LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

L’Onu pour la fin de l’impunité en Côte d’Ivoire

Publié le samedi 15 mai 2004 à 11h21min

PARTAGER :                          

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a déclaré vendredi qu’il fallait mettre un terme à l’impunité en Côte d’Ivoire et demandé que les responsables des violations des droits de l’Homme lors de manifestations fin mars à Abidjan aient à rendre des comptes.

Le président du Conseil, l’ambassadeur pakistanais Munir Akram, a fait cette déclaration à la presse après l’étude à huis clos du rapport d’une commission d’enquête concluant que les violences d’Abidjan les 25 et 26 mars étaient le résultat d’une "opération soigneusement planifiée" organisée par "les plus hautes autorités de l’Etat".

Ce rapport présenté par le haut commissaire par intérim pour les droits de l’Homme, Bertie Ramcharan, indique également que ces violences ont fait au moins 120 morts, et non 37 comme indiqué par les autorités.

"Les membres du Conseil de sécurité notent que, pour résoudre la crise en Côte d’Ivoire, il est important de mettre un terme à l’impunité", a déclaré l’ambassadeur du Pakistan, Munir Akram.

"Ils insistent, a ajouté le président du Conseil de sécurité, pour que les responsables des violations des droits de l’Homme, particulièrement celles commises les 25 et 26 mars à Abidjan aient à rendre des comptes".

L’ambassadeur pakistanais a également annoncé que le Conseil de sécurité approuvait l’intention du Haut commissariat pour les droits de l’Homme d’établir une commission chargée d’enquêter sur les violations de ces droits depuis le début d’une rébellion armée en septembre 2002.

La mise en place de cette commission répond à une demande des autorités ivoiriennes. Elles estiment que les violations des droits de l’Homme commises par les rebelles sont généralement passées sous silence alors que celles dont sont accusées les forces régulières et les partisans du pouvoir font l’objet de l’attention et de la condamnation générales.

Le Conseil de sécurité "est déterminé à étudier rapidement les mesures concrètes qui doivent être prises pour faire en sorte que les responsables de toutes les violations des droits de l’homme commises en Côte d’Ivoire depuis septembre 2002 aient à rendre compte de leurs actes", a déclaré M. Akram.

Le président du Conseil de sécurité a également lancé un appel demandant "la mise en place immédiate" de la Commission nationale des droits de l’Homme prévue par les accords de Linas-Marcoussis conclus entre les autorités et les rebelles.

Le rapport présenté vendredi au Conseil de sécurité par M. Ramcharan affirme que "les 25 et 26 mars, des civils innocents ont été tués de façon arbitraire et des violations massives des droits de l’Homme ont été commises".

"La marche (organisée par l’opposition et interdite, ndlr) est devenue un prétexte à ce qui s’est avéré être une opération soigneusement planifiée et exécutée par les forces de sécurité, c’est-à-dire la police, la gendarmerie, l’armée ainsi que des unités spéciales et des forces parallèles, sous la direction et la responsabilité des plus hautes autorités de l’Etat", peut-on encore lire dans ce document.

Ce rapport, rédigé par trois personnalités indépendantes choisies par la commission des droits de l’Homme, a été officiellement transmis mercredi aux 15 membres du Conseil.

Il avait cependant fait auparavant l’objet d’une fuite et avait été cité par Radio France Internationale, provoquant une vive protestation des autorités ivoiriennes.

AFP

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique