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La caravane 100 % reggae : L’ouragan Ismaël Isaac a déferlé sur trois villes

Publié le mercredi 18 avril 2007 à 06h55min

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"La caravane 100% reggae" organisée par les productions Hakuna Matata a tenu toutes ses promesses, à l’occasion de sa première édition, à Gaoua, Pouytenga et Koudougou. Elle a vu déferler l’ouragan Ismaël Isaac.

Les soirées du jeudi 5 avril dernier à Gaoua, du samedi 7 avril à Pouytenga et du 8 avril au Théâtre Populaire de Koudougou resteront inoubliables pour certains mélomanes qui étaient présents en ces lieux. C’est en effet ces jours et dans ces espaces que les artistes musiciens burkinabè Sam’s K le Jah, le leader de la génération consciente, Madess, le charmeur des Célestine, I. Time, la voix du ciel et le Ganguela Ismaël Isaac, le prince du mandingue style, sous la houlette de la structure Hakuna Matata, ont donné des concerts inédits. Récit de trois nuits au cours desquelles Ismaël Isaac a secoué ses fans.

Jeudi 5 avril 2007. Peu après 14 heures, nous sommes à deux kilomètres de Gaoua, sous une fine pluie qui arrose le sol. Le climat est doux et l’air frais. La Dina qui nous transporte stationne devant le bar Saperti. Une foule immense nous envahit. Certaines personnes nous demandent si vraiment Ismaël Isaac sera à la salle de ciné pour un concert. Affirmatif, disons-nous. Avant d’ajouter que Madess, Sam’S K le Jah, I. Time sont aussi de la partie. Sans plus tarder, un organisateur nous conduit à la radio, la station régionale de Gaoua pour assurer la population. Il est 22 heures. Nous sommes à la salle de ciné. Un public estimé à plus de 500 spectateurs, très vivant, se fait sentir et s’impatiente déjà.

Tous n’avaient d’yeux que pour leur star préférée, Ismaël Isaac, qui se déplaçait pour la première fois à Gaoua. Rêve ou réalité ? Sans plus tarder, le célèbre présentateur de la radio Gaoua (Tô Blaise Palé), très connu sous le pseudonyme PTB, apparaît sur la scène. Il annonce Madess, un ange parmi tant d’autres et l’un des disciples les plus fidèles du reggae. A travers un rythme langoureux, il permet à toute l’assistance de prêter attention aux voix des cieux. Puis Sam’s K le Jah, à la voix berçante, nous transporte dans les fins fonds du reggae, avec des messages dénonciateurs. I. Time, la voix du ciel, pour demander à tous et à toutes d’être en harmonie avec eux-mêmes, fait sensation.

Enfin les disciples peuvent faire place au "prophète". Ismaël Isaac s’installe. La "messe" commence. Ismo prêche, prêche... Les fidèles, les inconditionnels, les "bârmogôs" sont "enjaillés". Tous en chœur, ils reprennent les titres à succès de l’enfant de Treich. Le mandingue Gangsta les sublime. Les mots nouchis fusent entre les différentes prestations d’Ismo. Des messages forts appelant à l’union et au combat font partie du chapelet égrené par le "prophète" venu de Treich.

A Pouytenga, la messe fut aussi grandiose

Pouytenga, pour le rendez-vous avec Ismaël Isaac, Madess, Sam’s K le Jah et I. Time, s’était transformé en une agglomération aux allures festives et prête pour cette "messe" qu’elle attendait depuis trois semaines. Aussi, très tôt la nuit du samedi 7 avril, les Pouytengalais ont-ils pris d’assaut la salle de ciné de la ville qui, pour l’occasion, servira de "chapelle". Ils sont plus de 700.

23 heures : les disciples se manifestent. L’un des tout premiers, c’est Madess. L’animateur, Kapson, apparaît et rassure le public. Il n’a pas que des mots, il a aussi plus d’un artiste dans ses coulisses. Après celui-ci, Sam’s K le Jah intervient. Le public l’acclame. Il gratifie les spectateurs de deux titres bien enlevés avant de s’éclipser. I. Time monte sur scène par la suite. Point n’est besoin de vous dire que l’homme à l’allure jamaïcaine a mis du baume au cœur des uns et des autres tant sa prestation a fait des étincelles. Arrive enfin le grand moment.

Kapson annonce Kaba Diakité Issiaka alias Ismaël Isaac. Tous les gestes sont bons pour communier. La masse populaire qui a effectué le déplacement se laisse aller aux sons des mélodies entraînantes et envoûtantes de l’enfant terrible de Treichville. Ismaël Isaac fait sensation après un a capella fort enrichissant. "Lorsque tu traites bien l’enfant d’autrui, tu seras aussi mieux traité à l’étranger"... véritable hymne d’union, de fraternité et de convivialité. Ce "cantique" est acclamé par tous. La messe prend fin par "Magnou manko". Les Pouytengalais retournent chez eux, heureux et fiers de cette initiative de Hakuna Matata.

Un ouragan à Koudougou

Dimanche 8 avril 2007, nous voilà à Koudougou. A 20 heures, le Théâtre populaire ouvre ses portes. Incroyable ! Pas embouteillage, ni d’attroupement. Ils sont pourtant plus de 1800, pour ce soir, à avoir acheté leurs tickets. Pour le reste, c’est la discipline à tout crin. On pénètre tranquillement et sans bousculade, dans l’enceinte. Cette soirée du dimanche restera encore une fois inoubliable pour les mélomanes qui étaient présents au Théâtre populaire. Et ce n’est pas notre confrère de la radio Ouaga Fm, initiateur de cette caravane 100% reggae, Sam’s K le Jah, qui dira le contraire.

Il est 23 heures : après une longue attente, le présentateur Dj Rubben apparaît sur la scène et rassure le public. Il annonce Lion Abooday, artiste-chanteur et journaliste culturel à l’Observateur Dimanche. Le roi de la forêt qui a cette puissance pour exorciser les forces du mal fait son apparition. Il entonne son titre "Ivoirité Roch", implore Dieu et lui rend gloire. Le ton est ainsi donné. Madess fait un a capella, gratifie les spectateurs de deux titres.

Sam’s K le Jah, I. Time nous transportent dans les fins fonds du reggae avec des messages forts. Ismaël Isaac est enfin annoncé. On ne tient plus. Ça hurle et ça crie de partout. Le chanteur, après avoir remercié avec enthousiasme le beau public dans une atmosphère de liesse, demande de lui balancer le son. Le technicien, ayant compris le message, le lui donne. Les fidèles, les inconditionnels, les "baramôgôs" sont irrestibles et se mettent debout. Les mots nouchis fusent encore entre les différentes prestations d’Ismo. "L’ennemi, ce n’est pas l’autre, nous sommes tous des frères"...

La "messe" prend fin par "Magnou manko", "ce cantique" devenu célèbre. Les dieux de l’ambiance venaient de s’emparer du Théâtre populaire qu’ils ne lâcheront qu’aux environs de minuit, heure à laquelle ce concert a pris fin. Bravo à Eric la Bombe, pour la grande mobilisation de ce beau monde. C’est ça un festival reggae ! Vivement la prochaine édition !

David Demaison Nébié

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 20 avril 2007 à 15:53, par Dra En réponse à : > La caravane 100 % reggae : L’ouragan Ismaël Isaac a déferlé sur trois villes

    Grand bravo pour les organisateurs de cette caravane. Ils ont permis à certaines provinces du Burkina d’apprécier tout le talent de ce chanteur qui, depuis son bas âge était disposé à faire une carrière musicale de qualité.Je suis sûr que Ismo a apprécié son séjour au Burkina et, je le dis en connaissance de cause.Son kôrô KY DRA de Caen-France- qui aimerait le faire revenir à Caen pour un autre chaud.

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