LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Elections : Merci, électeurs, rendez-vous dans cinq ans

Publié le samedi 9 juin 2007 à 09h01min

PARTAGER :                          

Après les élections législatives du 6 mai 2007, les Burkinabè vont marquer une bonne pause de cinq ans au moins avant de retourner aux urnes. 2005 et 2006 ont été des années particulièrement chargées en émotions politiques et en effervescences de toutes sortes desquelles le pays est sorti heureusement indemne.

Les Hommes intègres ont réussi tour à tour à se trouver un président, des conseillers municipaux, des maires, des présidents de conseils régionaux et des députés à travers des élections qui « se sont dans l’ensemble bien déroulées en dehors de quelques irrégularités qui n’entament en rien la crédibilité des consultations » selon la formule désormais consacrée de la plupart des observateurs nationaux et internationaux. Merci donc aux électeurs et rendez-vous dans cinq ans.

La démocratie est ainsi faite : quand les mandants achèvent de confier aux mandataires la mission de gérer la nation en leurs lieu et place, ils rentrent en hibernation avec le sentiment d’une mission bien accomplie. Cette hibernation fait d’ailleurs que les mandataires en arrivent à oublier souvent leurs mandants. Le peuple est représenté par le parlement, lequel contrôle l’action du gouvernement ; en somme les bœufs sont censés être bien gardés. Tout irait bien dans le meilleur des mondes politiques possibles, s’il n’arrivait pas que les représentants du peuple oublient de contrôler l’action du gouvernement ou s’en trouvent incapables pour cause de compromissions.

Sous les tropiques, en effet, le législatif (qui détient la légitimité du pouvoir du peuple), à force de vouloir satisfaire des promesses électorales, finit par faire la cour à l’exécutif. Or, un demandeur de faveurs est toujours en position de faiblesse, sans oublier que dans cette situation les représentants du législatif piétinent les plates-bandes de l’exécutif. Si des soubresauts devaient intervenir au cours de cette période d’accalmie électoraliste qui s’ouvre, ce ne pourrait être que du fait de ces éventuels moments de faiblesse car, si l’hémicycle ne donne pas de la voix, c’est la rue qui pourrait faire entendre la sienne, donnant ainsi une aubaine à l’opposition extraparlementaire et des choux gras à la presse.

Pour que le rendez-vous dans cinq ans soit attendu sereinement, il faut plus qu’un merci aux électeurs, il faut un vrai contrat de confiance. À l’Assemblée comme au gouvernement, on doit désormais dépasser les attitudes stériles de la recherche des honneurs et des prestiges personnels pour véritablement travailler à donner de l’espoir au peuple et surtout à la large frange de jeunes.

Journal du jeudi

PARTAGER :                              
 LeFaso TV