L’excellent humoriste Marchal Zongo, de la Côte d’Ivoire, était bien dans son rôle de maître de cérémonie avec ses histoires croustillantes, qui faisaient marrer le public. Celui-ci était "venu avec ses mains" et acclamait à tout rompre, car le MC lui avait enseigné que "dans un spectacle, il faut éviter de jouer au gourou, il faut oublier son titre et acclamer si le spectacle vous pénètre l’esprit".

"N’en veuillez pas aux femmes, elles cherchent leur côte ; avant d’en trouver, il faut bien qu’elles essayent partout" ; "la décentralisation a gagné le cœur des hommes, et ils se partagent entre les épouses. Les deuxièmes bureaux, les amies de l’autre quartier, les pied-à-terre de l’autre ville...", ce sont, entre autres, des histoires que le MC a utilisées pour égayer le public. Au nom de l’association Jazz à Ouaga, le président du festival, Jean Marie Guiguemdé, a salué la mobilisation des mélomanes autour de cette manifestation, qui est devenue, depuis 1992, l’un des événements culturels majeurs de notre pays. Considéré jadis comme inaccessible, le jazz est en train de gagner, selon lui, le cœur des mélomanes ; ce qui le rend plus populaire. Les organisateurs ont décidé de décentraliser les manifestations dans six villes (Ouagadougou, Ziniaré, Loumbila, Koudougou, Bobo et Ouahigouya).

Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire général du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, Désiré Conombo, a salué la pertinence du thème : "Rôle et place du jazz dans le dialogue des cultures". Il s’est, ensuite, réjoui de la persévérance des organisateurs dans la promotion de ce rendez-vous culturel, qui est aussi un cadre de formation des musiciens en herbe.

Après les discours, place fut faite aux Caba’s, surnommés les requins, et, comme pour leur permettre de retrouver leur milieu naturel, la pluie a arrosé fortement le public lors de leur prestation ; ce qui a entraîné une suspension du spectacle pour permettre à tous de s’abriter. Pour le show de cette année, des artistes de renom sont au programme : ce sont Cheick Tidiane Seck du Mali ; John Yalley-Kiffys de la Côte d’Ivoire ; Belo d’Haïti, prix découverte RFI en 2006 ; la Guyannaise Elsa Martine ; Nysymb Lascony et Chansse Evanns poetic jazz du Congo-USA ; Marc Lelangue blues, trio de la Belgique ; Big band France-Afrique de France-Burkina ; "Mali songhaï blues" avec Samba Touré du Mali ; les Palabres blues de la Suisse ; Charly Sidibé ; Floby ; Kantala ; Caba’s et Yili Nooma.

Abdou Karim Sawadogo
L’Observateur Paalga