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Maroc-Afrique subsaharienne : La Tijania comme facteur d’unité

Publié le vendredi 29 juin 2007 à 08h00min

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Du 27 au 30 juin se tient à Fès au Maroc d’importantes assises des adeptes de la Tidjania, cette confrérie islamique créée par Sidi Ahmed Tijani au 18e siécle. Une quarantaine de pays ont répondu à l’invitation du ministère marocain des Habous et des affaires islamiques, dont le Burkina Faso.

Une délégation burkinabè forte d’une vingtaine de membres participe du 27 au 30 juin à Fés au Forum des affiliés de la Tidjania. Elle entend aporter sa contribution aux réflexions engagées autour de thématiques portant sur la personnalité du "Cheikh pieux et érudit Sidi Ahmed Tijani", "la Tariqa tijania, caractéristiques et spécificités", "le rôle socio-économique de la Tariqa tijania en Afrique", "le rôle de la tijania dans la consolidation des liens entre le Maroc et les pays subsahariens", etc.

Le roi du Maroc, Mohamed VI, a adressé un message aux participants à la cérémonie d’ouverture. Par la voix de son ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Taoufik, le "Commandeur des croyants" a exprimé sa joie de voir les adeptes de la Tijania tenir ce Forum à Fés. Il a rappelé le caractère symbolique de la ville où repose le Cheikh dont les enseignements ont essaimé à travavers le monde : "Au terme de pérégrinations initiatiques qui l’ont conduit dans d’autres contrées en quête du savoir religieux et de la connaissance soufie, ce saint homme de religion a fini par s’installer à Fès et en a fait le siège de sa zawiya, ainsi qu’un lieu de pèlerinage pour ses adeptes".

Les zawiyas, écoles de spiritualité et de sciences, sont en effet un élément caractéristique de la tidjania. Ces institutions, haut lieu du soufisme, ont été saluées par Mohamed VI comme des vecteurs de paix et de tolérance. C’est pourquoi son pays s’est toujours attaché à parrainer la Tijania et les autres voies soufies d’obédience sunnite, en ce qu’elles "se démarquent de toute innovation hérétique, du charlatanisme et du rigorisme religieux".

Au-delà des questions purement religieuses, il ne fait aucun doute que ce forum abordera des questions de coopération, à l’image de cette communication au titre explicite, "le rôle de la Tijania dans la consolidation des liens entre le Maroc et les pays subsahariens". Même s’il affirme que son objectif premier, en organisant un tel forum, vingt ans après celui initié par Hassan II, est uniquement de"protéger l’Islam sunnite tolérant, exempt de toute velléité d’hérésie, et net de tout extrémisme aveugle et de toute politisation tendancieuse", il ne demeure pas moins que Mohamed VI a fait cette précision :"Mise au service de la solidarité entre les pays du monde islamique, du Maghreb et de l’Afrique, le Maroc entend faire de votre Tariqa un des piliers sur lesquels repose l’unité africaine".

Parmi les participants, la présence de la délégation algérienne, conduite par Cheikh Sidi Amed Laid Tijani, a été fort remarquée, au regard des relations souvent mouvementées qu’entretiennent les deux pays et auxquelles la Tijania n’échappe pas. C’est peut-être le signe d’un dépassement de certaines considérations politiques, pour que la Tijania soit véritablment un facteur d’unité, comme le souhaite Mohamed VI. Après tout, le fondateur de la Tijania n’est-il pas né en Algérie ?

Par Mahorou KANAZOE Envoyé spécial

Le Pays

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