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SN SOSUCO : Les prochains défis

Publié le jeudi 29 avril 2004 à 07h12min

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Après 6 ans de privatisation, la Société Nouvelle, Société Sucrière de la Comoé, SN SOSUCO, fait son nouveau bilan.
Depuis la privatisation en 1998, SN SOSUCO a relevé un certain nombre de défis, dont les plus importants ont été ceux de la production et de la productivité. Une progression significative de l’action à mettre au crédit des nouveaux actionnaires et du personnel de la SN SOSUCO.

Au niveau de la production sucrière, la SN SOSUCO est passée de 24 700 tonnes pour la campagne 1998 -1999 à 36 800 tonnes pour la campagne 2002-2003 soit une croissance de 12 105 tonnes ( + 50 % en 5 ans). Si pour la campagne qui s’achève les taux d’extraction se sont maintenus, ils ont sans cesse progressé entre 1998 et 2003, passant de 9 à 10 % pour atteindre plus de 11 % et 12 % lors de certaines campagnes, une progression significative à mettre au crédit des nouveaux actionnaires de la société et de son personnel.

Le deuxième enjeu pour les actionnaires de SN était de maintenir et préserver l’emploi d’une société qui reste le plus gros employeur au Burkina Faso après l’Etat. Avec plus de 3 700 travailleurs, dont 1 456 permanents, la SN représente une masse salariale de plus de 3, 9 milliards de FCFA par an au titre des contributions fiscales diverses et participe aux ressources fiscales de l’Etat burkinabè à hauteur de 3 milliards de FCFA par an.

Malgré ce bilan agricole et humain positif et tous ces acquis, ce n’est un secret pour personne que la filière sucre au Burkina Faso souffre énormément de la fraude avec pour victime directe la SN, l’unique complexe sucrier burkinabè.

En effet, un certain nombre de clients peu scrupuleux ont largement contribué à laisser des impayés dans les comptes de la SN en ne payant pas leurs factures et à créer parfois des situations tellement graves que l’entreprise ne pouvait plus faire face à ses engagements. L’égoïsme de ces commerçants a mis en péril ce fleuron de l’économie et toute une région du Burkina Faso, qui génère tant d’emplois directs et indirects.

Ajoutons au tableau la fraude massive d’importation de sucre par d’autres commerçants (ou parfois les mêmes), qui contournent la législation régionale de l’UEMOA et déversent sur le marché un sucre importé bon marché, parce qu’ils n’ont acquitté que partiellement les taxes en vigueur. Un manque à gagner pour la SN, mais surtout un manque à gagner pour l’Etat du Burkina Faso.

Le principal actionnaire, Industriel Promotion Services ( West Africa), IPS (WA), a de fait été obligé d’avancer plus d’ 1 milliard de FCFA dans cette campagne.

Depuis le 1er février 2004, une nouvelle équipe de direction a été mise en place sous la Direction Générale de Mamady Sanoh, coordinateur d’IPS (WA) pour le Burkina Faso, avec à la tête du complexe sucrier de Banfora, Jean Lubrani, un expert du sucre, après plus de 20 années dans le monde sucrier en Asie et en Afrique. Autour de lui, une équipe de cadres nationaux compétents, qui restent prêts à relever le défi de repositionner la SN comme un modèle de référence au Burkina Faso et dans la sous-région.

Jean Lubrani compte non seulement sur son encadrement, mais également sur tous les travailleurs sur le terrain et son réseau de commerçants fiables, fidèles et efficaces, qui ensemble demeurent le pivot du développement de la SN. Homme de dialogue, il aura également à cœur d’inscrire une politique sociale sur le modèle de l’Institution IPS (WA) pour le bonheur des travailleurs et de leurs familles.

IPS (WA) est une institution de promotion industrielle au service du développement, créée en 1965 par le Fonds Aga Khan pour le Développement Economique (AKFE’D). Elle emploie plus de 6 000 personnes dans une trentaine de sociétés en Côte d’Ivoire, au Mali, au Burkina Faso et au Sénégal et intervient dans 6 grands secteurs d’activités : emballage de transport, packaging, agro-industrie, Infrastructures, Métaux et P& M Entreprises.

La réussite d’IPS (WA) s’est toujours accompagnée de retombées en matière de développement économique et social dans les pays dans lesquels elle opère, parce que cette institution s’appuie sur les hommes qui animent ses entreprises et c’est !e secret de sa réussite.

Au Burkina Faso, IPS (WA) s’est associée avec bonheur avec El Hadj Barro qui accompagne efficacement le développement des activités dans ce pays.

P. Dédoui
Collaborateur


Naissance d’un Groupement des producteurs de sucre (GPS)

Les producteurs de sucre de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) et de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale) se sont retrouvés à Abidjan les 7 et 8 avril 2004 pour harmoniser leurs positions, qui s’inscrit dans le cadre des règles communautaires des deux espaces.

L’ordre du jour portait sur les points suivants :

- La production et la consommation de sucre, tant dans l’espace UEMOA, que dans celui de la CEMAC ;

- Les mesures de protection à prendre pour lutter contre la fraude ;

- L’analyse des marchés ;

- Le rapprochement des producteurs des deux espaces régionaux.

L’importance de la filière sucre et sa contribution dans le tissu socioéconomique de ces deux régions d’Afrique n’est plus à démontrer :

- La production sucrière des deux régions devrait atteindre.

500 000 tonnes en 2004 ;

- Près de 30 000 salariés sont employés pour une masse salariale annuelle de 40 milliards de FCFA, distribué pour une valeur ajoutée équivalente ;

- Une contribution annuelle de près de 50 milliards de FCA est reversée aux Etats ;

- 100 milliards de FCFA ont été investis globalement sur les deux dernières années.

C’est pourquoi, pour mieux lutter contre les difficultés que traverse cette filière, caractérisées par la baisse des cours mondiaux du sucre, mais également par la baisse de la parité du dollar et de l’euro, la non-application par certains producteurs sous-régionaux du Tarif Extérieur Commun (TEC) et de la Taxe Conjoncturelle à l’Importation (TCI), les producteurs ont décidé de créer une structure professionnelle de rencontre et d’échange élargie aux deux zones régionales UEMOA et CEMAC, sous l’appellation GPS (Groupement des Producteurs de Sucre).

- Conscients des enjeux, les membres du GPS expriment et soutiennent leurs objectifs de réduction des coûts et de baisse des prix de revient de production, en travaillant sur les gains de productivité et les synergies dégagées grâce à l’addition de leurs compétences.

Le GPS tient à alerter les différents acteurs de la filière sur les conséquences d’une déstabilisation des entreprises locales de production et à attirer l’attention des plus hautes autorités nationales et régionales sur le danger qui menace ses industries.

Les membres du GPS lancent un appel pressant pour une protection renforcée par une application stricte et rigoureuse des Lois et Règlements en vigueur tant en CEMAC qu’en UEMOA, sous le règlement N° 6/99/CM/UEMOA portant adoption du mécanisme de la Taxe Conjoncturelle à l’importation au sein de l’UEMOA.

Le GPS tient à souligner l’adhésion volontariste de ses membres au processus d’intégration régionale tant en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique Centrale.

P.D

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