Le successeur de Jacques Chirac est-il tombé sous le charme de l’immobilisme qui ronge le sommet de l’Etat gabonais, ou a-t-il tout simplement voulu adapter son discours aux réalités africaines ? Toujours est-il que les propos tenus par Nicolas Sarkozy à Libreville, au Gabon, étaient loin de lui ressembler.

D’autant qu’il s’était publiquement engagé à ne plus traiter indistinctement avec des démocraties et des dictatures. Nicolas Sarkozy s’ enfonce davantage quand, interrogé par exemple sur l’enquête préliminaire ouverte par la justice française à la suite d’une plainte visant Bongo et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, il estime qu’elle ne devait pas avoir d’impact sur les relations bilatérales.

Certains n’ont pas cru si bien dire en affirmant qu’en Afrique, Nicolas Sarkozy vient de prendre la mesure de la difficulté à rompre avec un certain passé. Il en expérimente les limites. Si, au pays de la Téranga, il n’a pas mis les pieds dans le plat sénégalais, où son discours a passé pour une leçon qu’il donnait aux Sénégalais, au Gabon, il aura quelque peu déçu par son discours.

Pour emboucher la même trompette que le président de la Commission de l’Union africaine (UA), l’ancien président du Mali Alpha Oumar Konaré, son allocution au Gabon n’aura pas été "le genre de rupture" souhaité. Qui pis est, sa visite s’est inscrite dans la continuité des relations franco-africaines.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays