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Tournées africaines de Yar’Adua : Un lobbying de putschiste

Publié le vendredi 25 mai 2007 à 07h53min

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Le Nigeria ne cessera jamais de surprendre dans le bon comme dans le mauvais sens, mais beaucoup plus dans ce dernier. Nous en voulons pour preuve, la série d’élections locales et nationales récemment organisées dans ce pays. Alors que l’on s’attendait à un déroulement sans trop d’accrocs compte tenu de l’aura surtout régionale de cette fédération.

Il y a eu des pertes en vies humaines consécutives à des violences et aussi des irrégularités relevées par la plupart des observateurs des différents scrutins. Le résultat de cette situation inattendue est la contestation de l’élection de Umaru Musa Yar’Adua considéré par ses détracteurs comme une marionnette du président sortant, Olusegun Obasanjo.

Sans doute conscient des difficultés qui l’attendent, le nouveau président a pris son bâton de pèlerin même sans avoir été investi. Son périple dans des pays de la sous-région l’a conduit le 22 mai dernier au Burkina. L’approfondissement de la coopération et une invitation du président du Faso à l’investiture le 29 mai prochain ont été, comme officiellement dit, au menu de cette visite.

Cette tournée est aussi une spécificité nigériane car, de mémoire d’Africains et sauf omission de notre part, c’est la première fois qu’un président élu et non encore installé dans son fauteuil, fait un périple. Une telle attitude fait penser à la conduite de certains putschistes dont le premier acte consiste généralement à aller dans quelques capitales pour expliquer leur coup de force.

Histoire également de se faire légitimer. Il y en a au Nigeria qui considèrent Yar’Adua comme, au mieux, mal élu, et, au pire, un putschiste. Sa randonnée ne fait que conforter ces derniers. Il y a donc un danger qui guette à la fois le Nigeria et l’Afrique de l’Ouest si jamais ceux qui sont contre l’ancien gouverneur devenu président, décidaient de défier son autorité de façon violente. Qui sauvera dans ce cas, le géant de l’Afrique ?

La CEDEAO, l’union africaine ou la fameuse communauté internationale qui n’a pas courageusement condamné le hold-up électoral ? Le nouveau président ferait mieux de rechercher la légitimité à l’intérieur de son pays plutôt que de courir après l’onction de l’extérieur.

Par Séni DABO

Le Pays

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