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Côte d’Ivoire : L’équation de la réincorporation des rebelles

Publié le lundi 21 mai 2007 à 07h16min

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Cela coule de source... déclencher la guerre, ouvrir les hostilités est chose aisée, mais réussir la paix relève bien souvent du parcours du combattant. Cette situation, la Côte d’Ivoire l’a vécue. Plus de quattre années après le déclenchement de la guerre, que n’a-t-on pas proposé, réitéré et fait pour le retour à la paix !

On se souvient encore des accords de Marcoussis, d’Accra I, d’Accra II, d’Abuja, bref, ce sont au total une bonne dizaine d’accords, treize exactement dont certains eurent une longévité des plus fugaces..., le temps de quitter les salles de conférences.

Finalement et ce jusqu’à ce jour, c’est le dernier accord, celui de Ouaga, signé le 4 mars dernier, qui est le bon. En tout cas, depuis cet accord, le processus de désarmement est enclenché, et la paix pointe à l’horizon. Mais véritablement s’il y a un point qui pourrait faire des vagues et retarder quelque peu le cheminement vers une Côte d’Ivoire réconciliée avec elle-même, c’est bien le reversement de certains militaires des forces rebelles dans la nouvelle armée nationale.

Pour ceux qui l’auraient oublié, sachez qu’ils étaient nombreux les militaires ivoiriens qui, le 19 septembre 2002, avaient pris fait et cause pour la rébellion avec le grade de caporal, sergent ou peut-être adjudant ; bref, tout ce qu’on désigne dans l’armée par l’appellation de "sous-officier". Une fois dans le camp rebelle et après avoir montré leur ardeur à brutaliser certains de leurs compatriotes, ils ont été élevés au rang d’officiers, sans avoir subi le moindre test ou suivi le moindre cours d’officier. C’est ainsi qu’on rencontre parmi ces ex-sous-officiers, des commandants, colonels...

C’est véritablement un non-sens que de voir dans l’armée un sous-officier se transformer seulement en 5 ans en officier supérieur. Alors ces "officiers supérieurs" qui portent la marque de fabrication "Guillaume Soro" accepteraient-ils de bon cœur de reprendre les places qui sont les leurs dans la nouvelle armée ivoirienne ? Le doute est permis. Si au contraire, on les réincorporait dans l’armée nationale avec ces grades de complaisance, leurs anciens camarades restés dans le camp des "loyalistes" accepteraient-ils eux aussi d’avaler la couleuvre sans broncher ? Là également le doute est permis. C’est là toute la délicatesse du problème, qui n’est pas au demeurant insoluble.

Rabi Mitibkèta

L’Observateur Paalga

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