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Production agricole : Un député producteur de pomme de terre

Publié le mercredi 4 avril 2007 à 07h59min

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Amadé Taho

A la faveur d’une invite du ministre en charge de l’Agriculture, des élus nationaux ont décidé de se donner à bras-le-corps à la production maraîchère et à la petite irrigation villageoise. Sont de ceux-là Amadé Taho. Après un essai assez réussi dans la petite irrigation villageoise, l’homme exploite actuellement un périmètre maraîcher.

"Je veux être une école pour les autres". C’est par cette phrase que l’élu national nous a accueilli ce lundi 5 mars 2007 dans son périmètre maraîcher sis route de Sollé, à l’entrée de Siguinoguin. C’est là que le député Taho passe le reste de son temps après l’hémicycle. Un périmètre d’un hectare et demi dont les principales spéculations sont l’oignon et la pomme de terre.

"C’est sur invite du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo que nous avons accepté nous investir dans la petite irrigation villageoise d’abord et ensuite dans le maraîchage. L’objectif, c’est de servir de modèle et d’inciter les producteurs à la production", nous confie-t-il.

La loi du marché amène à réfléchir. Sur le périmètre, le député Taho a assis un système de production par vague. "Je veux exploiter mon site jusqu’au mois de mai. Et pour cela, je me suis évertué à ensemencer en des dates différentes, espacées de 15 jours chacune. La première génération d’oignons a été ensemencée le 8 janvier, la deuxième de 23 janvier soit quinze jours après, ainsi de suite. Actuellement sur le site, j’ai au moins 4 générations d’oignons", soutient Amadé Taho. Cette technique demeure visible sur le site.

Des oignons qui commencent à faire des bulbes, pendant que d’autres sont en train de prendre corps. Il en est de même pour la pomme de terre où la première génération est presqu’à terme. Cette technique, de l’avis du prodcteur, est d’étaler la production dans le temps mais aussi d’éviter de mettre sur le marché et en même temps une grosse quantité de produits. Une technique qui peut permettre aux producteurs de maîtriser les prix des produits.

Un site témoin pour les producteurs

Le périmètre est exploité par d’autres personnes que l’élu national appui, à travers des intrants et des semences. Ils sont environ 14 producteurs à s’associer au député pour la production maraîchère sur le site.
"L’année dernière, j’étais seul sur mon site et je faisais appel au concours technique de quelques producteurs. Mais cette année, j’ai voulu que ces producteurs s’installent complètement sur mon site et produisent pour leur propre compte. J’ai trouvé cette collaboration intéressante. Elle permet à chaque producteur de puiser dans l’expérience de l’autre", nous dit l’élu national.

La site maraîcher est aussi un exemple de système d’irrigation réussie : une motopompe ravitaille le site. Au moment du ravitaillement en eau, opération qui se fait en des heures bien déterminées tous les trois jours, chaque producteur est à son poste d’irrigation où des points de répartition de l’eau permettent à tous les exploitants de servir leurs plantes en même temps. "Nos utilisons le système d’irrigation par plan d’eau dont l’avantage est de permettre une meilleure infiltration de l’eau au bénéfice des plants". Cette technique d’irrigation tient également compte de la nature des plants et de leur besoin en eau.

La pomme de terre qui n’exige pas assez d’eau est arrosée avec des arrosoirs. Tout autour des planches d’oignons, une haie vive de maïs sert de brise vent. Pour le député, la petite irrigation villageoise est une "idée géniale". Elle permet de traverser les périodes de soudure surtout pour les années de mauvaise campagne agricole. Mais cette année, au regard de la bonne saison agricole, le député dit n’avoir pas mis l’accent sur la production de maïs.

Plus de 23 tonnes de spéculations diverses attendues

Un hectare et demi d’exploitation, 12 parcelles de 75 planches de 10 mètres chacune, 840 planches d’oignons et 60 planches de pommes de terre. De quoi faire la fierté d’un homme dont l’ambition est d’accompagner les producteurs en servant d’exemple sur le terrain. A Titao, ils sont nombreux les producteurs qui apprécient cet exemple, qui viennent puiser dans l’expérience du site. C’est environ 20 tonnes d’oignons et 3 tonnes de pommes de terre qui sont attendus des producteurs du site.
"C’est une très bonne initiative. Au-delà des recettes qu’elle permet d’engranger, elle a permis de connaître la province hors des limites du pays.

C’est une véritable vitrine". Toutefois, l’élu national pense qu’il faut travailler à créer une filière de commercialisation de la pomme de terre. "Notre souhait est qu’il y ait un point de conservation et de vente de la pomme de terre à Ouagadougou à l’image de l’UCOBAM. Ça doit être notre cheval de bataille car elle permettra aux producteurs de commercialiser directement leurs produits et d’éviter de tomber dans le piège des spéculateurs qui travaillent à maintenir des prix d’achat souvent très bas aux producteurs".

Pour M. Taho, cela contribuera à trouver des solutions au problème de commercialisation de fixation des prix, véritable problème de la filière pomme de terre. Pour le député Taho, la production maraîchère au Loroum est une véritable solution à la question du chômage dans la province. Beaucoup de jeunes sont dans les bas-fonds où ils tirent leur pain.

Abdoul Salam OUARMA

Sidwaya

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