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Présidentielle ivoirienne : L’homme court veut prendre une longueur d’avance

Publié le mercredi 23 mai 2007 à 07h52min

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ADO, Gbagbo et Bédié

Tout laisse indiquer que le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire semble être maintenant sur les rails. C’est du moins l’impression que nombre d’observateurs de la situation en Côte d’Ivoire ont depuis la signature de l’accord de Ouagadougou, le 4 mars dernier. Même si à côté d’eux, certains sont encore sceptiques, eu égard aux nombreux échecs enregistrés dans les tentatives précédentes.

Il y a certes des retards dans la mise en œuvre de la feuille de route pour le retour de la paix dans ce pays, mais on peut tout de même se féliciter de la réussite, jusque-là, de l’application de certaines mesures.

On peut retenir entre autres opérations : les patrouilles mixtes menées par les Forces armées nationales de la Côte d’Ivoire (FANCI) et les combattants de l’ex-rébellion ; le début de la démobilisation des milices ainsi que du démantèlement de la zone de confiance. Et que dire du mea culpa public du directeur de la télévision ivoirienne qui a reconnu que la chaîne a été instrumentalisée, et, partant, a parfois participé à l’exacerbation de la crise ?

On ne peut non plus passer sous silence l’autodafé symbolique, pas plus tard que ce week-end, des armes des milices. Comme les actions ci-dessus énumérées, cela montre la volonté des belligérants d’enterrer la hache de guerre et de se consacrer au développement du pays.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les conditions semblent être réunies pour la fin du conflit qui affecte les Ivoiriens et leurs hôtes, voire toute la sous-région, depuis ce maudit jour du 19 septembre 2002.

Bref, il est encore trop tôt pour pousser un ouf de soulagement quant à la fin de ce conflit fratricide, mais on peut déjà se féliciter, même s’il demeure toujours des obstacles, de la mise en œuvre effective de l’accord de Ouagadougou. Est de ces difficultés l’incorporation par exemple des milices dans les FANCI.

Il faut toutefois regretter que l’un des acteurs, et pas des moindres, donne l’impression de reléguer au second plan le processus de sortie de la crise. L’homme court de Daoukro, Henri Konan Bédié, puisque c’est de lui qu’il s’agit, plus que par toute autre chose, semble préoccupé par la course au fauteuil présidentiel.

Oubliant qu’en Côte d’Ivoire, comme partout ailleurs, la paix est la condition sine qua non de l’organisation d’un bon scrutin. On le comprend, le bout d’homme de Daoukro veut certainement prendre une longueur d’avance, non seulement sur ses adversaires externes mais aussi sur ceux de l’extérieur.

Ou est-ce une stratégie pour prévenir une éventuelle crise au sein du PDCI/RDA ? Même si c’était le cas, il faut avouer que le moment est mal choisi, les charbons de la crise étant toujours ardents. Son attitude est encore plus surprenante quand on sait que c’est par lui que tous les malheurs vécus par les Ivoiriens sont arrivés.

N’est-ce pas lui qui a ouvert la boîte de Pandore et plongé ainsi depuis maintenant quatre ans la Côte d’Ivoire dans la géhenne qu’elle vit aujourd’hui pour n’avoir pas su gérer la succession d’Houphouët Boigny ? C’est vrai qu’il est, comme d’autres acteurs importants de la crise ivoirienne, presque mis à la touche dans la mise en œuvre du processus de sortie de crise, mais Henri Konan Bédié, surtout lui, devrait réfléchir plus d’une fois avant de proclamer sa candidature.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur

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