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Cinéma africain : Le clap gagnant du Burkina

Publié le vendredi 20 juillet 2007 à 07h31min

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Les lauréats de l’atelier de projets de Ouagadougou "faire un film sur papier" ont été désignés lors de la clôture dudit atelier à la Caisse générale de péréquation (CGP), le mercredi 18 juillet 2007.

20 millions de F CFA répartis entre quatre meilleurs scénarios de cinéastes africains subsahariens : "La destinée" de Daniel Kollo Sanou et "En attendant le vote" de Missa Hébié du Burkina Faso, "Mariama" de Ibrahim Touré du Mali et "Le silence de l’Aïeul" de Ahmed Ndao du Sénégal. Tel a été le verdict du jury, présidé par Stéphanie Durand Barracand, de l’atelier de projets de Ouagadougou "Faire un film sur papier", le mercredi 18 juillet 2007 à la Caisse générale de péréquation (CGP).

Chaque lauréat a reçu 7 500 euros, soit environ 5 millions de F CFA. Le jury a également retenu deux autres scénarios pour le Festival de cinéma africain de Tarifa (Espagne) à savoir "Sahara" du Burkinabè Rasmané Ganemtoré et "Bienvenue en enfer" de Moussa Seydi du Sénégal. Pour le délégué général du Fespaco, Baba Hama, représentant le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, "l’écriture du scénario est, sans conteste, la voie médiane dans la perspective de professionnalisation" du cinéma africain.

Tout en remerciant les partenaires de l’atelier, il a souhaité que le Fespaco abrite ce type de projets afin "de porter haut l’expression cinématographique africaine". Quant au coordonnateur de l’atelier, Clément Tapsoba, il a précisé que le projet est ouvert à tous les professionnels de cinéma. Rasmané Ganemtoré, un des compétiteurs du projet et initiateur principal de la rencontre, a pour sa part exprimé toute sa déception face à l’absence de partenaires surtout de bourses africaines dans cette compétition de meilleurs scénarios.

Sur 68 lettres de demande de soutien financier, il a affirmé qu’aucune n’a abouti. Organisé conjointement par Safi Productions (Burkina Faso) en collaboration avec Sud Ecriture (Tunisie) et le Fespaco, l’atelier de projets de Ouagadougou "Faire un film sur papier" vise à combattre "des scénarios mal ficelés, des sujets mal développés, des films qui ne parviennent pas à répondre à l’exigence de qualité du marché" constatés dans le cinéma africain subsaharien. Cette ambition de la rencontre des cinéastes dans la capitale burkinabè se devoile à travers plusieurs objectifs.

Ce sont entre autres, "encourager et favoriser l’émergence de nouveaux talents originaires de l’Afrique subsaharienne, promouvoir et renforcer les compétences artistiques et techniques, encadrer le développement des scenarios dans un calendrier rigoureux, pour donner à ces projets toutes les chances de réussite, attribuer différentes bourses offertes aux meilleurs scenarios par des partenaires internationaux, favoriser la rencontre des cinéastes de l’Afrique subsaharienne qui ont des projets en phase de développement avec des experts du scénario de renommée internationale et des bailleurs de fonds du nord et du sud".

Les bourses des quatre meilleurs scenarios ont été octroyées par l’organisation internationale de la Francophonie (OIF), l’Istituto luce (Italie), l’agence espagnole de coopération internationale (AECI) et Alecso (Tunisie). Le ministère burkinabè de la Culture, du Tourisme et de la Communication a soutenu le projet, via le Fespaco.

Alassane KERE
Abdoulaye SERE
(Stagiaire)


Des lauréats s’expriment

Missa Hébié, lauréat avec son scénario "En attendant le vote" : C’est un sentiment de joie qui m’anime en tant que réalisateur et scénariste africain. Il est difficile pour nous d’écrire nos scénarios pour qu’ils soient compétitifs sur le plan international.

Cette bourse va me permettre de faire appel à des scénaristes qualifiés d’Europe pourquoi pas d’Amérique du Nord afin de travailler avec eux pour avoir un regard nouveau sur nos scénarios pour être compétitif sur le plan international.

Daniel Kollo Sanou lauréat avec "La destinée" : "Ce prix est un symbole d’encouragement. Pour produire dans le domaine du cinéma, il faut de l’argent : de l’écriture à la phase d’exploitation du film. Le professionnalisme doit régir notre milieu avec l’existence de scénaristes professionnels".

A.K
AS
(Stagiaire)


Mane Cisneros, directrice du Festival du cinéma africain de Tarifa (Espagne) : "Nous soutenons tous les types de cinéma du continent africain"

S) : Vous êtes la directrice d’un festival de promotion de films africains. Quelle est l’ambition de ce festival ?
Mané Cisneros (M.C) : Je suis la fondatrice et la directrice du seul festival dédié au cinéma africain en Espagne. Nous existons depuis quatre ans. Nous menons un travail de sensibilisation du peuple espagnol pour faire connaître le cinéma africain en recherchant des projets, des financements qui pourraient intéresser l’Espagne.

Nous allons au-delà de la projection des films.

(S) : Quel type de cinéma africain est promu à Tarifa, à votre festival ?

(M.C) : En principe, nous soutenons tous les types de cinéma du continent africain. Mais les cinéastes de l’Afrique subsaharienne sont dépourvus, d’où la tenue de ce projet à Ouagadougou avec les réalisateurs de cette partie de l’Afrique.

(S) : Avez-vous déjà enregistré le participation de films burkinabè au festival ?

(M.C) (un peu surprise). Vous me prenez à chaud mais je citerai "Tasuma" de Daniel Kollo Sanou, "Safi, la petite mère" de Rasmané Ganemtoré, "La nuit de la vérité" de Fanta Régina Nacro, "Rencontre en ligne" d’Adama Rouamba.

(S) : Comment appréciez-vous la qualité de ces films burkinabè ?

(M.C) : C’est quelque chose de difficile à dire. Je sens qu’il y a beaucoup à dire. Il y a une force énorme chez les cinéastes de l’Afrique subsaharienne, mais ils sont confrontés à de gros problèmes de moyens. Cela fait qu’on n’arrive pas à avoir le produit qu’on voudrait à 100%. Mais, je crois que c’est un cinéma à soutenir absolument, parce qu’il regorge de grands films.

(S) : Avez-vous un conseil à donner aux cinéastes burkinabè en tant que promotrice de cinéma ?

(N.C) : Les cinéastes africains doivent, tout en gardant leur identité propre, commencer à construire des thématiques universelles.

AK
AS

Sidwaya

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