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Opposition malienne : Et en plus, elle manque de fair-play

Publié le lundi 7 mai 2007 à 08h01min

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Ibrahim Boubacar Kéita

Elections libres et transparentes malgré les imperfections mineures sans incidence sur l’issue du scrutin", concluent les observateurs internationaux de la CEDEAO. "Une victoire haut la main et sans bavure", exulte le camp présidentiel.

"Mascarade électorale avec utilisation abusive de cartes d’électeur et de procuration et circulation de bulletins de vote non-conformes", crie la Coalition de l’ppposition, le Front pour la démocratie et la république, (FDR) qui appelle, dans la foulée, à l’annulation du scrutin.

Confusion totale donc au Mali depuis le 29 avril, jour de la présidentielle et cacophonie bien symptomatiques de l’ambiance postélectorale dans nombre de démocraties africaines, où majorité et opposition "s’engagent à respecter le verdict des urnes", mais à une seule condition : gagner.

Crédité par le ministère de la l’Administration territoriale d’un peu plus de 70% des voix et sous réserve de la proclamation officielle des résultats par la Cour constitutionnelle, le président sortant, Amadou Toumani Touré dit ATT, rempile donc pour un second mandat de cinq ans. Loin derrière lui, arrive en deuxième place le président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK, avec à peu près 10%. Même rassemblées, les voix des six autres candidats représentent moins de 20% des suffrages exprimés.

Plébiscite donc pour ATT, nette reculade d’IBK, qui avait obtenu en 2002, 20,15%, et débâcle pour toute l’Opposition. Des irrégularités, il y en a peut-être eues dans un camp comme dans l’autre, et tous les regards sont désormais tournés vers les juges constitutionnels, qui doivent rendre leur délibéré le 11 mai prochain. Autant faut-il se garder de donner un blanc seing à la coalition présidentielle, autant faut-il lui reconnaître, même en l’absence de tout sondage, son statut de grand favori dans ces élections-là.

Soutenu par une quarantaine de partis et disposant de tous les moyens légaux et illégaux (c’est le fait sous nos tropiques), ATT a pu parcourir en 3 semaines de campagne les 1 241 000 km2 du territoire malien ; ses concurrents se contentant des seules grandes agglomérations. Alors que l’opposition, allée en rangs dispersés à la conquête du palais de Koulouba, multipliait promesses et engagements, le président sortant, lui, montrait ses réalisations et défendait un bilan somme toute positif.

Si on ajoute à tout cela la vague de sympathie et d’admiration qu’il continue de susciter depuis son coup d’Etat contre le dictateur Moussa Traoré et la remise du pouvoir aux civils, on voit que l’affaire était presque pliée d’avance. L’opposition gagnerait à tirer les enseignements de sa défaite plutôt que de s’épuiser en bruyantes lamentations.

Rabi Mitibkèta

L’Observateur Paalga

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