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Plaine aménagée de Karfiduéla : Les producteurs exposent leurs problèmes

Publié le mercredi 4 avril 2007 à 07h56min

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Le samedi 31 mars 2007, les producteurs implantés sur la plaine aménagée de Karfiguela ont reçu la visite de Benoît Ouattara, ministre du Commerce, suite aux difficultés qu’ils vivent. Au cours des échanges, il est ressorti que le problème d’eau est de loin le plus crucial et le ministre Ouattara a promis de rencontrer son collègue Salif Diallo de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, pour trouver une solution au problème.

En se rendant sur la plaine aménagée de Karfiguela, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion de l’artisanat et la forte délégation qui l’accompagnait voulaient constater de visu l’exploitation qui se fait de la plaine, recueillir les préoccupations des producteurs, et analyser les perspectives qui s’offrent à eux.

Cette plaine, d’une superficie de 350 ha sur un potentiel aménageable de 750 ha, est exploitée par 713 personnes dont 130 femmes, tous membres de la Coopérative des exploitants de la plaine aménagée de Karfiguela (CEPAK) qui en assure la gestion. Dans la poursuite de ses objectifs, à savoir contribuer à la réduction de la pauvreté et assurer une sécurité alimentaire au Burkina, la CEPAK a produit au cours de ces deux dernières années 2 460 tonnes de riz paddy, 350 tonnes de maïs et 550 tonnes de légumes toutes variétés confondues. Cependant, la plaine connaît d’énormes difficulté qui limitent sérieusement ses possibilités en termes de rendement, à en croire les exploitants.

Parmi ces difficultés on note l’inexistence d’un dispositif d’approvisionnement des coopérateurs en facteurs de production, la baisse de la production du riz, la cherté de l’engrais, la mauvaise gestion organisationnelle et institutionnelle qui est source de crises internes, les difficultés d’écoulement de la production. Le problème général, qui se pose à tous les exploitants, est la baisse et l’insuffisance des ressources en eau pendant la saison sèche. Les producteurs ne sont pas passés par quatre chemins pour indexer une fois de plus la SOSUCO comme étant à l’origine du problème d’eau. Ce manque d’eau fait que seulement la moitié du périmètre est exploitée en saison sèche.

Certains producteurs trouvent que les pratiques de la SOSUCO leur occasionnent de nombreuses pertes tout au long de l’année. Pendant l’hivernage, la société ouvre le barrage pour éviter que l’eau ne déborde. Cette eau vient inonder les champs de maïs des producteurs, occasionnant du même coup des dégâts dans les champs. En saison sèche, alors que les superficies emblavées demandent l’eau, la SOSUCO lui ferme le passage.

Le géant du sucre de la Comoé qui a été mis au centre de la pénurie d’eau que vit les producteurs était représenté par le directeur adjoint du complexe, Mouctar Koné et par le directeur de la culture Yacouba Goumani. Ce dernier a donné des explications visant à montrer que la société n’est pour rien dans la situation que connaissent les exploitants situés sur les rives de la Comoé. Selon lui, la quantité d’eau qu’elle a prélevée cette année dans la barrage est la même que celle des années antérieures. Mieux, lorsqu’elle a appris que la plaine connaissait un déficit d’eau, elle ouvert la digue à une hauteur jamais égalée de son histoire.

Pour M. Goumani, le problème d’eau de la plaine est lié à l’usage de puissantes moto-pompes par les producteurs dont le nombre a considérablement augmenté dans ces dernières années. Il a été renforcé dans sa position par Hamidou Sawadogo, directeur régional de l’Agriculture, qui fustige un défaut d’organisation chez les producteurs. Pour M. Sawadogo, les producteurs n’entreprennent aucune action face à la vétusté et à la dégradation des canaux d’irrigation qui datent de 1976. A certains endroits, le canal est cassé et tout cela, de l’avis du directeur régional, entraîne des déperditions d’eau.

Prenant la parole en dernier lieu, le ministre Benoît Ouattara a dit aux producteurs que le gouvernement se sent interpellé par leurs préoccupations qu’il résume en trois points essentiels : l’approvisionnement et le coût des intrants, l’organisation des acteurs de la plaine et le manque d’entretien des installation d’irrigation. Il a pris l’engagement de contacter le ministre Salif Diallo qui a en charge la question de l’eau, en vue de trouver une solution au problème de la plaine de Karfiguela.

Par Mamoudou TRAORE

Le pays

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