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Parti socialiste français : Paysage après la défaite

Publié le mardi 8 mai 2007 à 08h24min

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Ségolène Royal, Jean-Louis Bianco et François Rebsamen

En France, le sort est désormais scellé pour la candidate du Parti socialiste (PS) à la présidentielle 2007, Ségolène Royal. Son adversaire au second tour, l’homme pressé de l’Union pour la majorité présidentielle, devenue Union pour un mouvement populaire (UMP), Nicolas Sarkozy, lui a ravi la vedette.

Le successeur de Jacques Chirac à l’Elysée, 52 ans, a estimé que les Français avaient choisi la « rupture », qu’il préconise pour réformer profondément la France. Contre son vis-à-vis, qui a engrangé 16 790 611 voix soit 46, 94 % des suffrages, il a eu 53,06% soit 18 983 408 voix.

Alors que dans le camp Sarkozy on savoure la victoire de l’UMP, au PS, par contre, les éléphants se battent. On y a en effet entrepris de laver le linge sale, non pas en famille, mais plutôt en public.

C’est comme si les gourous du parti attendaient que Ségo échoue contre Sarko pour lui voler dans les plumes. On lui reproche ouvertement sa contre-performance au second tour de l’élection présidentielle, pendant que, sans perdre pour autant le moral, et combative hors du commun, elle-même affirme vouloir continuer avec les siens ce qu’ils ont commencé ensemble.

Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius, les deux anciens rivaux de Ségolène lors de l’investiture, y vont chacun de ses griefs contre celle-là qui a fait rêver à un moment donné nombre de Français lors de cette présidentielle.

Dominique Strauss-Kahn dénonce l’absence de rénovation suffisante à gauche ces dernières années, et stigmatise un « échec grave ». Pendant ce temps, Laurent Fabius soutient que le PS n’a « pas convaincu suffisamment que sa candidate pouvait être chef de l’Etat ». C’était prévisible, pourrait-on dire.

Le député de la Seine-Maritime, Laurent Fabius, s’en prenait déjà à Ségolène Royal quand il affirmait pendant la campagne : « Je refuse une campagne de confusion où notre porte-parole, l’œil rivé sur les sondages, s’efforcerait de coller à l’ensemble des aspirations dans le cadre d’un discours en zigzag, ajoutant selon les moments et les endroits, des mots de droite à des adjectifs de gauche et inversement ». Doit-on alors crier malheur à la perdante ?

Ce n’est en tout cas pas l’avis de François Hollande, le premier secrétaire du PS, qui a prévenu, lundi 7 mai courant sur France 2, qu’il « ne tolèrera aucun règlement de comptes » au Parti socialiste.

Selon lui en effet, tout le monde a une part de responsabilité au PS dans la déroute de Dame Royal. Un défi est à relever avec les élections législatives des 10 et 17 juin prochain, qui doivent permettre l’émergence de « contre-pouvoirs ». Il n’est donc pas question de se laisser aller à des analyses rétrospectives.

Vincent Peillon, le porte-parole de la campagne de Ségolène Royal, a, quant à lui, appelé le PS à « mettre les compteurs à zéro » pour regarder l’avenir avec beaucoup plus de sérénité.

Un autre défenseur de Ségo, Jean-Marc Ayrault, le président du groupe PS à l’Assemblée nationale, a trouvé que la candidate Ségolène doit être au cœur de la bataille des législatives et que « l’entreprise de la rénovation qu’elle a engagée doit se poursuivre ».

Lundi soir, les ténors du parti devaient se réunir pour formuler un programme pour les législatives. Aux dernières nouvelles, on apprend que certains dinosaures du PS ont mis de l’eau dans leur vin, et c’est de bonne guerre. Les jeux étant faits pour ce qui est de la présidentielle, il est plus que jamais nécessaire de mettre balle à terre dans la perspective des consultations législatives prochaines.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur

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