZY à Dakar, le choque profondément et il essaie de la dénaturer. En lisant le commentaire de M. Armand G., il m’est venu à l’esprit le tristement célèbre slogan du Front National Français dirigé par M. Jean-Marie LEPEN : « Aime la France ou quitte la ». On pourrait ainsi résumer les propos de M. Gérard G. comme ceci : « soit d’accord avec la politique de la France en Afrique ou met fin aux relations Franco-Africaines et va ailleurs ». Tout me laisse donc croire que M. Armand G. est soit du Front National Français de M. Jean-Marie LEPEN ou du Mouvement pour la France de M. Philippe de VILLIERS (les deux principaux partis français de l’extrême droite) ou dans tous les cas de l’extrême-droite.

      Ceci dit, quand en Afrique on dénonce la politique néocoloniale, exploitante de la France, cela ne veut pas dire que nous préférons la politique américaine ou chinoise ou je ne sais quelle autre puissance mondiale, qui elle aussi ne peut être que exploitante. Nous ne voulons pas rompre nos relations avec le reste du monde (comme le préconise l’extrême droite française qui pense pouvoir couper la France du reste de l’Europe et du monde). Nous vivons aujourd’hui dans un monde où les continents et les pays ont besoin les uns des autres. L’Afrique a besoin des autres continents pour son développement.

      Nous voulons pour l’Afrique, des relations de coopération exempt d’exploitation, d’injustice avec le reste du monde (France, Chine, Etats-Unis, etc.), des relations où les intérêts des deux partis sont équivalents et garantis. Nous ne chasserons pas de nos territoires les ressortissants des autres continents qui sont venus chercher honnêtement, sans exploitation des citoyens leur vie en Afrique, tout comme nous n’accepterons pas qu’on chasse de France ou d’ailleurs de façon inhumaine, les africains qui y sont allés pour chercher honnêtement leur vie. Ce que nous dénonçons en Afrique, c’est quand dans des rapports économiques ou politiques une partie gagne largement plus que l’autre, cent fois plus l’autre. Cela s’appelle de l’injustice et de l’exploitation.

      Merci au professeur pour sa contribution au débat France-AFRIQUE.

      Vincent DIALLO.

    • Le 11 août 2007 à 01:34, par KgB En réponse à : Sans les ANCIENS COMBATTANTS AFRICAINS, ON NE PARLERAIT PAS DU HONGROIS SARKOZY

      Armand G.,

      Ce n’est pas a nous de vous oublier. On ne fera pas cet effort supplementaire pour la France : partez et vous vous effacerez de nos memoires. Oui on en a marre de vous. Inutile de s’en prendre au Pr Sawadogo.

      Si vous avez tendance a l’oublier, le Professeur fait bien de vous rappeler vos "mauvais comportements (séculaires) historiques". Sans doute que vous etes soit tres "mal informés dans notre pays obscurantiste" ou vous etes malhonnetes ! Vous avez pille nos ressources. En plus qui a construit l’Hexagone ? Ce sont les Africains. Peut-etre que dans votre memoire selective, les "travaux forces" n’ont jamais existe.

      Apres vous avoir sauves de la Premiere Guerre Mondiale et surtout quelques annees plus tard, des griffes de Hitler, la seule chose que vous trouvez a dire c’est de traiter ces heros africains de Tirailleurs. C’est une insulte. Vous n’avez pas honte de savoir que votre pays a paye ces heros en monnaie de singe, leur refusant leurs droits ( massacre du Camp de tcharoye) ou leur versant des pensions racistes. Dieu vous voit. Sans leur effort, la France serait restee hitlerienne, et on n’en serait pas la aujourd’hui a parler de Sarkozy encore moins de Bollore.

      Il faut encourager les Africains a rester en France, un territoire que nos grands parents ont construit, que la lutte de nos heros a permis de sauver. Il faut encourager les Africains a rester en France parce que cette France nous doit tout. croyez pas que la France est raciste ? Dans tous les grands pays du monde ( USA, GB, Allemagne, Canada...), les immigres sont tres bien integres sauf en France ou il ya "les banlieues" pour eux et ou il vaut mieux, si on veut gagner son pain, se nommer Jean-Francois Mouton plutot que de se faire appeler Mohamed Camara. Curieusement ceux qui ont le plus rendu service a la France sont ceux qui sont le plus rejetes en France et bien accueillis ailleurs. Il ne faut pas avoir cette memoire selective. Ce ne sont pas les Africains aujourd’hui qui sont "sans papiers", ce sont les Rene Caillet, Savorgnan de Brazza et autres explorateurs verreux Francais qui pavanaient d’un territoire africain a l’autre sans visa et sans permission a la recherche du "mieux etre" .

      Et puis votre ton est franchement raciste. Si vous nous conseillez de confier notre economie a la Chine..., c’est que vous faites partie de ces racistes qui pensent que quelque soit alpha, les Africains ont besoin d’assistance. Si on se debarrasse de Bouygue, de Total, de Bollore et de toutes ces connories d’exploitation, eh bien, si on se debarrasse, comme vous dites, de "ce poison français", on n’ira pas se confier a quelqu’un d’autre. On en a assez. On restera nous meme. Car on est fatigues d’etre fatigues.

    • Le 11 août 2007 à 01:54, par Kanzim En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

      M. Armand G, qui se dites "lève-tôt", pour ironiser un vaillant professeur dont les prouesses académiques peuvent défier vous autres, qui ne comprenez même pas bien votre langue, le français. Le professeur Sawadogo dit se lever à 10 heures parce que malgré les vacances auxquelles il a droit, il continue de suivre des étudiants dans leurs recherches doctorales et en maîtrise. Pourquoi de lui, n’avez vous pas cherché à savoir à quelle heure il se couche ? Ne pérsentez pas la langue française comme un cadeau fait aux africains : ce serait de votre part, ignorer l’apport de l’Afrique à la survie et à l’enrichissement de la langue française. Ne croyez pas non plus que ce serait un châtiment pour l’Afrique si elle se tournait vers la langue anglaise : ce serait ignorer cette phagocytose que subit la langue française, de la part de l’anglais, plus approprié pour la Culture, les échanges économiques...etc. Tenez, quand j’étais un double thésard à la Sorbonne dont vous ignorez certainement jusqu’au chemin d’accès géographique (et jamais certainement un accès intellectuel), j’y participais à des colloques internationaux tenus dans la langue de Shakespeare, celle de Molière étant peu appropriée à la richesse des thèmes. Je me battais pour cet état des faits mais pas pour des raisons médiocrement micro identitaires que les vôtres. Laissez briller la jeune flamme "sawadogoenne" pour le réveil des masses, et pour le sursaut de la jeunesse africaine. Si vous ne comprenez pas ce qu’il dit, je suis sûr qu’il sera prêt à vous recevoir, pour vous en expliciter les contours et les contenus, car dit-on, (personnellement je ne le connais pas physiquement ni socialement), qu’il est très modeste et simple. je ne vous présente pas mes amitiés, parce que moi je suis du style COMBATIF, et non plaintif comme un plumitif mouillé.

    • Le 11 août 2007 à 03:03 En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

      Je me demande par quel mystérieux hasard vous êtes arrivé à vous intéresser à l’interview du philosophe Mahamadé Sawadogo, monsieur G ? Vos sarcasmes semblent pour la peine plus relever de l’épiderme blessé que d’une ’dispute’ intellectuelle : en quoi êtes-vous choqué par le fait que monsieur Sawadogo se lève tard et commence sa journée vers 10 h ? Il est fort probable que vous bougonnez dans les bras de Morphée quand monsieur Sawadogo use de la nuit pour réfléchir, penser le monde, écrire, réfléchir, aiguiser la plume de la contradiction intelligible -combien même elle ne vous conviendrait pas. Je suis Français, je vis en Afrique, je me lève tard, je me couche tard, c’est souvent, et c’est notre liberté, le lot des artistes et des intellectuels, mon cher monsieur "qui se lève tôt" (pas de chance, désolé pour vous) ; vous pratiquez au demeurant, dans la foulée de l"’inculte" Guaino qui écrit les discours du "prétentieux" Sarkozy -c’est vous qui le dites-, la même rhétorique à deux cauris de cette nouvelle ’pensée’ française, que vous appelez "rupture" je crois, ostensiblement impudique, exclusivement habitée, et débridée par cette société du spectacle annoncée par Guy Debord dans les années 70, par l’auto-satisfaction grasse d’une médiocrité arrogante et délibérément amnésique. Souffrez que la fin de l’Histoire chantée par Fukuyama ne soit pas celle de l’Histoire de l’Afrique, mais seulement la vôtre, vautrée dans la peur cultivée, le nombrilisme onirique au service du repli prétendument identitaire, et le déni d’autrui. A quel moment avez-vous relevé dans les propos de monsieur Sawadogo une quelconque animosité envers la France ? On ne peut critiquer les satrapes françafricains qui ravagent l’Afrique, comme le font tous les Sawadogo d’Afrique, intellectuels non "organiques" (Sophie Bessis), ici et... là-bas, et confondre la France avec un homme, même aussi grand que le nouveau résident de l’Elysée. Qui aime bien chatie bien ; souffrez donc, monsieur, que d’Achille Mbembe à Mahamadé Sawadogo, et tant d’autres, l’affection pour les idéaux de cette France qu’ils ont apprise ne se confond pas avec la soumission aux sermons d’un président français qui n’a d’autre chemin de rupture que la bise à Déby (pétrôle), à Bongo (pétrôle, manganèse, bois, base militaire, cassettes d’argent blanchi), à Wade (base militaire, jeunes développeurs à peine sortis de l’université gauloise pour faire la leçon en effet à des paysans qui pourraient être leurs grands-pères, villégiature hivernale des retraités français, rattraper le coup aussi pour l’ami de vingt-ans Bolloré, oui, oui), et last but not least sans oublier la mémorable épopée libyenne dont on ne voit, à peine, qu’une partie de l’iceberg émergé ! Diantre, et il faudrait que nul lettré de ce continent, même d’un lycée de province burkinabè, ne soit pas en droit de contester à tel individu et le discours, la manière inélégante et la démarche perverse ! Voyez-vous, des décennies et des décennies de trucages françafricains ne peuvent, et j’imagine que vous en serez philosophiquement ravi, éternellement impressionné ces ’nègres’ ’paresseux’ tout juste achetables avec quelque verroterie langagière en droite ligne héritée de la carotte et du bâton des pères missionnaires d’antan. Souffrez dès lors, qu’aujourd’hui en francophonie (la famille, non ?) la pensée, la poésie, la littérature, le théâtre, la danse, les arts plastiques, entre autres, que ce pays des Lumières s’acharne quasi bestialement à abhorrer, soient brillamment cannibalisés par des Africains et des Antillais ; souffrez que ces ingrats-là -c’est bien entendu ce que vous dites- peuvent, c’est tout à leur honneur, villipender des comportements, des politiques, y compris français, et ne pas hésiter, enfin, à ne pas se contenter de proclamer leur ’tigritude’ mais ’de bondir sur leurs proies’ (Wole Soyinka, vous ne connaissez pas, sans doute). Qu’ils doivent se battre à la fois contre leurs tyranneaux et contre l’inassouvie régence des réseaux politiques et économiques (et moralisateurs en plus !!) de Paris, sans que jamais les prétendus citoyens français que nous sommes ne soient informés de ce qu’on y fait, dans cette Afrique, en effet opaque. Il faudra bien qu’un jour je comprenne, excusez ma niaiserie, pourquoi ces pays d’Afrique attirent quotidiennement, à longueur d’années, ministres, anciens ministres, députés, anciens députés, de toutes les ères présidentielles même les plus lointaines, abonnés d’ambassades, partis de Paris en catimini et illico reçus en grande pompe par les ’autorités’ africaines ? Eclairez donc ma lanterne, monsieur G ; comment se fait-il que le portefaix de Sarkozy, le boutefeu Hortefeux, soit à Libreville quelques semaines avant son ’patron’ pour signer un éloquent traité franco-gabonais d’immigration choisie : un million de pygmées et bantous ma foi bienheureux (au regard d’autres pays déshérités) qui seraient donc très tentés par l’aventure clandestine vers l’eldorado français ? Ben voyons... In fine, il est bien probable que non seulement vous n’ayiez jamais lu ni un Amos Tutuola ni un Tchicaya U’Thamsi, on ne vous en fera pas grief car ils sont des millions d’Africains à être formatés par les gags désopilants et de plus en plus pétomaniaques de vos animateurs télé et par les splendides films français "je t’aime je ne t’aime plus, on fait l’amour à deux ou à trois ?". Le drame, probablement, c’est que vous, vous n’en sachiez que peu sur Hegel, en effet. Mahamadé Sawadogo critique votre France, tolérez ce crime de lèse-majesté ; seulement, lui, cela ne l’empêche pas de rester fidèle et assidu aux programmes d’un certain Centre culturel français Georges Méliès, sis à Ouagadougou... Bien de nos compatriotes y préfèrent évidemment les charmes de TF1, entre eux, dans leurs ghettos, se gaussant, comme vous, des ’exoticités’ burkinabè d’Epinal, et fiers de leur culture en friche : ni française, ni africaine... Ca devrait pourtant rendre plus modestes, et Sarkozy et vous-même, monsieur G, que d’un pays au passé intellectuel si brillant il n’en reste que des miasmes ! Si le contentieux franco-africain dont vous parlez est ce boomerang qui vous/nous revient à la gueule enfarinée, alors oui, vive le contentieux franco-africain ! Entre deux entités de citoyens, à égalité, eurêka, enfin !
      Frédéric Bacuez dit Fretback.

    • Le 11 août 2007 à 21:32, par S En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

      Armand G,
      Je doute vraiment de vos aptitudes intellectuelles. Vous avez vole vraiment trop bas. Vous faites partie de ces negriers attardes qui se croient toujours superieurs. On se cotoie ici, chez vous-meme, et on voit qui est qui. Vous valez mieux que qui ? On en voit ici qui sont des pedants, des incapables, des incompetents, des malhonetes intellectuels comme vous, des paresseux prets a inventer des maladies imaginaires, demander toujours qu’on fasse le travail a leur place...et la liste se poursuit ! Vous vous levez tot, que faites vous ? On aimerait vraiment le savoir.

      Professuer Sawadogo, vous etes valable. Merci pour vos travaux, merci pour vos eclairages. J’ai fait votre connaissance lors de la soutenance d’un ami au departement de philosophie et j’ai beaucoup apprecie vos talents. Par la suite j’ai lu certains de vos articles, et j’ai beaucoup apprecie la pertinence de vos analyses. Ce qui me chagrine, c’est d’abord que les Senegalais aient laisse ce negrier de Sarko souiller le sol du Senegal qui tant donne, comme d’ailleurs beaucoup de pays africains, pour cette France ingrate, et de nous vilipender sur notre terre ! Il a pietine impunement notre dignite, et aucunn chef d’Etat ne semble s’en emouvoir, a plus forte raison portester et lui demander des excuses. C’est devant de pareils lucubres presonnages comme Sarko qu’on regrette bien des presidents comme Sankara, qui l’aurait bien remis a sa place !

      Professeur, beaucoup de courage. Ce raciste G. n’atteint meme votre tallon, il est d’une bassesse boueuse !
      S.

  • Le 10 août 2007 à 18:29, par SDa En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

    Monsieur Sawadogo, je tiens tout simplement à vous remercier pour ces passages qui contribuent à éclairer la jeunesse africaine que nous sommes.

  • Le 13 août 2007 à 12:36, par docteur kone En réponse à : > Mahamadé Sawadogo, philosophe burkinabè : "Sarkozy a revisité Hegel dans son discours"

    m. mahamade je suis avec vous,les presidents africain sont des egoistent criminelent et sauvage avec cette sauvageri l afrique nirra jamais en avance.je demande a dieux de faire revenir tomas sankara. les europeens preffaire les africains sauvage que les africains inteligeans pour ne pas bloque leur interrai.

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