Produire 600 000 tonnes de coton graines, tel est le "rêve" de la Société des fibres et textiles du Burkina (SOFITEX) pour la campagne agricole 2004-2005. Pour ce faire, des équipes de la nationale des fibres et textiles ont sillonné les différents sites de production cotonnière, à l’effet de rencontrer les producteurs à travers les forums, des cadres d’échanges entre acteurs de la filière coton.

A Tiébélé, dans la province du Nahouri, il a été demandé aux producteurs de coton, la culture de 6 000 tonnes en guise de contribution pour l’atteinte des 600 000 tonnes au plan national. Un résultat que les braves producteurs de la localité devrait atteindre sans difficultés en principe, au regard des hauteurs de précipitation qu’enrégistre la région (plus de 1 000 mm/an). Par ailleurs, les producteurs de coton de Tiébélé ont été invités à accroître leur production d’ensemble en vue de mieux approvisionner l’usine de Ouaga. Et cela en attendant l’implantation d’une usine d’égrenage à Pô à leur profit.

Même son de cloche à Zorgho dans la province du Ganzourgou où les responsables de la SOFITEX ont demandé aux producteurs "de fournir un effort" pour rendre optimum leur production. En attendant, les producteurs devront mettre à la disposition de la SOFITEX 10 000 tonnes de coton pour la campagne 2004-2005.
Au cours des échanges, les producteurs ont fait part aux responsables de la SOFITEX de leurs préoccupations. Dans les deux localités, elles se résument aux retards dans le paiement de l’argent du coton, au non-respect des dates de pesée, à l’absence de matériel adéquat pour le travail du coton, etc.

A ces préoccupations, les responsables de la SOFITEX disent avoir pris des dispositions surtout avec leur partenaire la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB) pour les paiements, afin d’éviter désormais tout désagrément.

Des dispositions incitatives

L’atteinte des 600 000 tonnes de coton pour la campagne 2004-2005 constitue pour la SOFITEX un grand défi à relever. Aussi a-t-elle pris des dispositions permettant aux producteurs de se "donner à fond". L’une des dispositions les plus importantes reste sans conteste, la hausse du prix d’achat effectif du coton graines : 210 F/kg pour le coton de premier choix, 175 F/kg pour le deuxième choix et 155 F/kg pour le troisième, soit une augmentation de 35 FCFA pour chacun des trois choix. "Des prix incitatifs pour les producteurs" dira le directeur des intrants et du crédit agricole de la SOFITEX, M. Omar Gadiaga.

Autre mesure prise par la nationale des fibres et textiles dans sa démarche incitative à produire plus, le maintien des prix des intrants dans notre pays. Mieux, la BACB et les réseaux des Caisses populaires partenaires de la SOFITEX, ont décidé de ne pas augmenter leur taux de crédit qui plafonne depuis deux campagnes.

La SOFITEX, annonce également la construction de deux nouvelles usines, Banfora II et Diapaga. Et cela en complément des usines de Kourouma et de Diébougou qui seront entièrement opérationnelles dès le début de la campagne de commercialisation prochaine. Dans la même lancée, il est prévu la modernisation et l’extension des capacités des usines de Houndé II, Koudougou, Bobo I, II et III et l’acquisition de nouveaux camions pour éviter les désagréments que posent les transferts de coton inter-régions aux producteurs.

Le sorties de la SOFITEX ont également permis aux responsables de la SOFITEX de prodiguer des conseils, en matière de culture de coton. Il a été demandé aux producteurs de maîtriser les techniques culturales, de respecter les dates de semis comprises entre le 15 mai et le 20 juin, d’accroître les superficies et d’assurer une bonne protection phytosanitaire des plants. Enfin, on espère que comme l’an dernier, le ciel sera clément pour une bonne campagne pluviométrique.

Pour la SOFITEX, ces différentes mesures et dispositions devraient permettre une amélioration sensible des revenus des producteurs et s’inscrivent en droite ligne dans la lutte contre la pauvreté au niveau du monde rural.

Gabriel SAMA
Sidwaya