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Lutte contre le Sida : Ne pas faire de la fixation sur les taux de prévalence

Publié le mardi 11 mai 2004 à 09h25min

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J.A. Tiendrébéogo

Le secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (SP/CNLS/IST) a organisé le 6 mai dernier, une conférence de presse pour présenter les résultats préliminaires de l’Enquête démographique et de santé (EDS) 2003 en ce qui concerne le volet VIH/Sida.

Les résultats de l’enquête on été présentés par le directeur général de l’INSD en présence du secrétaire permanent du CNLS-IST et du représentant de l’OMS au Burkina Faso. Il ressort de cette enquête, que la prévalence du VIH chez les femmes de 15 à 49 ans se présente de la façon suivante : en milieu urbain, il est de 4%, en milieu rural, 1,2%, à Ouagadougou, 4,3% et sur l’ensemble du pays, ce taux est de 1,8%. Chez les hommes de 15 à 59 ans, il a été révélé des taux de 3,4 en milieu urbain, 1,4 en milieu rural, 4,5 % à Ouagadougou et 1,9% sur l’ensemble du territoire. Quant à la prévalence de l’ensemble des femmes et hommes, les taux sont de 3,7% en milieu urbain, 4,4% à Ouagadougou, 1,3% en milieu rural et 1,9% sur l’ensemble du territoire. L’enquête démographique et de santé 2003 donne ainsi un taux de prévalence de 1,9% au Burkina Faso.

Quel taux retenir alors pour le Burkina après les résultats de l’EDS 2003 quand on se rappelle que le Premier ministre dans son discours à l’hémicycle sur la situation de la nation, le 8 avril dernier parlait plutôt d’un taux de 4,2% pour notre pays ?

"C’est le taux de 4,2 % qu’il faut retenir", répond sans hésiter le secrétaire permanent du CNLS-IST, Joseph André Tiendrébéogo. Et d’expliquer que ce taux de prévalence du VIH a été obtenu à partir des données des sites-sentinelles de sérosurveillance du VIH. L’OMS et l’ONUSIDA recommandant d’ailleurs l’utilisation de ces données provenant des sites sentinelles pour le suivi des tendances évolutives de l’épidémie du VIH.

Ce système de suivi qui a une périodicité annuelle, est basé sur la population des femmes enceintes fréquentant les consultations prénatales, cette population étant considérée proche de la population générale dans les pays où la transmission du VIH par voie sexuelle est de plus de 80 %. Il faut souligner que le Burkina dispose actuellement de 10 sites-sentinelles installés à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Tenkodogo, Gaoua, Kaya, Dori, Fada N’Gourma, Dédougou et Banfora. C’est ce système de suivi de l’épidémie au Burkina qui a donné ces taux de séroprévalence de 7,17% en 1997, 6,5% en 2001 et 4,2 % en 2002.

Quant à l’Enquête démographique et de santé (EDS), elle ne se fait que tous les 5 ans avec pour cible, la population générale (femmes de 15 à 49 ans et hommes de 15 à 59 ans). Les résultats de l’EDS donnent des informations dans l’ensemble des régions qui pourront être utilisées pour développer des stratégies ciblées de lutte contre le VIH/Sida.

Le secrétaire permanent du CNLS-IST a rappelé qu’au delà des chiffres que peuvent présenter les deux systèmes, il ne fallait pas oublier que le Burkina reste toujours en situation d’épidémie généralisée.

H. Nana
Sidwaya

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