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Tournée ouest-africaine de Kadhafi : Au-delà du folklore

Publié le mardi 26 juin 2007 à 08h11min

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Comme au moment de la refondation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 2002, le président libyen, Mouamar Kadhafi a de nouveau pris son bâton de pèlerin pour parcourir quelques pays ouest-africains.

Si en 2002 ce qui l’a fait parcourir quelques pays ouest-africains dont, on se rappelle le Burkina, s’inscrivait dans le cadre de l’union africaine cette fois, le guide libyen est... guidé par le projet d’Etats-Unis d’Afrique. Ledit projet est donc naturellement ce que Mouamar Kadhafi vend aux populations des 5 pays de son périple terrestre : Mali, Guinée Conakry, Sierra Leone, Côte d’Ivoire et enfin le Ghana où aura lieu le sommet de l’Union africaine.

Comme à l’accoutumée, quand Kadhafi se déplace, beaucoup de monde se bouscule pour le voir, peut-être l’entendre mais surtout pour espérer bénéficier de ses largesses. Une fois de plus, le langage du chéquier prédominera et le projet d’Etats-Unis d’Afrique retiendra peu l’attention. Très peu de personnes croient à ce projet, à commencer même par son initiateur dont la tournée en question n’est ni plus ni moins que du folklore, du tourisme.

Tout se passe comme si le guide faisait un tour du propriétaire dans des pays dont les dirigeants sont ses obligés et avec lesquels le n°1 libyen entretient des rapports inégaux et de servilité. Le but de la tournée de Kadhafi tranche avec les actes qu’il pose souvent. En effet, au moment même où il tient en main son bâton de pèlerin, bon nombre de ressortissants de pays, dont ceux sur son itinéraire, viennent d’être expulsés de la Libye pour, officiellement non possession de papiers en règle. Quel dirigeant aura le courage de dire au guide libyen le paradoxe entre l’intégration africaine dont il se veut le chantre et sa politique vis-à-vis des étrangers dans son pays ?

Personne, peut-on répondre car, comme on le dit couramment, "qui est fou ?". Beaucoup de nos chefs d’Etat profitent bien des largesses de Kadhafi à telle enseigne qu’ils n’osent pas lui faire la moindre observation qui pourrait être qualifiée de désobligeante. On les comprend car celui qui a la bouche pleine de farine ne peut pas parler. Dommage pour les gouvernés qui se retrouvent être les dindons de cette farce qui se joue en haut lieu ! Il est plus que temps d’aller au-delà de cette comédie, de poser les vrais problèmes du continent afin d’y apporter des solutions idoines.

Séni DABO

Le Pays

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