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France : Nicolas Sarkozy entre à l’Elysée !

Publié le lundi 7 mai 2007 à 08h13min

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Nicolas Sarkozy président

C’est une victoire nette et sans ambiguïté. Avec 53,16% des suffrages exprimés en sa faveur, le candidat de droite, Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa (c’est son nom complet) a remporté hier l’élection présidentielle face à la candidate de gauche, Ségolène Royal ( 46,84%).

A 52 ans, il devient le sixième président de la cinquième république et succédera à Jacques Chirac le 17 mai prochain pour un mandat de cinq ans avec une large légitimité démocratique, le taux de participation ayant atteint 85%.

Manifestement, le « Tout sauf Sarkozy », un rassemblement hétéroclite d’opposants radicaux au candidat de l’UMP, n’a pas marché. Dans le même temps, l’appel à l’abstention lancé à ses électeurs par Jean-Marie Le Pen n’a pas été suivi et environ 40% de l’électorat de François Bayrou ont voté pour Sarkozy.

Politiquement, cette victoire lui donne les coudées franches pour mettre en œuvre son programme d’autant qu’il a ouvertement assumé les valeurs qui sont celle de la droite et que, même entre les deux tours, il est resté dans les limites du champ idéologique qui est le sien. « Le peuple français a choisi le changement. Ce changement, je le mettrai en œuvre » a déclaré le nouvel élu dans sa première déclaration.

Promettant d’être « le président de tous les Français », il n’a cependant pas manqué d’exprimer du respect pour la perdante et une pensée pour tous ceux qui n’ont pas voté pour lui. Alors que la campagne s’est déroulée sur des thèmes très franco-français, le nouveau président a souligné que la France entend occuper sa place au plan international, notamment au sein de l’Union européenne, mais aussi renforcer ses relations avec l’Amérique, les pays de la Méditerranée et le continent africain.

La première tentative de ce fils d’immigré hongrois, avocat et passionné de politique est donc la bonne, mais il lui faudra gagner les législatives des 10 et 17 juin prochain s’il veut éviter une cohabitation. Optimiste, l’ancien premier ministre Alain Juppé se dit « convaincu que les Français auront à cœur de donner au président de la république qu’ils viennent d’élire une majorité pour gouverner ».

« N’ayez pas peur », lançait il y a quelques jours le candidat Sakozy, à la manière de Jean-Paul II, à tous qui redoutent les conséquences sociales de la politique de « rupture » même « tranquille » qu’il entend incarner. Au programme des priorités du futur président et de son gouvernement restreint (pas plus 15 ministres), figure dès juin une grande concertation avec les partenaires sociaux sur « une nouvelle politique de l’emploi et de valorisation du travail », suivi en juillet d’un projet de loi sur le service minimum dans les services publics en cas de grève et la défiscalisation des heures supplémentaires. L’adoption de ces premières réformes offrira une indication sur la manière avec laquelle la nouvelle équipe gouvernera la France dans les cinq années à venir.

Battue, sa défaite ne semble pas l’avoir trop affectée. Avec 46,84% des suffrages exprimés, Ségolène Royal, 53 ans, dont la candidature s’était imposée contre l’appareil du Parti socialiste, n’a pas réussi à combler son retard du premier tour. Tous ceux qui espéraient voir une femme assumer pour la première fois les hautes fonctions en France devront encore attendre.

« Quelque chose s’est levée qui ne s’arrêtera pas » a t-elle lancée à ses supporters en guise de consolation, et comme pour anticiper les critiques sur l’échec de sa stratégie d’ouverture vers les électeurs centristes, elle a promis que « ce que nous avons commencé ensemble, nous allons le continuer ». Cette troisième défaite consécutive de la gauche à l’élection présidentielle risque de provoquer une crise au PS et ouvre une nouvelle ère pour la gauche.

Forte de ses 17 millions de voix, Ségolène Royal pourra t-elle pour autant imposer la « modernisation » du Parti socialiste, c’est à dire le rapprochement avec François Bayrou ? Rien n’est moins sûr. Alors que Dominique Strauss-Kahn est « disponible pour mettre en œuvre la rénovation social-démocrate avec tous ceux qui le souhaitent », Laurent Fabius appelle de son côté à un rassemblement de toute la famille de gauche autours des valeurs qui sont les siennes. Se posera également au PS, principale force de la gauche, un problème de leadership.

Qui de Ségolène Royal ou de son compagnon et premier secrétaire du PS, François Hollande, conduira la campagne des législatives ? Dès hier soir, les couteaux étaient tirés. Le PS entre dans une zone de turbulence. Pour combien temps ?

Joachim Vokouma
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 7 mai 2007 à 10:35 En réponse à : > France : Nicolas Sarkozy entre à l’Elysée !

    Je crois que tous nos politiciens gagnerons à s’inspirer de cette redoutable tactique, surtout ceux qui sont aux Affaires. Arriver à infliger à tout un peuple une sorte "d’amnésie collective" sur son bilan de participation à l’exercice du pouvoir sortant, pour faire croire que l’on est dans la rupture, chapeau à l’UMP !

    Quant aux "immigrants choisis" (tel une maladie cancéreuse) rebaptisés au regard de la polémique en immigration concertée, qu’ils se le tiennent pour dit, la France a d’autres "priorités", et risque de ne pas s’embarraser des classiques "amitiés" de nos dinausores fossilisés qui nous malmènent depuis....longtemps !

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