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Hausse des prix des hydrocarbures : La faute au dollar et au cours du baril

Publié le vendredi 29 juin 2007 à 07h51min

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Depuis le mercredi 27 juin 2007, les prix des hydrocarbures ont été revus à la hausse. Pour expliquer les raisons de cette situation, la SONABHY et le ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’artisanat ont animé une conférence de presse le jeudi 28 juin dernier à Ouagadougou.

705 F CFA pour le litre du super 91, 690 F CFA pour le mélange 2 temps, 578 F CFA pour le gazoil et 450 F CFA pour le pétrole. Les Burkinabè devront casquer plus pour avoir le jus (notamment au moins 90 F CFA de plus pour le mélange et le super 91) Après avoir pu stabiliser les prix pendant le 2e trimettre de l’année (avril, mai et juin 2007), la SONABHY n’en pouvait plus face à la hausse constante du cours du baril (qui a atteint 71,26 dollars en juin 2007) couplée à celle du dollar américain.

Pour le directeur commercial de la SONABHY, Oula Traoré, des causes profondes permettent d’expliquer cette flambée des prix. Il s’agit du déséquilibre entre l’offre et la demande (la production mondiale stagne) de la baisse des stocks pétroliers américains, des craintes de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) face au développement des biocarburants, de l’insuffisance de raffineries dans le monde, etc.

Mais, les éléments déclencheurs de la crise sont certainement les événements qui secouent plusieurs pays producteurs comme la grève au Nigeria, la situation en Iran et au Moyen-Orient, etc. Oula Traoré, dans son développement, a aussi évoqué le contexte de l’été dans les pays du Nord où beaucoup de personnes partent en vacances (avec l’avion, le train, les véhicules, etc.). On ne verra donc pas de sitôt le bout du tunnel parce que, selon M. Traoré, c’est le prix du super 91 qui tire à la hausse ceux du pétrole, du gazoil et du mélange.

Au cours de la conférence de presse, plusieurs questions sont revenues sur la table dont, entre autres, la privatisation de la SONABHY et la libéralisation du secteur pétrolier au Burkina. Oula Traoré, dans ses réponses, a précisé qu’il était question d’une ouverture de capital pour la nationale des hydrocarbures. Il a aussi défendu le système d’approvisionnement pratiqué par le Burkina. "Ce n’est pas la libéralisation du secteur qui va faire diminuer les prix", a-t-il martelé, tout en indiquant qu’au Mali ce système engendrait des évasions fiscales et des fraudes.

La SONABHY, à l’entendre donc, en tant que centrale d’achat d’hydrocarbures, tire son épingle du jeu et évite au Burkina des ruptures de stock. Le secret, selon les conférenciers, est la vérité des prix pratiquée qui permet aujourd’hui à la SONABHY de souffler et de limiter ses problèmes. La conférence de presse a été coanimée par le directeur général du Commerce, Sériba Ouattara et Oula Traoré de la SONABHY.

Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA


Augmentation du prix de l’essence : Les Ouagalais fâchés

Une fois de plus, le prix du carburant à la pompe a connu une augmentation. Des Ouagalais en ont fait le constat dans la matinée du jeudi 28 juin dernier. Les personnes que nous avons rencontrées n’ont pas hésité à exprimer leur mécontentement face à cette augmentation.

Serges Kaboré :
"J’étais surpris de constater cette augmentation, surtout que la vie à Ouagadougou devient de plus en plus difficile. Le coût des produits augmentent tandis qu’à notre niveau, rien ne s’améliore. Si par rapport au carburant les autorités peuvent avoir une nouvelle politique de prix, cela va nous aider."

Rachelle Bakoné, Enseignante :
"Je ne sais pas jusqu’où on va. On ne pourra pas s’en sortir, parce que rien n’augmente au niveau des salaires. Si on doit constater les augmentations à tout moment, je ne sais pas ce qu’on va devenir. Je souhaite qu’on fasse en sorte que les prix des produits de première nécessité n’augmentent pas du jour au lendemain, sinon, à long terme, on sera obligé de voler pour s’en sortir."

Samba Diallo, Entrepreneur :
"Dans ce monde d’aujourd’hui, ce sont les plus forts qui décident. Qu’est-ce que nous pouvons face à l’augmentation du prix du carburant. Nous ne faisons que subir, parce que la décision n’est pas de l’Etat burkinabè. Maintenant, c’est aux autorités de voir ce qu’elles peuvent faire pour que ces prix soient revus à la baisse."

Isaïe Kaboré, Chauffeur de taxi :
"Auparavant, ce n’était pas facile, et si maintenant le prix de l’essence augmente, ça devient difficile pour le travail. On pensait plutôt que le prix allait baisser, mais c’est le contraire. C’est à l’Etat de voir tout ça, parce que nous n’avons pas la solution."

Patrice Bado, Douanier :
"Je ne suis pas content de ces augmentations parce que tantôt c’est l’électricité, tantôt c’est l’essence. C’est très désolant et il faut que les prix soient revus à la baisse, sinon je ne sais pas où on va . J’ai pris du carburant pour 5 000 F CFA et on me sert 7 litres alors que je m’attendais à 8 litres. Vraiment ça ne va pas."

Aminata Coulibaly :
"Je trouve qu’ils exagèrent. Ce n’est pas sérieux d’augmenter ainsi les prix. Avec 1 000 F CFA de carburant, on ne peut même pas parcourir une bonne distance. Que le gouvernement ait pitié de nous et qu’il revoit les prix à la baisse."

Hortense Ouédraogo :
"Je suis fatigué de l’augmentation du prix du carburant ; c’est même écoeurant. Subitement, on apprend que 1 000 F CFA de carburant ne vaut plus que 1 litre 40. C’est trop cher."

Ali Kouraogo :
"On en a marre de ces augmentations répétées du prix du carburant. Le gouvernement parle tout le temps de la lutte contre la pauvreté et il nous fait souffrir comme cela. Déjà que c’était la débrouille, je ne sais même plus comment nous allons nous en sortir."

Propos recueillis par Antoine BATTIONO et Hermann NAZE (Stagiaire)

Le Pays

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