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Vérification des importations : des rebondissements à attendre ?

Publié le mardi 18 mai 2004 à 08h20min

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Le Conseil des ministres du 5 mai 2004 a donné sa caution
aux travaux de la Commission d’attribution des marchés. Ainsi,
la Société générale de surveillance (SGS) a été une fois de plus
mise à la touche. En novembre 2003, la Commission technique
avait estimé que le certificat de non faillite déposé par la SGS
n’était pas conforme aux exigences de l’appel d’offres.
COTECNA Inspection SA a été retenue face aux deux autres
soumissionnaires, Intertek Testing Service et Bivac international.

Mais le dossier n’est pas clos. Certaines sociétés concurrentes
entendent recourir à la Justice pour trancher définitivement le
problème. C’est que dans cette affaire, il y a "trop de zones
d’ombre". De sources concordantes, des politiques se seraient
mêlés au traitement du dossier et auraient dicté leur volonté,
contre vents et marrées. Faisant ainsi voler en éclats les
éléments de base d’une compétition transparente. La
dissolution sine die de la première commission technique est
assez illustrative.

Suite à l’analyse des offres, la société Intertek
Testing service était en tête avec 78 points sur 100, dépassant
la SGS d’un point. COTECNA SA avait été classée en 3e position
avec 61 points. La note technique de Bivac International avait été
fixée à 55. Mais la Commission d’attribution des marchés a
rejeté ce rapport, estimant qu’il était insuffisant et que l’offre de la
SGS n’aurait pas dû être examinée.

Les membres de la
Commission technique ont donc repris leur travail. Ils ont abouti
sensiblement aux mêmes résultats. Mais leur rapport a été une
fois de plus rejeté. Les intérêts, dit-on, étaient divergents. Ce qui
a probablement conduit à la dissolution pure et simple de la
commission technique. La SGS est alors écartée et une
nouvelle commission installée. La douane, partie prenante de la
première équipe, se montre réticente dans un premier temps
avant d’intégrer la deuxième commission technique.

Querelles de leadership

Mais elle aurait refusé de cautionner les travaux au motif qu’elle
n’a pas participé à l’analyse des offres techniques. Le
dépouillement a lieu tout de même. L’offre financière de
COTECNA semble poser problème. Certaines sociétés
concurrentes affirment qu’elle a été libellée en hors taxes. Et
d’ajouter que cette "irrégularité" devait, de fait, éliminer
COTECNA de la compétition. Mais il n’en est rien. Cependant, le
dossier semble bloqué. La proclamation officielle des résultats
n’est pas encore effective alors que l’ouverture des offres a eu
lieu depuis le 8 janvier 2004.

On apprend ainsi que des politiques sont entrés dans la danse.
Mais cette ingérence, si elle s’avère, apparaît comme une
nébuleuse. Certes, le Conseil des ministres a déjà affiché sa
position en reconnaissant notamment la "victoire" de COTECNA.
Mais avant de parvenir à cette issue, des têtes couronnées du
régime auraient pesé de tout leur poids dans le dossier, si l’on
en croit certaines sociétés soumissionnaires.

La SGS, COTECNA, INTERTEC et BIVAC évoluent visiblement
en eaux troubles. Dans tous les cas, le feuilleton ainsi
enclenché est sous-tendu par des querelles de leadership pour
un secteur juteux : la vérification des importations.

Par Hervé D’AFRICK

Le Pays

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