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Protection de l’environnement au Burkina : Beaucoup d’efforts à faire

Publié le lundi 11 juin 2007 à 04h05min

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Le 5 juin, chaque année, est célébrée la Journée mondiale de l’environnement. Mardi dernier, 5 juin 2007, nous avons donné la parole à des Ouagalais sur cette question cruciale qu’est la préservation de l’environnement au Burkina Faso.

Si tous sont unanimes sur les efforts que fait le gouvernement en la matière, il démeure que beaucoup reste à faire, de l’avis de la plupart des personnes rencontrées. Du renforcement de la sensibilisation pour le changement des comportements aux journées de salubrité en passant par l’implication des médias, les Ouagalais suggèrent de nouvelles actions à envisager. Lisez plutôt ...

Moussa Sawadogo, enseignant :
"Je considère l’environnement comme une maison. Si elle n’est pas bien entretenue, c’est dangereux pour celui qui y vit. Sa santé est menacée. Sans un bon environnement, l’homme ne peut vivre. Quand on parle de protection de l’environnement, je trouve que nous ne faisons pas assez. Il faut redoubler d’efforts car si l’environnement ne se porte pas bien, ce sera la fin de l’existence.

C’est surtout une question d’éducation car il faut inculquer l’esprit d’écocitoyenneté aux populations et cela n’est pas toujours évident dans notre contexte culturel. Quand on considère la manière de vivre des gens, surtout dans les villages, la gestion des ordures laisse à désirer.

Quand bien même il y a des poubelles à leur portée, ils préfèrent jeter les sachets et autres pèle-mêle dans la nature. La sensibilisation seule peut venir à bout de tout cela. Il y a lieu de l’intensifier. Aussi, le fait que dans les écoles on tente de balayer les classes à la place des enfants n’est certainement pas indiqué pour cultiver de bons réflexes chez ces derniers"

Awa Taossa, agent municipal :
"L’environnement est très important. Avec les sachets noirs de nos jours, l’environnement est mis à rude épreuve. Il faut redoubler d’efforts dans cette lutte, même si de plus en plus on sent qu’il y a un changement de comportement. Il ne faut pas baisser la garde car des défis subsistent. C’est un domaine où le travail doit être permanent car une fois qu’on relâche, les gens ont tendance à replonger dans leurs mauvaises habitudes et l’insalubrité regagne du terrain".

Moumouni Tiemtoré, agent à la Fonction publique :
"L’environnement, c’est la vie. Si l’entourage est malsain, c’est la santé qui est menacée et la vie est en jeu. Pour lutter contre des fléaux tels le choléra, la méningite et autres, il faut un environnement sain. En ce qui concerne les actions menées sur le terrain, il faut reconnaître que des efforts sont faits mais beaucoup reste à faire.

Nous-mêmes, avons eu à organiser, avec le ministère de la Jeunesse, une journée de salubrité et si on pouvait, par exemple, à chaque fin de mois initier de telles activités, cela pourrait apporté un visage nouveau aux différents quartiers. L’initiative peut venir des élus locaux, des mairies et autres, mais aussi des jeunes qui doivent se montrer plus entreprenants en la matière. En plus, il faut médiatiser davantage les actions.

Par exemple, aujourd’hui c’est la Journée mondiale de l’environnement mais pratiquement rien n’est fait pour marquer l’événement. Si bien que cette journée peut passer inaperçue. On aurait même pu déclarer cette journée chômée et payée pour organiser des actions de salubrité sur toute l’étendue du territoire national".

Lassané Ouédraogo, administrateur financier :
"L’homme, c’est d’abord son cadre de vie. Tout ce qu’il consomme, tout ce qu’il est, vient de l’environnement. C’est dire combien l’épanouissement de l’homme passe avant tout par l’environnement. Il est donc important de préserver celui-ci. Des efforts sont faits pour cela mais il faut dire que l’état de pauvreté général des populations rend cette lutte complexe.

En dehors des grandes villes comme Ouaga et Bobo Dioulasso, dans les milieux ruraux surtout, les gens n’ont souvent pas le choix. Par exemple, il y a une localité que je connais bien, où il y avait un cours d’eau grâce auquel les gens se débrouillaient. Ce cours d’eau a disparu et pour survivre les gens n’ont pas d’autre alternative que de détruire la forêt. C’est dire que la pauvreté est un ennemi redoutable pour l’environnement.

Même pour reboiser, il faut un minimum de moyens. Aujourd’hui, pour planter des arbres, il faut au minimum 50 F par arbre. Ensuite, il faut les entretenir et cela n’est pas évident pour des populations qui n’ont pas le minimum vital. C’est au gouvernement surtout de faire plus d’efforts et qu’on ne juge pas à tort souvent les populations car elles n’ont pas les moyens".

Maxime Palé, élève fonctionnaire (ENAREF) :
"L’homme sans l’environnement, je ne sais comment l’imaginer. Les deux sont tellement liés qu’il est pratiquement impossible d’envisager l’un sans l’autre. Protéger l’environnement revient à protéger l’homme en fait. Il faut donc maintenir et intensifier la sensibilisation des populations. Personnellement, j’ignorais que la Journée mondiale de l’environnement était célébrée aujourd’hui.

Je pense qu’il aurait fallu organiser de vastes opérations de salubrité, ou des journées Ville-propre pour marquer cette journée. Ce sont des actions de ce type qui marquent les gens et développent les bons réflexes chez eux par rapport à la préservation de l’environnement".

Alvine Choula, étudiante :"L’environnement est un domaine qui revêt une importance capitale pour l’homme. C’est dommage que certaines personnes le sous-estiment. Il faut absolument le protéger quel que soit le prix. Je trouve que le gouvernement du Burkina Faso fait des efforts pour protéger l’environnement, parce que lorsque l’on considère les conditions climatiques, qui ne sont pas des plus heureuses, ils font de leur mieux pour préserver la verdure et cela est très important. Il sera intéressant de renforcer le reboisement, surtout au niveau du grand nord, à travers des campagnes.

Cela permettra de repousser l’avancée du désert. Une sensibilisation des populations par rapport à la coupure des arbres sera aussi d’un grand intérêt, surtout que le pays n’est déjà pas fourni en matière d’arbres. La journée de l’environnement n’est, à mon avis, pas suffisamment médiatisée et cela est dommage car elle aurait pu être une occasion pour mobiliser les populations autour de cette question qui est d’une importance incontestable".

Togo Doli, gestionnaire :"L’environnement, en tant que ce milieu dans lequel nous vivons, doit être traité avec tous les égards. Beaucoup de choses restent à faire, notamment en ce qui concerne la végétation, le cadre de vie, c’est-à-dire la salubrité. On constate que le plus souvent, les efforts sont concentrés au niveau du centre-ville seulement et lorsqu’on va à la périphérie, c’est un autre monde.

Au-delà de la simple journée de l’environnement, il faudrait des campagnes soutenues et continues pour sensibiliser davantage les populations sur la nécessité pour elles de maintenir leur cadre de vie sain. Cela leur épargnera beaucoup de maladies et bien d’autres désagréments".

Propos recueillis par Ladji BAMA

LE Pays

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