Dès le 29 mars, le MIDH avait estimé le nombre de tués à 200 personnes.

L’enquête a été menée dans différents quartiers d’Abidjan, habités notamment par des populations originaires du nord de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Mali voisins, notamment dans Abobo où plus d’une centaine de personnes ont été tuées, selon le MIDH.

"La mission n’a rapporté que les témoignages vraisemblables et recoupés", affirme le rapport. Les victimes ont souvent été tuées "à l’arme automatique avec des balles réelles".

Dans la nuit du 25 au 26 mars, "de nombreux civils ont été enlevés par des hommes en armes et en uniforme à leur domicile, une fois la nuit tombée. Ces civils ont été emmenés dans des endroits inconnus".

L’enquête note également que, dans les trois jours qui ont suivi le 25 mars, "des corbillards suivis parfois par des éléments en tenue et en arme font mouvement dans les quartiers pour ramasser les corps en putréfaction restés sur les lieux d’assassinat ou récupérer les corps dans des familles".

Des étrangers "se trouvaient parmi les hommes en tenue, habillés comme les forces de l’ordre ivoiriennes", écrit le MIDH dans son rapport. Selon un responsable de l’organisation qui a requis l’anonymat, ces étrangers seraient des "blancs d’origine angolaise".

Le MIDH demande à "l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et aux forces impartiales leur engagement pour l’arrêt de la répression des populations civiles par les forces de défense et de sécurité, et les +forces parallèles+".

Le MIDH a remis son rapport à la commission internationale dépêchée par les Nations unies pour enquêter sur les violences des 25 et 26 mars, et qui doit remettre ses conclusions avant la fin du mois.

Selon le bilan officiel de la police, 37 personnes dont deux policiers ont été tuées au cours de ces deux journées de violences.

AFP