LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Développement urbain oui, mais culture urbaine d’abord !

Publié le jeudi 9 août 2007 à 07h53min

PARTAGER :                          

Le réveil a-t-il sonné chez les acteurs du développement urbain au Burkina Faso ? La question est d’intérêt au regard de l’actualité assez récente concernant la modernisation de la ville capitale, Ouagadougou et des autres localités du pays, que l’on peut considérer comme des villes.

Le 26 juin dernier, le projet "City development strategy (CDS)" de la commune de Ouagadougou, rendait publiques, au terme d’une étude-diagnostic, ses conclusions et recommandations pour l’avènement d’une ville moderne dans vingt-cinq ans. Et le 2 juillet 2007, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme procédait au lancement d’un code de l’urbanisme "pour mieux gérer et sécuriser les opérations de construction".

Si selon le projet CDS, Ouagadougou est amenée à être une agglomération réunissant les conditions nécessaires à l’amélioration de la gouvernance urbaine, à l’accessibilité des populations aux services de base, à la réduction de la pauvreté urbaine, les objectifs du nouveau code de l’urbanisme tournent autour d’une meilleure maîtrise du développement des centres urbains et ruraux, d’une meilleure gestion des affectations de l’espace urbanisé, d’une normalisation dans l’acte de construire.

Mais que vaut une agglomération ultra-moderne et des villes où tout est "maîtrisé" si leurs habitants se comportent comme des "broussards" ou des "zombies" qui se sont trompés de chemin. A Ouagadougou, ville capitale, les exemples déshonorants ou parfois révoltants ne manquent pas. Si ce ne sont pas des charretiers à traction asine qui rendent la circulation difficile, c’est une bande de motocyclistes qui occupent la voie anarchiquement, devisant bruyamment, sans se soucier des autres usagers.

Dans cette période de pluie, des automobilistes "éclaboussent" des motocyclistes sans la moindre excuse. De nombreux "sans-gènes" se mouchent ou crachent sans sourciller en pleine chaussée. Dans les quartiers, les rares caniveaux existants sont souvent transformés en dépotoirs d’ordures. Et comble de scandale, des caniveaux par le fait de citadins sans scrupules, sont directement reliés à des ... latrines qui, elles-mêmes, sont vidées nuitamment.

Des cas d’incivisme de ce genre, il y en a à la pelle et il serait fastidieux d’en dresser une liste exhaustive. Ils ne sont pas seulement l’apanage des habitants de quartiers pauvres ou périphériques, car dans des endroits "futuristes" de la capitale comme Ouaga 2000, des "gosses" dits de riches se font rois (?) de la route en pratiquant des scènes qui frôlent la mort (pour eux-mêmes et pour les autres usagers) comme s’ils avaient marre de vivre.

Que faut-il faire ? Une étude-diagnostic des comportements déshonorants des citadins à l’image de celle réalisée sur l’aspect physique de la capitale ? peut-être.
Simon Compaoré, le maire de Ouagadougou, au regard de certains actes d’incivisme récurrents a lâché en substance : "Ne vivra pas à Ouaga qui veut, mais qui peut". Cela peut être aussi une solution.

Depuis le 30 avril 2007, les autorités de Pékin (Chine populaire) ont entrepris une vaste campagne de sensibilisation en vue de prévenir certains comportements de citadins qui crachent en pleine rue. Et cela en vue de donner "une bonne image" de la ville et de ses habitants, dans la perspective des Jeux olympiques de Pékin 2008. Un exemple qui peut inspirer ici, un meilleur comportement au quotidien.

Gabriel SAMA

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique