LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Envoi de soldats burkinabè en Côte-d’Ivoire : Volte-face et cacophonie au Parlement

Publié le vendredi 3 août 2007 à 07h35min

PARTAGER :                          

Remise de la flamme de la paix à Blaise Comaporé

Le débarquement de soldats « mossi » en Éburnie n’aura donc pas lieu. Du moins, plus dans les prochaines semaines. Pourtant la très officielle Direction de la communication et des relations publiques de l’Assemblée nationale avait annoncé dans un communiqué de presse la semaine dernière la tenue d’une session extraordinaire pour statuer sur l’envoi d’un contingent militaire en Côte d’Ivoire. Ce contingent burkinabè de 150 hommes n’obtiendra plus le quitus de l’Assemblée nationale.

Le projet de loi préparé à cet effet a été purement et simplement retiré du circuit d’enrôlement de l’hémicycle. À la grande surprise des députés qui se préparaient à l’adopter ce mardi 31 juillet. C’est d’ailleurs sur place que certains ont appris la nouvelle de la modification de la session plénière prévue à cet effet. Qu’est-ce qui a finalement poussé le gouvernement à retirer le projet de loi ? Que cache cette volte-face ?

Ce sont-là les questions qui brûlent les lèvres aussi bien à Ouagadougou qu’en Côte-d’Ivoire. Mais il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Depuis l’attentat manqué au RPG7 contre l’avion du Premier ministre Guillaume Soro, le 29 juin à l’aéroport de Bouaké, les fameux accords de paix signés le 4 mars à Ouagadougou semblent avoir pris un sérieux coup de roquette.

L’enthousiasme du « petit » Soro qui se mêlait comme par enchantement aux rires débordants de Gbagbo a fait place à la méfiance. Malgré le « bûcher de la paix » qui a été allumé sous très haute surveillance militaire lundi dernier, un feu ravageur des espoirs de paix couve sous le brasier. Dans cette situation de suspicion où certains n’hésitent pas à parler de retour des vieux démons de coup d’État, le contingent de soldats burkinabè n’a pas beaucoup de chance d’être perçu comme « impartial ».

Il a d’ailleurs suffi que Blaise Compaoré émette officiellement l’intention d’envoyer ses « boys » en Eburnie pour qu’il s’ensuive une sourde levée de boucliers et une cacophonie. À tort ou à raison, certains ne voient dans cette initiative qu’une manière détournée pour le président burkinabè d’envoyer ses militaires en Côte-d’Ivoire pour assurer la sécurité de Guillaume Soro, visiblement soupçonneux aussi bien de ses propres Forces nouvelles que des loyalistes.

Il est fort à parier que l’atmosphère dans laquelle s’est concocté le projet de loi portant autorisation d’envoi du contingent militaire burkinabè en Côte-d’Ivoire a fini par tuer l’initiative dans l’œuf. Les pauvres députés membres de la Commission des affaires étrangères et de la défense (CAED) ont bossé pour rien. Les militaires, gendarmes et policiers qui avaient déjà apprêté leurs sacs à dos doivent devoir les remiser et se dire que ce n’est peut-être que partie remise. Mais rien n’est moins sûr. À moins de gagner l’Éburnie par des voies autres que législatives.

(La suite de l’enquête dans le JJ "papier")
A. Houédrago

Journal du jeudi


Retrait du projet d’envoi de militaires burkinabè en Côte d’Ivoire : Les précisions du gouvernement

Le gouvernement burkinabè a décidé de retirer son projet de loi portant envoi d’un contingent militaire en Côte d’Ivoire. Toute chose qui ne va pas en contradiction avec son désir d’accompagner ce pays dans la recherche de la paix à travers le rôle de facilitateur que joue le président du Faso Blaise Compaoré. C’est la substance du message ci-dessus.

En matière de négociation et de facilitation, les situations sont évolutives et il faut nécessairement s’y accommoder et tenir compte de l’environnement.
Cette responsabilité a du reste pour constante, de ne jamais perdre de vue l’objectif recherché, car seule la fin justifie les moyens !

En effet, l’aboutissement heureux de la résolution de la crise ivoirienne est l’objectif recherché par le facilitateur.

Les appréciations se font donc en temps réel comme c’est le cas dans le dossier ivoirien ! Son évolution, le mouvement de balancier d’horloge en va et vient ne doit pas nous étonner, c’est le contraire qui serait plutôt curieux ! L’exercice avec toutes les subtilités, la sérénité et l’évaluation permanente qui peut dérouter les observateurs que vous êtes, ne compromet en rien l’avancée du processus en cours.

Rassurez-vous donc, le facilitateur fait chaque jour des avancées visibles.
Pour preuve, hier il était à Bouaké, aujourd’hui il est à Yamoussokro, vous pouvez donc aisément comprendre certains ajustements nécessaires en temps réel. Nous avons été d’ailleurs heureux d’apprendre que la promotion des jeunes officiers ivoiriens sortis de l’Ecole des Forces armées de Zambakro porte le nom de promotion « BIaise COMPAORE ».

Propos du Porte-parole
Service de Presse du Gouvernement

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 3 août 2007 à 18:28 En réponse à : > Envoi de soldats burkinabè en Côte-d’Ivoire : Volte-face et cacophonie au Parlement

    Blaise a déjà donné son accord pour que nos soldats se rendent au Darfour dans le cadre de la force hybride ONU-UA. Pourra-t-il aussi envoyer d’autres en Cote d’Ivoire en même temps en sachant ce qu’il sait et surtout ce que cela coûtera ?

  • Le 4 août 2007 à 00:06, par zambla En réponse à : > Envoi de soldats burkinabè en Côte-d’Ivoire : Volte-face et cacophonie au Parlement

    Comme a l’auteur de l’article il n’y a pas de chercher midi à quatorze heures. Après l’attentat, le burkina a dépêche le ministre des affaires étrangères, le chef d’état major de la présidence à Bouaké. ils on t discuté de la sécurité du 1er ministre avec avec le 1er concerné.Ensuite le 1er ministre est venu à ouaga discuter de vive voix avec le PF. Les soldats burkinabè devraient assurer la sécurité du 1er ministre. Il fallait l’aval du législatif. Mais l’onu est sur place.Si le 1er ministre n’a pas confiance aux forces nouvelles ni aux fanci, il peut demander aux forces impartiales d’assurer sa securité comme c’était le cas quand il était ministre. Mais à demander aux burkinabè d’assurer sa sécurité cela constitue un afront pour les forces nouvelles et les fanci qui ne pourront jamais accepter ca car la cote d’ivoire est un pays souverain quand bien meme elle était en guerre. Les fanci ont refusé que le burkina asure la sécurité de Soro quand bien meme c’est notre beau.Les forces nouvelles ont fait pareil.Donc plus de nécessité d’envoyer des soldats burkinabé en cote d’ivoire.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique