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Nigeria : Nouveaux balbutiements démocratiques

Publié le mardi 17 avril 2007 à 08h12min

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Le géant de l’Afrique de l’Ouest a décidément de la peine à effectuer son envol démocratique. Les élections au poste de gouverneur de samedi dernier ont mis en évidence la fragilité du processus démocratique nigérian. Les irrégularités sautaient tellement aux yeux qu’elles ont provoqué des violences qui ont fait une cinquantaine de morts. Même si l’on est dans le pays le plus peuplé d’Afrique, il reste que le bilan des émeutes est très lourd.

Pourtant, le plus délicat dans le cycle des élections dans l’agenda politique au Nigeria arrive. Le 21 avril prochain auront lieu la présidentielle et les législatives dont on imagine qu’elles seront également placées sous haute sécurité. Tout, en effet, laisse croire que la première alternance démocratique de l’histoire du pays pourrait se faire dans la douleur.

La tentative avortée de Obasanjo de faire réviser la Constitution pour lui permettre de briguer un troisième mandat ternit quelque peu l’image de cet homme qui aurait pu rentrer dans l’histoire par la grande porte.

En outre, il y a eu cette persécution contre le principal adversaire du dauphin désigné de Obasanjo, Atiku Abubakar. Tout est mis en œuvre pour barrer la route à ce candidat que le camp présidentiel semble redouter.

Et, last but not the least, les fraudes électorales de samedi dernier font douter de la sincérité des acteurs politiques nigérians et de leur détermination à ancrer résolument le pays sur le socle démocratique. Le Nigeria a pourtant toutes les potentialités humaines et économiques pour être la première démocratie du continent.

Il peut légitimement revendiquer ce statut à deux conditions : appliquer dans toute son entièreté les règles de l’Etat de droit et organiser une répartition juste et équitable des énormes richesses pétrolières. Les malheurs du pays sont en grande partie liés au déficit démocratique et à la mainmise de la nomenklatura sur les revenus du pétrole.

Malgré son apparente bonne volonté, Obasanjo n’a pas pu venir à bout de ces maux porteurs des germes de l’instabilité chronique que connaît le pays. Son successeur a donc la lourde mission de réussir là où tous les autres dirigeants nigérians ont échoué. Un vrai challenge.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays

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