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Discours sur la situation de la Nation : Mettre les médias au service du développement

Publié le mardi 10 avril 2007 à 08h05min

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Le discours sur la situation de la Nation prononcé par le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli, le 29 mars 2007, a révélé que son gouvernement a mis le secteur de l’information au centre de ses préoccupations en 2006.

Ainsi a-t-il mentionné entre autres les efforts déployés au profit des médias, “le renforcement de la couverture télévisuelle par la mise sur satellite et dans le bouquet Canal Sat, des émissions de la télévision nationale, l’amélioration de sa grille de programme, la régularisation définitive de la situation des agents pigistes des organes de presse public et le soutien à la presse privée avec une enveloppe de 150 millions de F CFA en 2006”.

Ces efforts du gouvernement de M. Yonli sont salutaires et méritent d’être encouragés, mais il faut aller au-delà de l’amélioration de la grille des programmes de la télévision nationale, de l’élargissement de sa grille satellitaire, de la production de qualité d’articles par Sidwaya et apporter des solutions courageuses et pérennes à ces médias. A quoi cela sert-il d’avoir une excellente grille de programmes, d’être vue partout à travers le monde si une télévision est en manque de tables pour monter ses éléments, si l’organe est obligé de louer voire emprunter des caméras pour faire ses reportages ? Inutile d’évoquer le cas du manque de véhicules et autres consommables qui ne sont pas de nature à favoriser le travail de ces médias !

Si nous voulons atteindre l’enjeu principal des organes de presse qui est de porter loin la voix du Burkina Faso et sa culture pour appuyer les efforts déployés par les dirigeants, aussi bien à l’interne qu’à l’externe, le Premier ministre et son gouvernement devront faire plus pour les médias. Ainsi, à l’interne, les médias, sans être des propagandistes, pourront mieux souligner les efforts de développement entrepris par les autorités et apporter des critiques sans concession sur les failles du processus démocratique en cours au Burkina Faso.

C’est le cas de cette administration qui tarde à prendre le pli républicain à cause de certaines nuisances imputables aussi bien aux usagers qu’aux fonctionnaires, de cette justice qui, malgré ses efforts, doit s’assumer davantage pour rassurer les Burkinabè et éviter les comportements déviants, de cette trop grande liberté prise avec les mœurs, etc.

A l’externe, les médias pourront également mettre en exergue les efforts de paix, la place de plus en plus prépondérante du pays des hommes intègres...Cela n’en fera pas des “médias de service”, mais des médias au service du développement et du progrès. Tout cela ne relèvera que du rêve tant que le cadre juridico-institutionnel des médias burkinabè ne sera pas parfait.

Alors, M. Yonli et son gouvernement auront résolu un important problème du secteur de l’information s’ils mettaient la question de la convention collective sur la table et la résolvaient définitivement. Situation qui mettrait les hommes et les femmes des médias à l’abri des pressions économicopolitiques et éviterait de transformer les journalistes et autres hommes de médias en “mercenaires de la plume et des micros”.

Ce qui entraînera de facto le respect de l’éthique et de la déontologie du journalisme au Burkina Faso. Si tous ces problèmes sont réglés, l’information -pourrait devenir la première “arme” de développement dans les années à venir au pays des hommes intègres.

Ali TRAORE

Sidwaya

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