Le mandat de Wade II a donc commencé hier et se poursuivra en apothéose puisque c’est pratiquement une semaine qui est déclarée chômée et payée.

Le péché mignon d’Abdoulaye Wade est qu’il voit les choses en grand. C’est pourquoi pour son investiture de ce 3 avril, il a mis les petits plats dans les grands pour que la fête soit grandiose. D’abord depuis le 1er avril, il a fait de Dakar la capitale des libéraux et des démocrates du monde en convoquant un conclave dénommé « l’alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe, les Pacifiques, l’Afrique, et les Caraïbes » (ALDEPAC).

L’ALDEPAC a planché sur le thème « libéralisme et gouvernance : l’état libéral social » à l’hôtel Méridien Président.

Et ce n’est pas tout,pour que les sénégalais puissent savourer cette intronisation qui s’est déroulée la veille de la fête de l’indépendance,Wade en a rajouté une couche en décrétant le jeudi 5 avril jour de repos. Et comme le lendemain 6 avril tombe un vendredi, jour de grande prière dans un pays à majorité musulmane, il laisse tacitement la possibilité à chacun de faire le pont pour que la semaine se termine en beauté. L’officialisation du second bail du pape du sopi commence donc par une semaine entière chômé et payée. A telle enseigne que d’aucuns estiment que le Sénégal est sur « répondeur » cette semaine.

Conformément donc à l’article 31 de la constitution le vainqueur de la présidentielle du 25 février dernier a donc prêté serment devant le conseil constitutionnel qui a confirmé sa décision du 10 mars dernier ,décision qui donnait Wade ,vainqueur avec 55,90% des suffrages exprimés.

Après ce sacre qui le confirme comme président élu,et les interventions de ses pairs, c’est paré de ses habits neufs de président investi que Wade s’est adressé aux sénégalais et à l’aéropage de personnalités présentes à la cérémonie. Ainsi, il a rendu grâce à Dieu qui lui a donné la santé et l’endurance de sortir victorieux de ce scrutin, sans oublier les chefs religieux qui sans avoir donné officiellement « le Ndjiguel » l’ont tout de même supporté dans ce scrutin. Puis il a articulé son discours en deux axes :

 d’abord à l’endroit des sopistes : « sans leur abnégation dira-t-il ce jour ne serait qu’un leurre sans lendemain. D’ou les componctions du réélu aux 650 mouvements qui l’ont reconduits de nouveau pour un bail au palais de l’avenue Roume .Ce qui lui fera dire que le sopi ne lui appartient plus mais est la propriété de tous ses partisans.

 Ensuite c’est un long chapelet de ses acquis et surtout des ses grands chantiers qu’il a égrené : « lors de mes tournées de campagne, je suis revenu avec toutes les doléances des populations qui constitueront un carnet de bord, pour le gouvernement durant le quinquennat » a t-il laissé entendre.

En substance si les jeunes cherchaient à comprendre pourquoi la France et l’Espagne par exemple ont décollé économiquement, ils cesseront leur odyssée funeste sur l’océan pour rester et faire du Sénégal un pays émergent.

L’exemplarité de ce scrutin qui fait que désormais en Afrique « on peut se réveiller au lendemain pour compter des bulletins de vote et non des morts et des blessés,a également été au centre des propos du plus célèbre crâne rasé de Dakar.

Aujourd’hui même ,4 avril 2007 le Sénégal fête son 47 eme anniversaire de l’indépendance.Un défilé militaire,la pose de la première pierre de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) à Diass à 45 km de Dakar sont en principe prévus. Nous y reviendrons.

Z. Dieudonné Zoungrana à Dakar

L’Observateur