“L’année 2007 constitue un tournant décisif car elle marque le point de mi-parcours convenu par les gouvernements pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). A mi-chemin de la date butoir, le constat est que la plupart des pays africains, dont le Burkina Faso, n’ont pas réussi à
faire suffisamment de progrès pour atteindre les OMD”. C’est le substrat de la déclaration faite par Mme Anta Sawadogo au nom de la Coalition nationale AMCP Burkina.

Au Burkina Faso, comme partout en Afrique, les coalitions nationales de l’AMCP ont jugé utile, à la date du 7 juillet 2007, qui symbolise le chemin à mi-parcours de l ‘échéance de 2015, de rappeler et de lancer un appel commun aux dirigeants du monde entier, afin qu’ils redoublent d’efforts dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement. “Nous devons faire pression sur les gouvernements pour qu’ils prennent des mesures appropriées, en particulier eu égard à l’objectif de réduire de moitié la pauvreté à l’horizon 2015. Nous demandons davantage de transparence et de responsabilité, de la part de nos dirigeants. Nous soulignons également l’urgence de répondre aux défis émergents notamment l’impact négatif des changements climatiques sur l’Afrique et les Accords de partenariat économique avec l’Union européenne”, indique la déclaration.

La société civile, réunie au sein de la l’AMCP, constate que l’Afrique ne sera pas en mesure d’atteindre aucun OMD si des efforts supplémentaires (financiers notamment ne sont pas consentis pour accélérer le processus). L’absence d’emploi pour les jeunes, les inégalités liées au genre, la démographie galopante, la corruption, les règles injustes de commerce mondial, la pression climatique le VIH/Sida et l’insécurité sont autant d’obstacles à la réalisation des OMD sur le continent. La coalition nationale AMCP du Burkina a noté spécifiquement qu’au Burkina Faso, plus de 46% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté.

Le pays enregistre également un taux de mortalité infantile de 207 pour 1000, une espérance de vie tournant autour de 45 ans, un taux de scolarisation au primaire de l’ordre de 60%, etc. L’AMCP section Burkina a affirmé être convaincue que les gouvernements doivent traduire de façon urgente les engagements pris en 2000 et en 2005 à travers des actions concrètes.

L’engagement des acteurs de la société civile à mettre la pression sur les dirigeants et à renforcer le plaidoyer s’est traduite par l’opposition de signatures sur une sonde faisant le tour du monde et qui est venue de Dakar (Sénégal). Une dizaine d’artistes burkinabè tels Djata, Dick Markus, Oskimo et autres engagés dans le combat altermondialiste sont sortis soutenir l’action de la coalition nationale AMCP.

Ismaël BICABA

Sidwaya