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UFR/SEG de l’université de Ouaga : La microfinance expliquée aux étudiants

Publié le vendredi 20 avril 2007 à 07h17min

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Une conférence publique sur le thème "La microfinance : quelles opportunités pour les étudiants ? Quels apports pour l’économie ?" a eu lieu dans l’après-midi du dimanche 15 avril 2007 à l’Unité de formation et de recherches en sciences économiques et de gestion (UFR/SEG) de l’Université de Ouaga.

Elle a été animée par Parfait Désiré Ouédraogo, cadre supérieur de banque et doctorant en microfinance et entrait dans le cadre du 3e Forum des sciences économiques et de gestion organisé par les jeunes managers et les étudiants de l’option Economie et gestion des entreprises et des organisations (EGEO).

Avant de se prêter aux questions des étudiants, Parfait Désiré Ouédraogo a introduit le thème par une communication axée sur les définitions de la microfinance, ses opportunités pour les étudiants et son apport à l’économie. La microfinance, a fait savoir le conférencier, peut être définie comme "un outil économique de développement parmi d’autres qui permet d’octroyer des services financiers au travers d’institutions, à des populations pauvres qui n’ont traditionnellement pas accès aux services des banques commerciales traditionnelles".

Mais de toutes les définitions données par la littérature, le conférencier préfère retenir celle qui présente simplement la microfinance comme "le système qui permet l’accès aux services financiers aux plus pauvres et aux exclus des systèmes bancaires classiques". Les services en question sont le crédit, l’épargne, l’assurance et le transfert d’argent.

Quant aux pauvres et exclus qui constituent la cible de ces services, il s’agit des sans revenus ou de ceux à revenus faibles, de tous ceux qui exercent dans le secteur informel, de tous ceux qui ne sont pas éligibles à l’ensemble des garanties connues et répertoriées par le système bancaire classique.

Outre ces services, le conférencier a aussi évoqué les produits offerts par la microfinance au nombre de 3. Le premier est le microcrédit qui couvre les activités agricoles, les activités génératrices de revenus (AGR) et la micro-entreprise. Le deuxième produit offert est la micro-épargne qui offre des produits classiques comme les dépôts à vue, à terme, le compte d’épargne et de nouveaux produits comme les prises de participation dans le capital. Le dernier produit est la micro-assurance actuellement expérimentée au Mali et en Ethiopie, selon M. Ouédraogo.

Si les pauvres et autres exclus du système bancaire classique ont pu avoir accès à des crédits pour réaliser leurs projets, c’est grâce au prix Nobel 2006, le Pr Mohammad Yunus du Bengladesh, qui a expérimenté la microfinance en 1976 avec sa banque, la Grameen Bank. En termes de chiffres, on dénombrait en 2006 au Burkina 329 institutions de microfinance (IMF) toutes catégories confondues.

Le nombre de bénéficiaires des services de la microfinance est passé de 156 800 en 1995 à plus de 1,5 million aujourd’hui. Autre donnée intéressante de la microfinance au Burkina : la masse d’argent déposée présentement évaluée à 41 milliards de F CFA contre 5 milliards il y a 10 ans.

Celle du crédit est évaluée à plus de 36 milliards de F CFA en fin 2006 contre 4 milliards en 1995. Ce n’est donc pas pour rien que le Conseil économique et social (CES) a recommandé lors de sa 2e session ordinaire en décembre 2006, la création d’un ministère de la microfinance, a rappelé le conférencier.

Certes, tout ce qui est énuméré est intéressant, mais ce qui a le plus retenu l’attention de l’auditoire était sans conteste les opportunités offertes aux étudiants. Pour le cadre de banque et doctorant en microfinance, cet outil de développement économique offre principalement 2 opportunités aux étudiants. La première est la possibilité de s’auto-employer en créant des entreprises dès la fin de leurs études. La deuxième opportunité est la possibilité de se faire employer par une nouvelle entreprise créée sur financement d’institutions de microfinance.

Pour peu que l’on ait la volonté, ce ne sont pas les structures d’appui qui manquent au Burkina car, en plus des IMF et des différents fonds existants, il y a le tout nouveau fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) du ministère de l’Emploi et de la Jeunesse a fait savoir le conférencier.

Par Séni DABO

Le Pays

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