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Carnet de voyage : Ces vaches de la NASA

Publié le jeudi 10 mai 2007 à 08h17min

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Oui. Il y a des vaches à la NASA (Administration nationale spatiale et aéronautique). Nous les avons vues y paître paisiblement.

Mais au-delà de cette affirmation qui est comme un cheveu dans la soupe dans cette histoire, la visite effectuée au Centre spatial de Houston, le samedi 21 avril 2007, par la délégation des journalistes de l’Afrique subsaharienne, n’avait pas pour objectif de rendre visite à ces mammifères qui fournissent cet aliment complet qu’est le lait. C’était surtout pour voir ce à quoi ressemblait une fusée.

La veille de la visite, dans l’enceinte de la NASA, un employé travaillant dans la boîte a fusillé un de ses collègues avant de passer l’arme à gauche. Certes, cet acte abominable ramène en mémoire la tragédie d’il y avait seulement quelques jours, quand l’étudiant d’origine coréenne a tué 32 de ses camarades d’étude à l’université Virginia Tech dans l’Etat de Virginie. Mais à l’annonce du drame qui a eu lieu à la NASA, les hôtes du département d’Etat américain avaient une tout autre préoccupation : la virée au Johnson Space Center sera-t-elle annulée ? Elle aura bel et bien lieu, ont assuré les interprètes du groupe.

Au grand soulagement des visiteurs internationaux et surtout d’un confrère du Niger, Maman Ibrahim, pour qui cette escapade semble être l’une des plus importantes du programme. Celui qui est appelé « Doyen » par les autres membres du groupe n’a-t-il pas acheté un appareil photo qui ne devrait être inauguré qu’à l’entrée du centre aéronautique ?

La NASA est située à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Houston, la capitale économique de l’Etat du Texas. Elle constitue l’installation fédérale qui comporte le Centre de contrôle à partir duquel les missions de la navette spatiale sont contrôlées quelques secondes après le lancement et jusqu’à l’atterrissage. C’est là aussi que les astronautes sont entraînés et où le programme de la navette est géré.

Sur le site, le X-38, un nouveau vaisseau spatial conçu pour ramener sur Terre l’équipage de la station en cas d’urgence, est en train d’être construit. En outre, le centre étudie et garde également plus de 800 livres de rochers et sols lunaires qui ont été recueillis pendant le programme Apollo. Des scientifiques et des ingénieurs y travaillent pour étudier l’adaptation des êtres humains à l’espace, et pour développer les technologies qui permettront à ceux-ci de voyager à l’intérieur du système solaire.

Devant l’entrée principale du site, une ambiance réellement bon enfant régnait. En effet, les parents qui arrivent sur les lieux y sont aussi émerveillés que leurs rejetons. Un détail important : l’entrée à la NASA est permise à toute personne intéressée et sans distinction aucune. Il suffit de prendre un ticket qui coûte 20 dollars (environ 10 000 FCFA) et de se soumettre à une fouille systématique et méthodique de la sécurité. Dans le pavillon central, c’est une véritable foire. De nombreuses boutiques dans lesquelles on vend des gadgets, des restaurants, des espaces de jeux pour enfants.

De vraies capsules des missions Mercury, Gemini et Apollo ainsi que le module d’entraînement Skylab peuvent être également visités. Par ailleurs, la galerie comporte la plus grande exhibition de rochers lunaires du monde. Il y a même une pierre lunaire qu’on peut toucher. Cerise sur le gâteau, les plus courageux peuvent mettre à l’épreuve leurs aptitudes physiques à aller dans l’espace en s’introduisant dans des simulateurs qui reproduisent à souhait les sensations en apesanteur. En somme, pour effectuer une visite complète, il vous faut toute une journée et (nous sommes en Amérique) être bien fourni en billets verts.

Le billet d’accès payé à l’entrée permet par contre de parcourir la première étape : le tour du vaste domaine qu’est la NASA en tramway. Soudain, entre deux fusées visitées, le touriste du jour voit des vaches qui broutent paisiblement dans leur enclos. Pourquoi la présence de ces ruminants en ces lieux ? est-on tenté de se demander.

En effet, la principale préoccupation de ces animaux, qui ne regardent jamais la lune, encore moins le ciel, c’est, surtout, que l’herbe soit grasse. Peut-être qu’en les observant, cela diminuerait un éventuel stress de la part des astronomes en leur permettrant de garder toujours les pieds sur terre. Sur ce sujet, les journalistes, qui n’ont pas eu de répondant, s’en sont réduits à des conjectures. Toujours est-il qu’après la visite, le grand étonnement pour les uns et les autres reste le gigantisme des fusées.

Et on ne peut que donner raison à celui qui a attribué l’expression « étage » aux différentes parties qui composent ce véhicule de l’espace. S’il faut des minutes de marche pour observer tous ces "étages" quand ils sont couchés,à quoi pouvaient-ils donc ressembler si on les mettait débout sur leur site de lancement au Cap Canaveral ?

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga

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