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Côte d’Ivoire : Un brasier pour la paix

Publié le lundi 30 juillet 2007 à 07h46min

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Le président du Faso, Blaise Compaoré, assiste, aujourd’hui, à Bouaké, en compagnie de son homologue ivoirien, Laurent Gbagbo et de ses pairs sud-africain et ghanéen, à une cérémonie hautement symbolique. La "flamme de la paix" dont il s’agit va, à travers un autodafé de différentes armes et munitions, marquer la volonté des Ivoiriens de rompre définitivement avec un passé fait de sang, de larmes et de désolation.

Si d’aucuns avaient pu penser que l’attentat perpétré contre le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, le 29 juin dernier, porterait un coup d’arrêt au processus de réconciliation nationale entamé en Côte d’Ivoire depuis le 4 mars 2007, la cérémonie de ce matin, vient confirmer que tous les patriotes ivoiriens sont plus que jamais déterminés à sortir leur pays de l’ornière.

Du reste, le président ivoirien avait dès le lendemain de cet attentat, indiqué qu’il avait plus que jamais "foi" en la paix et qu’il se rendrait à Bouaké pour célébrer avec son "frère" Soro et tous ceux qui aiment la Côte d’Ivoire, cette victoire sur la guerre.

Une résolution confirmée lors du Sommet de l’UA à Accra, lorsqu’en compagnie de Blaise Compaoré, les deux hommes ont tenté et réussi à cerner tous les contours de l’attentat du 29 juin 2007 et ont élaboré une stratégie pour empêcher qu’un autre acte du genre, ne vienne hypothéquer définitivement la paix en Côte d’Ivoire. A ce propos, et malgré l’abondante littérature qu’il suscite, il faut dire que l’envoi des troupes burkinabè en Côte d’Ivoire, participe de cette stratégie.

Le Burkina Faso à travers son président n’a eu de cesse de l’affirmer depuis le déclenchement de la crise ivoirienne le 19 septembre 2002, le Burkina Faso n’a d’autre objectif que la paix en Côte d’Ivoire.
Ceci en raison des liens multiséculaires qui unissent les deux pays et des répercussions néfastes de la crise sur notre pays.

Et Blaise Compaoré était de toutes les rencontres chargées de prospecter pour ramener la paix en Eburnie.
Accra, Bamako, Marcoussis, Niamey... le chemin fut long jusqu’à ce que l’Accord politique inter-ivoirien signé le 4 mars 2007 à Ouagadougou, ne vienne donner des chances réelles au retour de la paix.

Et comme ledit Accord stipule que "les parties s’engagent à s’en remettre à l’arbitrage du facilitateur en cas de litige" et que les mêmes parties "conviennent de demander des troupes militaires africaines supplémentaires pour participer à la mission de paix des forces impartiales en Côte d’Ivoire", Blaise Compaoré et le Burkina Faso sont bel et bien dans cette dynamique de paix.

Vigilance et dialogue permanent

Une dynamique qui commande que les mécanismes de suivi et de concertation mis en place par l’Accord fonctionnent. La réunion du Cadre permanent de concertation (CPC) prévue demain à Yamoussoukro vient nous le rappeler et montrer que seul le dialogue permanent peut permettre d’éviter les dérapages. La perspective des élections a en effet déclenché une effervescence politique qui n’est pas loin de susciter certaines rancœurs.

Les défections de certains "poids lourds" de leurs partis politiques d’origine ont été interprétées comme une volonté du pouvoir ivoirien d’affaiblir lesdits partis. La presse ivoirienne bruit d’invectives, de mises en garde voire d’injures, toutes choses qui ne participent pas au maintien d’un climat serein.

Aussi, les inquiétudes de "l’aile dure" du G7 (Rassemblement de partis dits houphouéttistes) qui soupçonne Gbagbo et Soro de vouloir organiser un recensement électoral "tronqué", pourrit l’atmosphère.

Cela a, du reste, provoqué une crise ouverte au G7 entre les Forces nouvelles et leurs aînés. Certains n’hésitent plus à parler "d’alliance politique" entre Soro et Gbagbo pour mieux les "écarter" de la scène politique. Or, Soro lui-même n’a de cesse de clamer qu’il se bat pour faire émerger les idées qu’il prônait au début de la rébellion à savoir, assurer la faisabilité d’élections transparentes avec tous les citoyens ivoiriens. Les politiques gagneraient à s’investir avec lui dans ce combat plutôt que de lui en vouloir sur la base de motifs qui ne résistent pas à l’analyse.

L’Accord de Ouagadougou a révélé de nouvelles personnalités politiques, notamment les Forces nouvelles avec lesquelles il faut dorénavant compter. Soro n’est plus le "petit" étudiant sage quoique impétieux auquel on donnait des "directives". Après avoir assumé le discours politique de la rébellion et négocié d’égal à égal avec Gbagbo, il est en droit de récolter les dividendes de son action. S’il s’en tient à l’esprit et à la lettre de l’Accord de Ouagadougou, l’identification générale des populations, pierre d’angle de tout le processus, ne peut être tronquée.

L’Accord ouvre en effet, la voie à une identification claire et cohérente à travers l’établissement de pièces administratives uniques attestant l’identité et la nationalité des individus. Une identification qui ouvrira la voie à une élection présidentielle ouverte, démocratique et transparente. Le CPC "organe de veille et de dialogue permanent dans le but de renforcer la cohésion nationale" permettra de discuter de tout cela et de lever les suspicions pouvant être sources de nuisance.

C’est dire qu’en cette fin de mois de juillet, le sillon de la paix est appelé à s’approfondir en Côte d’Ivoire.

Boubakar SY


Processus de paix en Côte d’Ivoires : Le président du Faso assistera à la "Flamme de la paix" à Bouaké

Le Président Blaise Compaoré assistera le 30 juillet 2007 à Bouaké, en République de Côte d’Ivoire, à la cérémonie symbolique de désarmement baptisée "Flamme de la paix". Plusieurs autres chefs d’Etat africains sont annoncés à cette cérémonie au cours de laquelle, des armes seront incinérées.

La "Flamme de la paix" est censée marquer une nouvelle étape dans le pocessus de réconciliation ouvert par l’Accord politique de Ouagadougou signé le 4 mars dernier par le Président Laurent Gbagbo et Monsieur Guillaume Soro, Secrétaire général des Forces nouvelles, sous l’égide du Président Blaise Compaoré, Facilitateur du dialogue inter- ivorien.

La Direction de la Communication
de la présidence du Faso

Sidwaya

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