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Législatives au Congo-Brazzaville : Ubuesques !

Publié le vendredi 29 juin 2007 à 07h59min

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Et si l’Afrique se passait des élections ? C’est peut-être sonner le gong un peu trop tôt, et vouloir jeter, pour ainsi dire, la démocratie en pâture aux ennemis de l’alternance qui s’en régaleraient à cœur joie.

Mais, dans le fond, de quelle démocratie parle-t-on quand bon nombre d’Etats africains ne manifestent pas une réelle volonté de jouer à fond la carte de l’équité et de la transparence électorale, mais se livrent plutôt à un théâtre d’ombres ?

Face à leur incapacité notoire à organiser des élections propres, ces pays ne gagneraient-ils pas en définitive à s’en passer, puisqu’elles reviennent in fine cher à leurs Etats respectifs ?

Sans élections, on est au moins certain que les fonds de l’Etat ne seront pas gaspillés. Au demeurant, on sait à quoi servent généralement de telles élections : se draper du manteau de légitimité pour plaire à l’Occident, une fois opéré le coup de force. Et le tour est joué ! Centrafrique, RDC, Guinée, Togo, etc., les exemples se suivent et se ressemblent presque sur le continent. Un chef d’Etat parvenu au pouvoir par des voix autres que démocratiques, peut-il, dans ces conditions, se risquer à organiser, dans la transparence et l’équité, des élections qu’il n’est pas sûr de remporter ? Le président congolais Denis Sassou N’Guesso ne s’octroyait-il pas, en 2002, une légitimité démocratique après une élection présidentielle truquée, et pour laquelle ses opposants n’avaient pas été autorisés à faire campagne ?

Parlant justement du Congo- Brazzaville, le premier tour des législatives qui viennent de s’y tenir, s’est déroulé de façon chaotique. Autant dire, des élections ubuesques ! En suspendant le directeur des affaires électorales, le Congo reconnaît de fait que ces élections ont été mal organisées. C’est un grand pas sur le chemin du courage, d’autant que le président Sassou N’Guesso lui-même avait, dès les premiers instants du scrutin, minimisé ses dysfonctionnements. Un important pas d’autant qu’ailleurs, ce responsable n’aurait pas été inquiété. Car, à y voir de près, à qui profite le crime si ce n’est au pouvoir en place ? Pour prouver sa bonne foi, le pouvoir de Brazza ferait mieux de reprendre à zéro ces élections et tout mettre en œuvre pour que le second tour se déroule dans de meilleures conditions. C’est seulement de cette façon qu’il pourra restaurer cette image de pays « aride » en démocratie, qui lui colle à la peau.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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