LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Campagne agricole sèche 2006-2007 : Le Burkina Faso sur la voie de l’autosuffisance alimentaire

Publié le lundi 21 mai 2007 à 07h08min

PARTAGER :                          

Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, a effectué une tournée dans la région du Centre-Est où il a visité
des infrastructures hydroagricoles, échangé avec les agriculteurs sur le bilan de la campagne agricole sèche, le jeudi mai 2007.

423 000 tonnes de produits agricoles, 120 000 producteurs dont 35% de femmes mobilisés en saison agricole sèche, 28 600 hectares de superficies exploitées. C’est, entre autres, ce qui ressort du bilan provisoire de la campagne agricole de saison sèche, (culture en saison sèche) 2006-2007. Ces chiffres ont été donnés lors de la tournée du ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, le jeudi 17 mai 2007 à Gazandouré (situé à 60 km de Bittou), à Zekezé (situé à 20 km de Bittou) et à Bagré dans la région du Centre-Est.

La première étape de la série de visites et de rencontres du ministre Salif Diallo a été Gazandouré, un village de la commune rurale de Yartenga composée de 18 villages avec une population estimée à 40 000 habitants. Dans cette localité il y a visité les travaux de construction du barrage. Danse locale (du terroir bissa), parenté à plaisanterie ont été le menu de l’accueil réservé aux visiteurs par la population sortie massivement.

Aux habitants de Gazandouré, Salif Diallo a affirmé que la construction de ce barrage entre dans la vision du programme quinquennal du président Blaise Compaoré : “Le progrès continu pour une société d’espérance”. Selon lui, le barrage de Gazandouré, avec une capacité en eau de plus de deux millions de m3, est un instrument d’épanouissement social des populations de la zone. Le barrage dont la mise en eau est prévue en juillet prochain va fournir 300 tonnes de produits (250 tonnes de riz pluvial, 150 tonnes de maïs), 12 tonnes de poisson.

“La pauvreté va reculer dans vos communes avec les retombées du barrage qui sont estimées à 360 millions de F CFA par an”, a expliqué le ministre Diallo à la population. Il a également insisté sur la nécessité d’octroyer au moins 10% de superficies aménagées aux femmes. Deuxième étape du périple dans le Centre-Est du ministre Salif Diallo, Zekezé, village situé à 20 km de Bittou. Rencontre avec les producteurs de la petite irrigation villageoise de Zekezé, bilan de la campagne agricole sèche avec les journalistes, tels ont été les grands points de l’étape de Zekezé. Le choix de ce village s’explique par son succès dans la petite irrigation villageoise avec ses trois cultures par année (deux en saison sèche et une en hivernage).

A Zekezé, le ministre a été accueilli par des chants de joie de la population. Dans ce village, le ministre a d’abord pris connaissance des statistiques sur le rendement de la petite irrigation dirigée par un Comité d’irrigation de 78 personnes. Sur une superficie aménagée de 72 ha, répartis comme suit : 35 ha de maïs, 5,5 ha de manioc, 1 ha de nébié, 0,5 ha de gombo, 30 ha de banane et de papaye, la petite irrigation de Zekezè représente un rendement prévisionnel élevé par hectare grâce aux semences améliorées.

Lors des échanges avec la presse dans un champ de maïs de l’exploitation de Zekezé, le chef de terre du village et président du Comité d’irriguants (structure chargée de la recherche de débouchés), Boureima Zampaligré, a affirmé que ce type d’aménagement permet de freiner l’immigration des bras valides de la localité. Pour le ministre Salif Diallo, tous ces efforts du gouvernement visent à “atteindre l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso”.

Les résultats de la campagne agricole sèche, 423 000 tonnes de produits agricoles, sont, selon lui, une avancée considérable. La mévente des produits agricoles, l’utilisation des semences améliorées ont été, entre autres, les questions évoquées avec la presse.
Le ministre a préconisé le développement des voies de communication, l’implication des petites entreprises dans le secteur agricole pour résoudre la question de la commercialisation des produits agricoles.

Quant aux semences améliorées, il a affirmé que l’ambition est de les vulgariser parce qu’elles donnent plus de rendement. Les problèmes de la filière tomate se sont aussi invités dans les discussions, surtout la disparition des débouchés. Le ministre a expliqué que les problèmes de la filière tomate sont liés à l’accroissment rapide de la production de tomate. “Le secteur privé qui devait se lancer dans l’opération est faible et réticent”, a-t-il précisé.

Pour lui, cette situation nécessite une politique vigoureuse de conservation de la tomate d’où la création en 2008, d’une unité de transformation de la tomate avec 500 tonnes par jour. Après le débat avec la presse, le ministre s’est entretenu avec les producteurs qui ont fait des doléances.

Parmi lesquelles le besoin d’une machine de transformation du manioc. Une demande prise en compte par le ministre Salif Diallo qui a encore insisté sur l’implication des femmes dans les exploitations. La cérémonie s’est terminée par la remise d’une motopompe aux exploitants. Après Zekezé, le ministre et sa suite se sont rendus à Bagré pour visiter le Centre écotouristique en construction.

Alassane KERE


Les grands chiffres de la campagne agricole sèche 2006-2007

La campagne agricole sèche.permet aux paysans de produire à travers les petites irrigations villageoises, les périmètres irrigués et les bas-fonds.
Aménagement hydro-agricoles

- Périmètre irrigués et bas-fonds : 5 000 ha
- Forages manuels : 547 unités
- Puits maraîchers : 273 unités
- Barrages : 13 unités
- Boulis : 21 unités

Production

423 000 tonnes de produits agricoles sur 28 600 ha de superficies exploités :
- 10 600 tonnes de céréales
- 49 000 tonnes de tubercules
- 67 000 tonnes de fruits
- 295 000 tonnes de légumes
700 tonnes de légumineuses

Organisation de producteurs

29 Comités d’irrigants installés dans huit (8) régions agricoles. En tout ,plus de 120 000 producteurs et productrices dont 35% de femmes impliquées dans la campagne sans oublier la formation de 671 producteurs et 288 agents d’encadrement dont 30% de femmes.

A.K.

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)