Après 4 ans de formation en coupe et en couture à l’école Emana sanctionné par un diplôme d’honneur, Odette Conseibo décide d’ouvrir en janvier 2000 son atelier de couture et de décoration à Ouagadougou dénommé « Cobotin ». Situé côté sud du marché « Roodwoko », l’entreprise de la jeune styliste ne passe pas inaperçue à travers une grande plaque accrochée du haut d’un immeuble.

En dépit de la création de son atelier, l’amour de la qualité du travail conduit la Burkinabè à séjourner à Niamey du juin à septembre 2001pour un stage de couture à l’industrie de vêtements du styliste nigérien de renom, Alphadi.

En décembre de la même année, elle crée de costumes du spectacle de danse contemporaine de la grande compagnie burkinabè, voire africaine, Salia Ni Seydou. Outre la danse, elle laisse ses empreintes aussi dans la musique en habillant la chanteuse Barbara Kanan en juin 2004 lors de la soirée « Afrika Moossu » à Ouagadougou. Les As DJ ont également bénéficié des recettes de cette jeune dame pour assurer une bonne image du groupe lors de leurs prestations.

C’est au cours d’une soirée de gala du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) en mars 2003 qu’elle exprimera ses talents et compétences en présentant sa première collection. En juin 2005, la styliste prend son baluchon pour la France, notamment à Sommières où elle participe à des échanges professionnelles à un atelier de confection de costumes ; elle reviendra dans la même localité en janvier 2006 pour confectionner des costumes pour le festival médiéval.

Odette Conseibo, qui dispose de talents en broderie, ambitionne créer une école de formation. Elle participe donc à la Foire régionale de développement 2006 organisée par la Banque mondiale. Ce concours régional, qui a concerné 5 pays (Burkina Faso, Sénégal, Mali, Togo et Bénin), a permis de sélectionner 100 projets dont 27 au Burkina Faso. Notre candidate, finalement, obtient le meilleur prix de l’Innovation féminine pour son projet d’école de formation en broderie à Ouagadougou (Burkina Faso) intitulé « Les brodeuses du Faso ». Avec ce prix, Odette a désormais son destin entre ses mains en ce qui concerne la création de son établissement.

En la rencontrant le samedi 30 juin, elle nous confiera qu’elle revenait d’un stage de broderie à la « Maison du Boutis » à Calvisson en France, présidée par Francine Nicolle. Et la présence de notre compatriote dans ce centre de mai à juin 2007 a intéressé « Midi Libre », un journal de la localité qui a titré dans son édition de mardi 22 mai 2007 « Odette est venue de loin pour s’initier à l’art du boutis ».

Extrait des propos de l’invité burkinabè : « Ce qui me plaît, c’est qu’avec ce travail, on est dans le vrai. Avec le boutis, en Afrique, mon école de broderie va s’enrichir d’une nouvelle façon de travailler, car cet art de traiter les pièces de couture est unique au monde. Le bourrage et le travail sur relief, qui en sont les caractéristiques originales, n’existent nulle part ailleurs. Et j’espère pouvoir faire rayonner le boutis vers de nombreux pays comme le Cameroun, le Bénin, le Sénégal, entre autres ».

Nantie de récents acquis, la styliste-brodeuse et décoratrice est en train de préparer à participer au prochain FIMA (festival international de la mode africaine) d’Alphadi. Au niveau de la décoration, l’atelier « Cobotin » est sollicité par plusieurs sociétés de la place pour donner un excellent look digne de ce nom. Il est aussi en partenariat avec la boulangerie Wend-Konta pour la confection et la livraison de blouses.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga