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Fédération burkinabè de football : Un silence troublant

Publié le mardi 11 mai 2004 à 09h50min

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S. Diakité et
R. Ouédraogo à la CAN

Depuis le retour de nos Etalons de leur malheureuse expédition tunisienne, un silence de cathédrale plane sur le football burkinabè. Bilan financier et moral de la CAN 2004, recrutement du nouveau coach, préparation des Etalons...tout se fait dans le mystère le plus absolu. Une option de "communication" qui n’est pas sans dangers pour notre football, si tant est que l’opacité dans la gestion a toujours été l’un des principaux maux de celui-ci.

Dans une de ses réflexions parues récemment dans votre quotidien (Sidwaya du vendredi 30/04/04, P3) le président du Conseil supérieur de l’information (CSI) , Luc Adolphe Tiao, journaliste émérite "s’inquiétait" du fait qu’aucun journal de la place n’ait cherché à vérifier l’information selon laquelle le marché Rood-Woko avait été "vendu" aux Libanais. En conséquence, la rumeur aurait enflé au point de provoquer un "clash" entre des commerçants et les forces de sécurité.

C’est dire à quel point une "information" balancée pernicieusement (à dessein souvent) peut porter atteinte à l’équilibre et à la paix sociale, pour peu qu’elle présente un intérêt pour un échantillon représentatif de la population. Sans offenser quiconque, c’est pourtant cette voie de la rumeur que la Fédération burkinabè de football semble privilégier depuis la débâcle des Etalons à la CAN 2004.

Après avoir annoncé à grands renforts de publicité (depuis Tunis, du reste) qu’il donnerait une conférence de presse pour faire un bilan exhaustif de la campagne tunisienne, le président Diakité se mure depuis lors dans un silence lourd de signification. De quoi a-t-il peur, lui qui a clamé haut et fort que son équipe était venue pour servir et non se servir ?

A peine avions-nous digéré ce faux-bond, que la fédération nous fait encore un "enfant dans le dos", en recrutant le coach des Etalons dans la clandestinité. Depuis, le malheureux Ivica Todorov se démême pour expliquer la politique de gestion qu’il va adopter à la tête des Etalons. Pendant ce temps, la presse lui désigne des adjoints différents au fil des jours, dans le mutisme de la fédération toujours.

La transparence, vertu de la démocratie

Le dernier "coup de massue" de la fédération tient au fait que c’est par le biais d’une radio étrangère que nous avons appris la sortie programmée de nos Etalons en France. Enfin, la rumeur nous rapporte que nos "canassons" joueront un match international amical contre la Namibie. Trop, c’est trop, dirons-nous, car au-delà du manque de considération que cela sous-tend pour les plumitifs du Faso, il y a que l’absence de communication ou à tout le moins, la communication informelle laisse présager l’autocratie et ses corollaires néfastes.

On a vu dans un passé récent, combien la gestion nébuleuse de certains dossiers a coûté cher aux uns et aux autres. Et malgré tous les griefs que l’on peut faire à l’équipe du colonel Honoré Nabéré Traoré, on ne peut lui reprocher l’absence d’une communication fluide et transparente. On est mémoratif des joutes oratoires du sémillant et convaincant (même si on ne partageait pas ses idées) Addoul-Karim Traoré, porte-parole de l’ancienne fédération avec la presse. Cela avait le mérite de situer l’opinion sur les problèmes brûlants de l’heure et de couper ainsi court aux rumeurs. Seydou Diakité qui avait prôné la transparence dès sa prise de pouvoir, gagnerait à s’inspirer de cet exemple.

Boubakar SY

Sidwaya

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