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Me Franceline Toé Bouda : La justice, rien que la justice...

Publié le lundi 6 août 2007 à 06h34min

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Me Franceline Toé-Bouda

Femme énergique, qui revendique volontiers son engagement pour la vérité et pour la justice, Franceline Toé Bouda, issue d’une famille de 9 enfants, était quasiment destinée à convoler en justes noces avec la robe noire. Surtout que, dans son environnement familial, l’une de ses sœurs avait déjà embrassé la magistrature.

Depuis, cette avocate, qui tient actuellement les rênes de l’Association des femmes juristes du Burkina (AFJB), « plaide la justice » au quotidien pour le bonheur de ses clients...

« Si être féministe, c’est croire à l’égalité entre les hommes et les femmes, alors je le suis ! En fait, je crois que je suis surtout humaniste. » D’emblée, cette femme qui déborde visiblement d’énergie justifie ainsi son engagement au sein de l’Association des femmes juristes du Burkina (AFJB), dont elle est la présidente depuis février 2006 et pour un premier mandat de deux ans. Cette association, qui compte une centaine de membres, a été créée en 1993 pour promouvoir le droit et s’élever contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Aussi, Me Franceline Toé Bouda considère-t-elle son engagement au sein de l’AFJB comme un prolongement logique de son métier d’avocate.

Fille de François Bouda, chef coutumier et par ailleurs homme politique de renom dont une rue de la capitale porte le nom, Me Bouda n’a pas connu une scolarité tout à fait normale. A cause des multiples affectations de son père, elle fréquentera pratiquement chaque classe du primaire dans une ville différente. Son secondaire, elle le fera à Ouagadougou, d’abord au collège Notre-Dame de Kologh-Naba, puis au lycée Philippe Zinda Kaboré, où elle décroche un baccalauréat économique en 1976.

Très tôt séduite par la justice, elle entreprend des études de droit à Lomé (Togo), puis en France et au Burkina. Après un DESS en droit des affaires et fiscalité, et un diplôme de juriste-conseil d’entreprises à l’Université de Rennes, elle rentre au bercail et est inscrite sur le tableau des avocats comme avocate stagiaire, en 1986.

Après son stage, effectué dans le cabinet de Me Benoît Sawadogo, de 1986 à 1989, elle travaille, après son inscription au grand tableau du Barreau burkinabè, en association avec ce dernier jusqu’en 1994, avant d’ouvrir son propre cabinet. Depuis ce jour, elle a défendu avec conviction des centaines de dossiers. Mais ce dont celle qui affirme qu’elle « ne plaide que la vérité », est le plus fière, c’est d’avoir pu réhabiliter la mémoire de son père, condamné par les Tribunaux populaires de la révolution (TPR). « Malheureusement, il n’était plus là pour voir cela », note-elle avec regret.

Malgré tout, son métier lui donne satisfaction et l’accapare au point de lui faire passer des nuits entières dans son cabinet. Elle avoue qu’il lui est même arrivé de défendre des clients complètement désargentés, sa seule récompense étant la gratitude manifestée, en retour, par ces derniers. « Certains, de passage, m’apportent qui un coq, qui un mouton, ou passent simplement pour me dire bonjour. Cela fait toujours plaisir ».

Me Franceline Toé Bouda, chevalier de l’Ordre national du Burkina (1997) et officier de l’Ordre national du lion, du Sénégal (1998), a fait un passage remarqué au Conseil économique et social entre 1993 et 1999. Elle est aussi une mère de famille comblée, qui adore passer ses moments libres avec ses trois enfants. « C’est très instructif pour eux et pour moi », dit-elle, avant d’ajouter que, grâce à eux, elle a même appris le verlan, langage des rappeurs. Son rêve : écrire un jour ses mémoires.

Par Désiré Théophane Sawadogo

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 6 août 2007 à 12:45 En réponse à : > Me Franceline Toé Bouda : La justice, rien que la justice...

    Bravo Franceline. Je suis très fière de toi. Ta copine, que dis-je ta soeur qui travaille à la BAD à Tunis et que tu reconnaîtras assurément.

  • Le 7 août 2007 à 02:58, par KgB En réponse à : > Me Franceline Toé Bouda : La justice, rien que la justice...

    Il faut faire des papiers equilibres ou indiquer "PUBLI-REPORTAGE". Meme si vous demandez a cette avocate, elle vous dira ses faiblesses (tout le monde en a), ses manquements...Et vous vous croyez lui rendre service en les occultant ? Faire un portrait c’est faire connaitre l’homme dans son "tout" a travers lui ou elle-meme, sa famille, sa vie, ses proches, ses collegues, ses concitoyens... Je suis curieux que ce portrait parle d’une grande avocate sans donner la parole a ses clients, ses collegues, aux juges............................................
    Venez faire mon portrait, au moins pour une fois je n’aurai pas de defaut selon ce que vous allez ecrire.

  • Le 7 août 2007 à 15:13 En réponse à : > Me Franceline Toé Bouda : La justice, rien que la justice...

    MON SEUL REPROCHE EST QUE MME A LA MINE TROP SERREE. LE JOURNALISTE DEVRAIT CHOISIR UNE PHOTO OU ELLE A AU MOINS UN PETIT SOURIRE. CE PROBLEME EST COMMUN A BEAUCOUP DE BURKINABE QUI SEMBLENT SE FACHER LORSQUIL FAUT PRENDRE UNE PHOTO. BREF...

  • Le 4 septembre 2007 à 22:35 En réponse à : > Me Franceline Toé Bouda : La justice, rien que la justice...

    Au regard de la description faite de ce confrère, par les différents commentateurs, je me sens, sincèrement et véritablement, proche de cette très belle femme de talent, et surtout pour son humanisme démesuré. Ces idées d’humanisme que je partage pleinement ne pourront que prospérer et j’encourage ce Confrère à rester dans la ligne qu’elle s’est imposée. Que son exemple puisse inspirer les futures générations d’avocat(e)s. Avec ma confraternelle considération très distinguée. Me Paul KERE, Avocat au Barreau de Nancy

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