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Sécurisation foncière : Le Burkina en quête d’une politique nationale

Publié le mercredi 30 mai 2007 à 07h39min

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La question de la sécurisation foncière est au cœur d’un forum national ouvert à Ouagadougou le mardi 29 mai 2007 sous la présidence du Premier ministre Paramanga Ernest Yonli.

"Pour un pays essentiellement agricole comme le nôtre, il n’y a pas de développement agricole durable sans une maîtrise des questions foncières". C’est en ces termes que le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques, Salif Diallo, a introduit la cérémonie d’ouverture du forum national sur le projet de document de Politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural (PNSFMR). Ainsi, du 29 au 31 mai 2007, l’ensemble des acteurs du développement du monde rural mèneront des réflexions en vue de la formulation d’une PNSFMR.

En effet, "depuis l’adoption de la loi portant Réorganisation agraire et foncière (RAF) en 1984, les autorités compétentes ont tenté de trouver les voies et moyens de la réalisation de la sécurisation foncière rurale". Et la philosophie de ce document était, selon le ministre Diallo, de favoriser les opérations d’aménagement et d’investissement aussi bien en milieu urbain que rural en levant les entraves socioculturelles.

Malheureusement, reconnaît-il, ce noble objectif n’a pas été atteint depuis plus de 20 ans après la RAF et ceci malgré les relectures successives de 1991 et de 1996. C’est pour remédier à cette situation que se tient le présent forum.

Trois jours durant, les participants se pencheront sur les textes du projet de document de la PNSFMR, et s’imprègneront de l’expérience de la Côte d’Ivoire sur la sécurisation foncière. A ce titre, une communication sera présentée par les agriculteurs burkinabè vivant en Côte d’Ivoire. A l’issue des travaux, des recommandations seront faites et contribueront à faire de la politique nationale de sécurisation foncière un document de référence nationale.

L’enjeu majeur de cette politique, a relevé le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli, à cette occasion, est de réconcilier les pratiques dites légitimes et celles légales, dans le cadre d’une économie de marché et dans un environnement de paix sociale continue.
La sécurisation foncière recherchée n’est pas une fin en soi, poursuit-il. "Elle doit servir avant tout les objectifs de développement économique et social poursuivis par le Burkina Faso".

Pour le Premier ministre, la sécurisation foncière constitue un tremplin devant permettre de relever efficacement les défis de la réduction de la pauvreté et de la promotion d’une agriculture productive et durable. En effet le Burkina dispose, dit-il, d’un potentiel d’environ 9 millions d’hectares de terres cultivables et seulement 1/3 est exploité.

La problématique foncière n’est donc pas le manque de terres, mais l’exploitation rationnelle et rentable de celles-ci. C’est pourquoi, note Paramanga Ernest Yonli, il est important d’avoir à présent à l’esprit les différents enjeux, afin de cerner la cohérence et la pertinence du projet de politique de sécurisation foncière en milieu rural. C’est en cela, remarque-t-il, que l’on peut répondre à la question : quelle politique foncière pour faire face aux enjeux socio-politico-économiques et environnementaux ?

Une réponse tant attendue puisqu’elle contribuera à "reconstruire les points qui unissent le foncier et les politiques majeures de développement telles la lutte contre la pauvreté, la réalisation de la sécurité alimentaire et la décentralisation".

Quoi de plus normal, pour le Premier ministre, que d’inviter les participants à approfondir les réflexions et à s’investir pleinement au cours de ce forum d’échanges afin d’aboutir à une politique nationale partagée et acceptée par l’ensemble des acteurs de la vie économique et sociale du Burkina Faso.

Aline Verlaine KABORE

Sidwaya

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