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Coton transgénique : Des champs d’expérimentation en cours

Publié le lundi 6 août 2007 à 06h44min

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Au cours d’une conférence de presse tenue le 30 juillet à l’hôtel Relax de Bobo-Dioulasso, le premier responsable du département de l’Environnement et du Cadre de vie, le ministre Laurent Sedgo, a donné au public des informations relatives aux expérimentations du coton transgénique au Burkina Faso.

C’est en 2003 que le Burkina Faso a débuté les expérimentations sur le coton transgénique. Ceci en raison des dégâts causés par les parasites qui s’attaquent aux capsules et aux feuilles du cotonnier chaque année, mais aussi de l’utilisation de plus en plus croissante des pesticides pour lutter contre ces parasites.

Ce qui pose bien entendu un problème de rentabilité de la filière cotonnière et des problèmes environnementaux et sanitaires liés à l’utilisation de ces pesticides. Et selon le ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, le coton transgénique est économique et rentable. Le producteur qui peut faire au moins huit traitements pour combattre les parasites, avec le coton transgénique il ne va faire peut-être qu’un seul traitement. Il faut tenir compte aussi du danger que posent les pesticides. Le ministre a fait savoir que ces produits toxiques ont tué des abeilles et des oiseaux dans les mares.

Pour trouver des solutions justement aux dégâts ravageurs, des protocoles de recherches sur le coton transgénique (coton BT) ont été signés entre les institutions de recherche qui sont au Burkina Faso principalement l’INERA et les firmes Monsanto aux Etats-Unis et Syngenta afin de permettre d’évaluer l’efficacité du gène « BT » sur les populations, l’insectes ravageurs du cotonnier, d’étudier l’impact de ce gène sur l’environnement, notamment l’observation de l’activité des abeilles, le comportement des insectes utiles, d’étudier l’impact de la technologie sur les micro-organismes du sol ainsi que la dissémination des gènes par le pollen, d’évaluer l’impact du gène « BT » sur la santé humaine et animale, d’étudier la rentabilité économique de la technologie « BT » etc.

Et pour accompagner ces expérimentations, le gouvernement du Burkina Faso a édicté les règles nationales en matière de sécurité en biotechnologie en 2004. Pour ce faire, une agence nationale de biosécurité (ANB) a été mise en place, une loi qui porte sur le régime de sécurité, en matière de biotechnologie, a été adoptée en mars 2006.

Dans le cadre de la mise en application de cette loi, onze textes réglementaires ont été élaborés, une grande partie de ces textes a été adoptée et d’autres en voie de l’être. En ce qui concerne l’introduction des organismes génétiquement modifiés (OGM) un comité scientifique national de biosécurité a été mis sur pied. Ce comité est composé des représentants des ministères en charge de l’agriculture, de la santé, de l’environnement, de la recherche, du commerce, de la défense, des ressources animales et du Comité d’Ethique. Un deuxième organe de veille, l’observatoire national de biosécurité est en voie de finalisation.

Pour la campagne agricole 2006 - 2007 l’ANB a reçu de quatre firmes étrangères des demandes d’introduction et d’expérimentation de dix-sept (17) variétés de coton transgénique dont trois (3) issues des variétés locales du Burkina Faso. Sur la base des recommandations du comité scientifique, des autorisations ont été données pour six (6) variétés dont trois (3) variétés locales transformées. La quantité totale de semences autorisées pour 2006 - 2007 pour les expérimentations à la station de l’INERA et sur la ferme semencière de Boni est d’environ 85kg.

Au titre de la campagne agricole 2007 - 2008

L’ANB a reçu deux firmes étrangères des demandes d’introduction, de production, de multiplication et d’évaluation socio-économique ou d’expérimentation de six (6) variétés de coton transgénique dont trois (3) issues des variétés locales. Sur la base des recommandations du comité, scientifique, des autorisations ont été données pour cinq (5) variétés.

La quantité totale de semences autorisées pour le programme de production, de multiplication et d’évaluation socio-économique en milieu paysan et en station est d’environ 500kg.
La firme Monsanto a fait des essais de production de semences avec les variétés de coton burkinabé transformé. Ces essais ont lieu sur la ferme semencière de Boni, un département de la province du Tuy situé sur la voie principale à quelques kilomètres de Houndé.

La firme Monsanto a aussi fait une évaluation socio-économique de la technologie « BT » en milieu paysan (test de démonstration) sur vingt sites et les zones des trois sociétés cotonnières à savoir : la SOFITEX, SOCOMA et Faso-coton. Ces autorisations ont été livrées à l’INERA et aux firmes sus-citées en tenant compte de l’article 30 de la loi n°005 - 2007/An portant régime de sécurité en matière de biotechnologie au Burkina Faso. Ces firmes bénéficiaires sont tenues de respecter cette loi sous peine de voir leurs autorisations annulées, nonobstant des poursuites judiciaires.

Outre les journalistes, il faut dire que la conférence de presse a réunir les représentants des institutions de recherche, les membres du comité scientifique national de biosécurité, les représentants de la société civile et ceux des sociétés cotonnières.

Félix G. Ouédraogo
Correspondant à Bobo

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 6 août 2007 à 08:17, par sawa En réponse à : > Coton transgénique : Des champs d’expérimentation en cours

    Lexperience du coton OGM en Inde a géneré des suicides en masse des cotonculteurs par absorption de pesticides :
    Le pauvre paysant doit s’endeter pour acheter a la firme multinationale Monsanto non seulement des graines pour planter, mais egalement les insecticides en grande quantité. le besoin d’insecticides augmente avec les OGM contrairement a ce qui est dit par la firme. Le paysant ne peut pas garder des graines pour replanter l’année suivante : il doit acheter emprunter pour acheter tous les ans a la firme.

    Dans un cercle infernal, le paysant n’a plus le choix pour se défaire des emprunts et sauver sa famille : le suicide.

    Sans compter que laugmentation de production n’est pas vérifiée !

    On creuse notre tombeau en se rendant dependant pour notre principale exportation d’une firme multinationale, dont le seul but est de se faire de l’argent !

    • Le 6 août 2007 à 12:09, par RAYIM En réponse à : > Coton transgénique : Des champs d’expérimentation en cours

      C’est bien dommage, mais les autorités burkinabé sont très mechants......
      a la limite on peut se demandé ,dans quel bourbié, veulent ils mettre les paysans de ce pays a travers toute cette histoire de coton ?
      avec bien sur la benediction de l’analphabetisme, la masse paysane est a la merci de toute les manilles.
      s’il vous plais produisont ce que nous consommons.
      QUE DIEU BENISSE LE BURKINA

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