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Envoi des militaires burkinabé en RCI : Le moustique sur les parties génitales ?

Publié le lundi 30 juillet 2007 à 07h46min

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Accusé hier d’être le bras armé des rebelles ivoiriens dirigés à l’époque par le sergent-chef Ibrahim Coulibaly, « IB » pour les intimes, le Burkina Faso est aujourd’hui l’axe par lequel la paix doit passer pour arriver en Côte d’Ivoire.

L’accord politique issu du dialogue direct Laurent Gbagbo- Guillaume Soro en est la formule chimique de base. On s’acheminait donc vers la réunification de la Côte d’Ivoire quand survint le 29 juin dernier, l’attaque au RPG7 de l’avion à bord duquel se trouvait le Premier ministre Guillaume Soro. Heureusement la cible principale, le patron des F.N l’a échappé belle, bien qu’on déplore 4 morts.

Ce qui était un fleuve tranquille a révélé sa face cachée bouillonnante ; car l’attentat a été perpétré à Bouaké, le fief des Forces nouvelles. Que faire, comme le disait Lénine ? Le chef des rebelles, Guillaume Soro, le miraculé a vite fait d’atterrir à Ouaga, là où il se sent le mieux en sécurité. Il a dû méditer plusieurs fois la sagesse biblique « Seigneur préserve-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge ». Car l’attentat semble être une affaire interne entre les chefs militaires F.N.

Beaucoup d’entre eux ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés si la situation se normalise en Côte d’Ivoire. Ayant échappé une première fois, Guillaume Soro a fait sienne la pensée africaine, « on ne piétine pas deux fois les t... d’un aveugle ». Il est venu à Ouaga prendre conseils auprès de son parrain et la décision a été prise de ne plus laisser sa sécurité dans les mains des chefs militaires F.N.

Ils ont certes fait la guerre, mais ne maîtrisent point l’art de la guerre. Cela rappelle le cas des « CDR » de l’époque révolutionnaire au Faso ; ils avaient la volonté, sinon le zèle et avec un joujou en mains, ils se sentaient superman. Alors qu’être militaire est une école, un état d’esprit qui peut être soutenu par le zèle et non l’inverse. La volonté sans talent est toujours un danger. Dans la situation entre gris clair et gris foncé, certains se sont bombardés officiers commandants ; un élève de CM2 à qui on demande de passer l’examen du bac hic et munc n’aura que des problèmes. Il ne peut s’en sortir même s’il est volontaire.

Face donc à cette réalité criante, le Burkina à la demande du Premier ministre ivoirien va envoyer des soldats dans la force onusienne basée en Côte d’Ivoire avec pour mission spéciale la sécurité du Premier ministre. C’est un désaveu pour les chefs militaires FN et aussi un os dans la gorge du pouvoir à Abidjan.

Comme l’a écrit notre confrère L’Observateur Paalga, « les envahisseurs d’hier arrivent par la grande porte », « des gorilles burkinabé dans la forêt ivoirienne ». Déjà on s’excite autour de la question à Abidjan, une manière diplomatique assurent les férus des chancelleries pour accepter en fait l’envoi des soldats burkinabé pour assurer la sécurité de Guillaume Soro.

Ceux qui sont au courant des choses diplomatiques disent que c’est tout à fait normal qu’un pays dise haut ne pas vouloir que des militaires d’un autre pays viennent assurer la sécurité de leurs personnalités.
Ce serait donc des cris et des agissements pour emberlificoter les hommes de média.

La réalité est que les militaires burkinabé iront à Abidjan au nom de l’ONUCI et seront affectés dans la garde rapprochée du Premier ministre. Car il faut sauver à tout prix « le soldat Guillaume », l’homme sans qui l’accord de Ouaga tombe à l’eau et la Côte d’Ivoire va s’enliser, ce qui est préjudiciable pour toute la sous-région. L’envoi des militaires burkinabé en Côte d’Ivoire constitue ainsi un moustique sur la partie génitale des chefs militaires des F.N. Si c’est à leur niveau qu’il y a l’envie mortifiaire d’en finir avec Guillaume Soro, les « Body guards » burkinabé vont leur enlever cette envie. Si l’intention est située à un autre niveau, il faudra passer sur le corps des soldats burkinabé ; ce qui est plus facile à dire qu’à faire.

C’est vrai qu’avec l’envoi des soldats burkinabé dans la garde rapprochée de Guillaume Soro, on peut dire que la confiance règne entre le chef rebelle et ses hommes. Ils sont frustrés, c’est sûr mais la paix en Côte d’Ivoire l’exige. Si après l’attentat, Guillaume Soro était resté à Bouaké dans sa base, il n’y avait aucun problème, mais il a filé très rapidement sur Ouaga, lieu plus sûr que Bouaké son fief. C’est tout dire. Aux soldats burkinabé d’être à la hauteur de leur tâche. Ils vont atterrir sur un terrain très hostile ; à eux d’honorer le pays des hommes intègres.

Il nous est revenu que depuis l’annonce de l’intention d’envoi d’un contingent burkinabé en Côte d’Ivoire, dans les casernes ça grouille pour en faire partie, car c’est une aubaine pour améliorer la popote au retour. Mais il faudra que les soldats burkinabé ouvrent l’œil et le bon pour ne pas tomber dans le piège de la facilité comme ce fut le cas avec les soldats marocains accusés de viol sur jeunes filles mineures ou celui des français pris avec des sacs d’argent volés à la BCEAO-Bouaké.

Il n’est pas exclu que l’on essaie de tendre des pièges aux soldats burkinabé et des pièges de toute sorte, pour les salir puisqu’ils sont présentés comme des « zorro ». Et du côté des FN et du côté des FANCI, le contingent burkinabé sera mal vu. A l’Etat-major burkinabé d’envoyer en Côte d’Ivoire, des hommes moralement fort pour ne pas verser la figure du Faso dans les histoires de cul ou de barbarie comme ils avaient excellé au Libéria de Charles Taylor.

Kassim Kongo

Bendré

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