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Présidentielle française : « SARKO » oui, mais....

Publié le jeudi 10 mai 2007 à 08h19min

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Dimanche 6 mai 2007, le jour de gloire est arrivé pour Nicolas SARKOZY, petit-fils d’immigré hongrois porté largement à la tête de la République française par 53,3% de ses compatriotes. Si sa vie a ainsi basculé, il lui faudra cependant batailler ferme pour être à la hauteur de ce destin fabuleux, au regard de l’état économique et social de la France et de l’impatience des Français de renouer avec les années fastes qui ont précédé l’avènement de la mondialisation.

Une promesse. C’est le mot qui vient à la bouche à l’évocation de la victoire de Nicolas SARKOZY qui intervient après l’incapacité de son camp à réformer la France depuis, une décennie, incapacité dont les conséquences ont été les revers subis par la Droite lors des scrutins organisés durant cette période. On se rappelle ainsi que Ségolène ROYAL, adversaire malheureuse de « SARKO » lors de cette présidentielle avait bâti son destin national après sa victoire aux élections régionales au cours desquelles elle avait défait Jean-Pierre RAFFARIN ( alors Premier ministre de Chirac).

Dans son fief de Poitou- Charente, des régionales qui avaient consacré la descente aux enfers de la Droite avant que le « non » des Français au référendum organisé sur la Constitution européenne, ne vienne confirmer leur désaffection vis-à-vis du camp du nouveau président français. C’est que les motifs de griefs ne manquaient pas dans une société en crise morale où l’absence de travail, les questions de sécurité et d’immigration avaient plongé la France dans un « spleen » généralisé.

Et ce n’est pas pour rien que la candidate socialiste Ségolène ROYAL, parlait de « désir d’avenir » mettant dans ce concept, les questions sociales à résoudre (familles, école, travail, lutte contre l’insécurité) ainsi que les chantiers économiques à entreprendre ( réformes de la fonction publique, détaxation des heures supplémentaires, franchise médicale renforcement de l’impôt sur les grosses fortunes, etc..).

Une « moralisation du capitalisme financier » dont elle n’avait cependant pas le monopole, SARKOZI ayant lui, souligné sa volonté de parler et de s’intéresser à « ceux qui sont dans la détresse ». « J’ai, disait-il, entendu « la protestation républicaine » et pour la calmer je mettrai en marche, « un nouveau rêve français dans une République fraternelle ». Une ritournelle, un brin « démago » qui a cependant été entendue par 53% de ses compatriotes qui ont donc porté leur choix sur lui. Du coup, on peut « s’étonner » avec Olivier BESANCENOT de la ligue communiste révolutionnaire de ce choix qui traduit l’ambivalence du peuple français, si ce n’est son manque de mémoire, voire sa crédulité.

Où SARKOZI trouvera-t-il en effet les 50 milliards d’Euros nécessaires au financement de son ambitieux programme dans un pays où l’endettement de l’Etat est catastrophique et où le déficit de la sécurité sociale est un gouffre insondable sans oublier la sinistrose qui frappe les secteurs industriels et de la recherche ? La question n’est pas superflue dans la mesure où il refuse d’aller chercher l’argent où il se trouve avec la protection des classes aisées que sa politique néo-libérale, va entraîner.

Comme tout bon néo-libéral ( n’est-ce pas Mister Bush) « SARKO » va hypothéquer l’avenir des générations futures en endettant davantage l’Etat français. Face à l’obligation de résultat à laquelle il s’est lui même astreint, la morale va « foutre »le camp ce que Ségolène ROYAL a du reste pressenti, en parlant « d’immoralité politique » du candidat SARKOZY.

Mais, comme ledit SARKOZY avait subjugué les Français par sa rhétorique bien maîtrisée, celle qui se présentait en « rempart de la paix civile contre SARKOZY » a perdu la bataille. Et, même si elle a clamé son désir de « continuer » avec les Français et « près » d’eux, il n’est pas évident qu’elle puisse conduire la barque du parti socialiste lors des prochaines échéances au regard du feu nourri de critiques émanant de son camp.

Dominique STRAUSS-KAHN, a déjà sorti l’artillerie lourde en déclarant qu’il fallait « rénover davantage » la Gauche cependant que Laurent Fabius en est pour le moment au stade des petites piques qui font mal. Pour en revenir au vainqueur de l’heure, disons que son prochain combat sera celui des législatives de juin 2007 qu’il devra gagner pour s’assurer une majorité de gouvernement. Au niveau de l’Afrique, il est attendu par tous ceux qui veulent voir à travers son « union méditerranéenne » l’amorce du co-développement tant annoncé pendant la campagne.

Un co-développement dont les prémisses devront être la résolution des questions monétaires, parité euro-franc CFA, la mise en débat des Accords de partenariat économique, et last but not the least, la « désactivation » de cette politique parallèle au servie des minorités dirigeantes française et africaine. C’est ainsi la maladie et la pauvreté et à vivre en paix. Rien à dire SARKO est attendu sur tous les fronts. Une rude tâche en perspective.

Par A.YAYA

L’Opinion

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