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Liberté de la presse : Un état des lieux acceptable au Burkina

Publié le mardi 11 mai 2004 à 09h40min

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A l’instar des autres journalistes du monde, les communicateurs burkinabé ont fait la halte annuelle sur la journée de la liberté de la presse au Burkina. Ce fut une belle occasion de faire le point sur les acquis et les insuffisances de l’exercice de la profession de journalisme au pays des Hommes intègres.

Au Burkina, si tout n’est pas rose, le constat fait par les professionnels de la communication porte plutôt à croire que la situation est acceptable. Force est de reconnaître en effet que malgré le pluralisme des titres au Burkina, aucun homme de presse n’est sous les verrous à cause de ses écrits. Le gouvernement n’ a par ailleurs eu de cesse de travailler à une meilleure expression des journalistes.

Une subvention est annuellement versée aux organes de presse selon des critères définis et acceptés par tous. Il serait cependant fou de croire que les problèmes des journalistes sont pour autant réglés, loin s’en faut. Les hommes de presse sont plutôt interpellés au quotidien sur leurs responsabilités dans la mission d’information des populations.

C’est l’occasion de rappeler à tous que la liberté de la presse ne se donne jamais, elle se conquiert et la presse burkinabé se doit d’aller au charbon pour mériter sa place. Cela suppose avant tout que les journalistes se débarrassent des préjugés selon lesquels les meilleurs articles sont ceux qui sont les plus virulents vis-à-vis du pouvoir public.

C’est une conception erronée qui demande à être rectifiée au plus vite. Il ne faut point se faire d’illusion. Si un article est sous-tendu exclusivement par des considérations partisanes, une sorte de règlement de compte, le lecteur ne se laissera pas abuser. Le journal ou la station audiovisuelle perd en crédibilité.

Tout compte fait, ce sont les journalistes qui doivent eux-mêmes faire l’effort de présenter une bonne image de la profession. A ce titre et sans fausse modestie, le Burkina a de bonnes raisons de se satisfaire de la situation de la presse. En dépit de quelques critiques justifiées, le ton général des journaux n’a pas encore franchi le Rubicon.

Les hommes de presse burkinabé ont donc un bon comportement comparativement à ce qui se passe ailleurs. Il est important de garder le cap. Les autorités politiques du pays ont dans ce sens joué leur partition. Elles accompagnent au quotidien la presse dans sa quête de l’excellence. L’organisation des prix Galian dont l’épilogue sera connu ce vendredi 7 mai dans la soirée est, quoi qu’on dise, un excellent stimulant pour les rédactions. Au fil des années, l’organisation pratique de ce prix s’est améliorée et on peut affirmer sans risque de se tromper que ces prix Galian ont été acceptés par les journalistes.

La balle est désormais dans le camp des organisations professionnelles des journalistes.

En dehors des déclarations faites dans la presse cette année, aucune association ne s’est réellement préoccupée des difficultés vécues par les hommes de presse or, c’est à elles qu’incombe en première lieu le travail de conscientisation des journalistes afin d’élever leur sens de responsabilité.

En lieu et place de cette mission noble la quasi totalité des associations de défense des journalistes brillent par leur silence sur les préoccupations des journalistes. Le défi dans les années à venir est celui d’obliger la corporation à quitter les sentiers battus de la politique politicienne. C’est à ce prix qu’il sera possible de mériter le statut de quatrième pouvoir.

C’est une situation qui interpelle tous les acteurs de la communication, à commencer par les journalistes et leurs patrons. La société civile doit savoir qu’elle aussi doit aider à relever le niveau de la presse burkinabè. Au regard du rôle primordial de la presse dans tout le processus de développement, la liberté de la presse doit être la préoccupation de tous.

Larba Yaro
L’Hebdomadaire

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