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Kundé 2004 : Les 25 millions d’Amity récompensés

Publié le mercredi 5 mai 2004 à 08h30min

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Amity Méria

La 4e cérémonie de remise des trophées de la musique burkinabé (Les kundé) s’est déroulée le vendredi 30 avril dans la salle des banquets de Ouaga 2000. Au terme d’une soirée récréative très rythmée, riche en couleur et en émotion, la vedette Amity Méria rempote 2 Kundé, dont le plus convoité, le Kundé d’or 2004. Ce qui vient couronner son nouvel album (Maya) produit à 25 millions FCFA.

Proposée par le Commissariat général des kundé, sous la houlette de Salfo Soré, était très alléchante. De Ricos Campos à Georges Ouédraogo, de Bailly Spinto à Adja Soumano, du seigneur Tabu Ley à Sheila et Jocelyne Labile, chacun en avait pour son compte ; si bien qu’on n’a même pas hésiter à débourser 20 000 FCFA pour avoir accès et au show et au buffet offert.

A cette édition des kundé, l’ombre des morts a plané sur la fête. 2 illustres précurseurs dans l’animation culturelle, qui ont récemment quitté notre monde, ont été salués. Il s’agit de Démé Sylvain Mozac et de Yaya Popsy Diallo. Ainsi, leurs ayants droit ont reçu des Kundé d’hommage ponctués d’un tonnerre d’applaudissements.

La partition des "has been"

Après quoi, le show prend son envol avec l’entrée en scène des talents de l’heure. Les prestations des artistes les plus huppés du moment vont se suivre. Le tout entrecoupé de remises de kundé (voir liste des lauréats). Quand les anciens se mêlent de la fête, c’est le déluge dans la salle. Bailly Spinto et le seigneur Rochereau Tabu Ley donnent une autre coloration à la soirée : une partition des "has been", que toute la salle a saluée à sa juste valeur. Et quand l’auteur de "kafoulmayé" se fait l’historien du Burkina, le public, avec à sa tête la marraine, Chantal Compaoré, ne peut qu’être séduit.

Le jury des kundé 2004, conduit par le réalisateur Guy Désiré Yaméogo, a dû bosser dur pour départager les nominés, même si dans la salle des banquets, beaucoup pensaient qu’"il y a eu arrangement". Bref, les Sofaa, avec 2 kundé, ont fait honneur au mouvement rap.

Certains artistes, notamment Alif Naaba, seront désormais plus connus grâce aux lauriers glanés. D’autres par contre devront patienter encore quelque temps avant de goûter aux délices du sacre ; c’est le cas du groupe Yeleen, qui a manqué de peu de remporter le plus convoité des trophées, le kundé d’or. Ce mérite est revenu à la ravissante Amity Méria, qui a également ravi le prix du meilleur clip. Le même clip (maya) s’octroie le trophée du meilleur réalisateur. Grâce à cette distinction, elle gagne plus d’un million de francs CFA.

Si l’an passé, Georges Ouédraogo a fait l’unanimité, cette fois-ci le public et les téléspectateurs étaient très partagés quant à la distinction d’Amity comme meilleure artiste de l’année. Les voix du public allaient plutôt au groupe Yeleen. Mais cela est sans doute dû aux critères de sélection que le public ne maîtrise pas toujours.

Kader Traoré

Les lauréats de l’édition 2004

- Meilleur artiste de la diaspora : Alif Naaba
- Meilleur artiste de l’Afrique l’Ouest : Ricos Campos (Bénin)
- Meilleur artiste de l’Afrique centrale : Barbara Kanam (RDC)
- Meilleur artiste caraïbéen : David Ram
- Meilleure chanson francophone : Dealer de Zouk (Laisse parler les gens)
- Meilleur réalisateur : Tam-tam production (Maya) Amity Méria
- Meilleure chanson de l’intégration : Meiwey (Abenan) Côte d’Ivoire
- Meilleur artiste traditionnel masculin : Adama Zongo (Kadiogo)
- Meilleur artiste traditionnel féminin : Bibata Nana (Kadiogo)
- Meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle : Kindis (Bondomoyê)
- Meilleur artiste le plus joué en discothèque : Sofaa (Samedi sera)
- Meilleur clip : Amity Méria (Maya)
- Révélation de l’année : Sofaa
- Meilleur artiste féminin de l’année : Amity Méria
- Kundé d’or : Amity Méria

Les coulisses

- Le 30 avril 2004, aux environs de 21 h, la salle des banquets de Ouaga 2000 était pleine comme un œuf. Après 4 éditions, certains ratés se laissent toujours constater :
vraisemblablement, il y a eu plus de tickets vendus que de places disponibles, car il suffisait de voir les personnes debout pour s’en convaincre. Alors qu’on pouvait éviter ce "surbooking".

- Prévue pour 19 h 30 (sur les tickets) et 20h 30 (après le journal de la TNB), la cérémonie a finalement commencé vers 22h. 3h d’attente lors desquelles l’ennuie le disputait à l’impatience de ceux qui ont fait le déplacement.
Le service repas doit revoir sa copie, car des tables ont été royalement ignorées et c’est en revenant pour débarrasser le couvert de ceux qui ont été servis que la gaffe a été corrigée non sans que les serveurs aient été hélés par les "oubliés".
4 ans après son avènement, Les kundé amorcent l’âge de la maturité. Ces ratés sont intolérables (tout doit être huilé), même si aucune œuvre humaine n’est parfaite.

- La presse nationale na pas été "gâtée" à cette édition des kundé. D’abord, ayant eu du mal à se trouver un strapontin (pas de place prévue selon les hôtesses), les hommes de médias vont se réfugier dans un angle mort avec toutes les peines du monde pour voir ce qui se passait sur le podium. Ajouté à cela, le fait que les présentateurs, pour remercier les médias, disaient en premier "la presse nationale et ensuite, TV5". Pourquoi ne pas dire la presse nationale et internationale ou bien citer nommément tout le monde ?

- La représentante d’Air Burkina à la cérémonie, Fatou Fofana, comme à l’édition 2003, a encore attiré l’attention des présentateurs sur le fait qu’on ne cite pas sa société parmi les sponsors. "On parle de tout le monde sauf d’Air Burkina", a-t-elle dit sur un ton coléreux.

- Pendant que Smockey recevait le prix de son collègue rappeur Wed Yack, ce dernier "se faisait des courges" au CENASA à l’occasion d’un concert live.

- Le public était lassé d’applaudir si bien que quand les animateurs du show demandaient d’ovationner les sponsors, les acclamations venaient uniquement de la table des sponsors eux-mêmes.

- Profitant de cet événement, à la fin de la cérémonie, les journalistes voulaient interviewer la marraine, Chantal Compaoré. Un membre du protocole laissa entendre que la première dame a dit qu’elle ne voulait pas être interviewée. Avisée, elle a vite démenti ces propos. Et dit de laisser les journalistes poser leurs questions.

Rassemblés par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
et Kader Traoré
L’Observateur

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