S’il n’a pas cette compétence, il devrait se donner les moyens nécessaires à l’exécution de ses projets : matériels, humains et financiers. Seraient-ce ces conditions qui ne sont pas réunies et qui expliquent que l’on assiste au Burkina Faso, de plus en plus, à la dégradation voire à l’écroulement d’ouvrages construits en si peu de temps ? Ne sont-ce pas de véritables entrepreneurs qui les construisent ?

Sinon, comment expliquer de façon cartésienne, la rupture du pont sur la route de Dori, alors que la voie bitumée n’a pas encore été réceptionnée ! Est-ce un mécanicien qui a construit l’école de Koudougou qui, en moins de 15 ans, vient de s’effondrer sur une pauvre maîtresse et ses élèves ?

Tout en passant sous silence ces multiples bâtisses construites qu’il faut casser et reprendre pour raison de sécurité, il faut dire que la situation est dramatique dans le Burkina profond. Un cas : l’école de Nabou dans le département de Fara, construite il y a moins de trois ans, a ses tôles en l’air, en attendant un bon vent pour achever la sale besogne de l’entrepreneur “charlatan” (?).

Au regard de ces exemples qui sont légion, nous ne dirons pas que les entrepreneurs du pays des hommes intègres sont incompétents, mais qu’il y a de nombreux “charlatans” parmi eux ! Le problème réside dans la recherche du gain facile par le mauvais dosage et le choix de maçons inqualifiés pour construire les édifices d’un niveau supérieur.

Aussi, la mauvaise attribution des marchés explique ce capharnaüm dans ce domaine très sensible où la moindre erreur peut coûter la vie à de pauvres innocents, qui ne demandent qu’à circuler, étudier ou dormir en toute quiétude. Alors, dans un pays où tout est prioritaire, surtout les routes et les écoles, l’on gagnerait à mettre de l’ordre dans ce domaine pour éviter les éternels recommencements. A moins que l’on veuille continuer à s’amuser avec la vie des citoyens. Ce qui serait dommage !

Ali TRAORE

Sidwaya